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5 octobre 2021 2 05 /10 /octobre /2021 18:37

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Le monde rural est celui de tous les dangers, ma noyade avortée en est un exemple. Ma cousine n’échappe pas à ces pièges.

Alors que j’avais cinq ans, elle deux, je réalise inconsciemment un « sauvetage ».

La grande cheminée est allumée, posé sur les braises ardentes, le grill attend les « capouts »*

Ma cousine court en tous sens dans cette grande pièce. Quand on n’a que deux ans, notre démarche est incertaine, elle s’entrave et tombe le visage en avant  sur le grill brûlant.

La rapidité de mon intervention pour la relever l’épargne du pire, la défiguration par douloureuses brûlures et stigmates qu’elles peuvent laisser. 

Comme propulsé par un ressort, je la relève, la prend dans mes bras, son beau visage inondé de larmes.

Sa mère et ma maman accourent du fond de la pièce.

Cette adorable enfant, tend ses petits bras vers ma maman, ignore la sienne.

A cet instant, personne n’attache d’importance à ce comportement, des soins rapides allègent sa souffrance.

La brûlure sous son menton, laissera cependant une cicatrice. Les moyens du bord viennent à calmer la douleur et cesser les larmes.

Un corps gras naturel, la crème de lait de vache, délicatement appliquée  donne l’effet escompté.

 

 

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Mon émotion s’évanouit et mon petit cœur reprend son rythme normal. 

Toujours blottie dans les bras de ma maman, ce petit ange dort paisiblement.

A cet instant, nous ignorons que sa mission programmée serait de courte durée, comme celle de son père et de son amie d’enfance, emportée dans sa trentaine par cette maladie du siècle.

Faut-il que cet accident arrive pour démontrer qu’une filiation se reporte au deuxième degré ?

Un jour, la justice éclate dit-on.

Cette maudite guerre n’en finit pas, le monde évolue, perturbation dans nos traditions, l’esprit du chacun pour soi s’installe. L’être humain a soif d’indépendance, les familles éclatent, ne supportent plus la domination.

Ainsi, ma tante et son époux veulent une vie de couple hors de la maison parentale. Se faisant, je perds subitement la présence de ma petite protégée, c’est le déchirement. Compensation m’est partiellement donnée par ma scolarisation qui m’offre des camarades de classe.

Je suis surpris de constater que mon aptitude au protectionnisme ne se limite pas à ma famille. En classe préparatoire ainsi définie ; les filles et les garçons cohabitent. Parfois, dans la cour de récréation, des humiliations sont portées vers les filles. Quand une fille est importunée, ma réaction est immédiate. Cela m’irrite, mes petits poings le garçon qui manque de respect.

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Rien n’échappe à la surveillance de mon institutrice, les punitions pleuvent.

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Qu’importe, l’injustice m’est insupportable.                                                                                                              

Cela me vaut parfois des représailles hors de l’enceinte de l’école, qu’importe ma réputation de justicier prévaut. Le nombre de mes assaillants ne m’impressionne pas, mes petits poings laissent des traces difficiles à justifier.

Les moqueries qui me sont adressées en cour de récréation me laissent indifférent.

En tout acte de la vie, la persévérance  apporte généralement de bons résultats.

Cette situation s’estompe rapidement et, nombreux sont ceux qui approuvent mon comportement.

Vous savez tous, combien cette scolarité est importante, mais souvent insupportable. Quelques anecdotes vont le confirmer.

Je suis avide du développement des connaissances, l’école est l’endroit idéal.

Mais, dans cette scolarisation, je perds un bien précieux, la liberté d’agir.

Ceci, personne ne me contredira : liberté chérie entendons-nous dire.

Dans le monde urbain, la journée scolaire terminée, l’enfant rentre à son domicile, aucune contrainte domestique n’existe. Dans le milieu rural, notre programme est bien chargé.

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La surveillance des animaux en pâture  est une obligation courante. Un échelon supplémentaire gravi dans notre formation.

La surveillance des animaux n’est pas une mince affaire. Malgré l’assistance de notre chien de berger, fidèle compagnon d’infortune, ce « patou »ramène les éléments intrépides dans les limites autorisées. Ces éléments indisciplinés s’aventurent facilement sur des parcelles cultivées qu’il faut protéger de la dévastation.

Durant nos deux années de cours préparatoires, les devoirs du soir ne sont pas nombreux, mais les leçons sont à apprendre. Plus tard, il faudra également s’acquitter des devoirs.

Malgré l’inconfort matériel, nos genoux en guise de table, un porte- plume et un encrier à ne pas renverser, nous rédigeons nos devoirs. Pas question de remettre une feuille tâchée ou une mauvaise écriture, l’intransigeance de notre institutrice nous oriente vers la perfection. C’est peut-être cette exigence qui fait de nous une génération appliquée.

A la maison, il ne faut pas compter sur nos parents pour infléchir ces règles.

Intellectuellement, mon oncle était le seul capable de me conseiller.

Je sens en lui la nostalgie renaître.

Durant ces deux années préparatoires, mon enseignante et son époux habitent sur mon trajet maison école. Des enseignants dont la renommée n’est plus à faire.

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Mon institutrice a un petit défaut, curieuse comme un pot de chambre.

La coutume veut que chaque famille d’enfant scolarisé, apporte un présent « avantage en nature ».

Quand on tue un cochon « pèle porc »* pour notre consommation personnelle, un des meilleurs morceaux leur est réservé. Comme de coutume, je m’acquitte de cette tradition.

Un jour, à mon retour en classe après le repas de midi, elle nous demande de quoi est composé ce repas. Je rappelle, que jusqu’à la scolarisation, je ne parlais que le patois. Il est donc normal que dans mes conversations, des termes patois se mêlent au français.

J’énonce donc mon  menu. J’ai mangé des « monjettes et ques de porc »*.

Sans attendre, pensant que nous avions tué plusieurs cochons et offert un seul présent, elle me pose la question : combien de cochons avez-vous tués cette année ?

Il est vrai, qu’à ce jour, je n’ai jamais vu un cochon avec plusieurs queues.

Toujours, par esprit d’économie, pour donner un peu de goût à nos plats, la couenne qui entoure une tranche de jambon est minutieusement  récupérée pour être ajoutée à la cuisson de certains plats. Ce qui est le cas pour celui consommé ce midi. Ces couennes sont désignées comme queues de cochon.

Comment expliquer cela à mon institutrice ?

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Sa curiosité est tenace, ce qui la conduit à poser la question à ma tante qui fréquentait ses filles.

Encore une phase de mon apprentissage qui met en évidence l’importance des mots.

Cette scolarité que j’apprécie et regrette à la fois me passionne. Le savoir de mon oncle et son aptitude à présenter simplement les sujets, mobilise mon attention. Il a de l’humour, contraste important avec son sérieux. Très bon pédagogue, il trouve les mots justes qui résonnent au creux de mes oreilles et s’incrustent dans ma mémoire. Il a surtout voyagé par les livres de géographie et d’histoire.

Je veux comme lui, apprendre les contours de notre chère patrie et les périodes de son histoire.

Mais comment emmagasiner dans ma petite tête le nom des villes préfectures, sous-préfectures et chefs-lieux de cantons ?

Il excelle dans les autres matières, notamment en calcul mental.

Combien de valeurs intellectuelles comme la sienne sont sacrifiées au profit des exigences matérielles de survie ?

Pour lui, la meilleure éducation s’appuie sur les recherches personnelles. Quand je souhaite réaliser une nouvelle opération, il ne s’y oppose pas, mais, ne l’encourage pas. Je dois personnellement trouver la solution. La réussite me valorise et surtout encourage ma persévérance.

 

 

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Seulement, si je mets ma vie en danger ou celle d’autrui, il attire mon attention et surveille les rectifications que j’apporte.

Je reconnais maintenant que cette méthode contribue à la notion du travail bien fait.

Encore une anecdote marquante de la scolarité primaire.

Un jour, après le repas de midi, mon oncle, se rend avec le tombereau tiré par deux puissants bœufs sur une parcelle de terrain située à l’opposé de la bourgade. Pour ce faire, il emprunte partiellement le même trajet que celui de l’école. Il me propose donc de me conduire avec le tombereau. Chemin faisant, une idée germine dans ma tête, faire l’école buissonnière. Comment organiser cette escapade et rejoindre mon oncle au champ ?

Dans notre monde rural, l’observation est un sens précieux.

A proximité de l’école, je repère un petit coin cachette occupé par un rosier, accessible en deux enjambées. Je mets donc mon projet à exécution, saute du tombereau et me glisse dans ma cachette.

Mon oncle ne s’en laisse pas compter, la recherche ne s’est pas éternisée.

Moi l’oiseau, suis pris dans mon piège et ramené dans l’enceinte de l’école.

Je ne me souviens pas, mais ce jour-là, la journée scolaire est certainement perturbée par cette soif de liberté.

 

 

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Mon oncle comprenait la force de mon égarement. Dans sa tête il revit peut-être qu’à mon âge, ce désir était présent.

L’incident est clos, le reste de la famille n’est pas tenu informé, jugeant peut-être que c’était une affaire d’hommes, une banalité.

L’institutrice est informée pour avoir assisté à la scène. Elle redouble certainement sa vigilance. Peu de chances de s’évader, la cour est ceinturée  de hauts murs, en partie surmontés par une imposante grille, un lourd portail grinçant donne l’alarme. Sécurité totale assurée. Toutes les classes du village sont là, à l’exception de celle des filles.

Ce bâtiment imposant sert également de mairie, un préau au niveau des classes abrite nos récréations par mauvais temps. Il a également un rôle festif, reçoit les musiciens pour certaines manifestations comme le carnaval.

Parfois, le jour de marché à BAGNERES de BIGORRE, un citoyen du hameau s’entretien avec nous à travers la grille, BIZENSOU surnommé. Il nous raconte des histoires drôles donc celle-ci.

Je suis venu à l’école durant sept jours. J’ai manqué six jours. Le septième j’ai fait les lettres plus grandes que l’instituteur, il m’a mis à la porte.

Un rêve, mais peu de chances de réussir aujourd’hui.

Les années passent, ma scolarité continue.

Je rentre maintenant dans la « grande » école qui nous conduit au concours d’entrée en sixième des collèges, ou au certificat d’études primaires.

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Notre instituteur, un homme de corpulence imposante a la charge des classes du cours élémentaire à celles de fin d’études.

L’instituteur est l’un des personnages qui incitent au respect parfait. Dans cette salle grandiose, règne un silence de cimetière.

Le mobilier est rudimentaire, des bureaux à deux places reliées par un banc.

Un encrier complète cet équipement. Ce mobilier en bois ciré est entretenu par nos soins en fin d’année scolaire, avec pour racloir un morceau de verre. Toutes les tâches d’encre doivent disparaître.

Un tableau noir réversible, permet à un élève de résoudre en cachette un problème de calcul ou une dictée. Idée intelligente qui facilite une correction commune.

Si à l’école primaire, garçons et filles cohabitent, cette école ne reçoit que des garçons. La seule partie commune, est la cour de récréation.

Cette dernière ne permet pas les jeux de ballon, seulement les jeux de billes ou d’osselets nous passionnent.

La concentration pour nos devoirs n’est pas facile, les  cours oraux, particuliers à chaque section sont un peu gênants mais acceptables. Ils sont même très profitables, cela nous permet de réviser les cours précédents.

J’ai de très bons souvenirs de cet homme, sa pédagogie est à l’image de sa tenue vestimentaire, sobre mais soignée, mais avec également sa relation avec les élèves. Pourtant, certains

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de mes camarades l’exaspèrent, il connait les problèmes familiaux que certains endurent, et, adapte le comportement à chacun des cas.

Son profond désir, nous conduire à la réussite. Il n’hésite pas à donner des cours supplémentaires gratuits en préparation des concours, pourtant, matin et soir, il parcourt à bicyclette  les cinq kilomètres qui le séparent de sa résidence.

La majorité d’entre nous n’a pas les moyens financiers de payer notre demi-pension. Il nous prépare donc à subir les épreuves du concours des bourses nationales. Très nombreux de mes camarades cessent leurs études après le certificat d’études.

Avec mon camarade Jacques, nous sommes candidats à ce concours. C’est pour nous un devoir de le réussir.

Les épreuves se déroulent à TARBES, préfecture de notre département. Nous sommes devant l’imposante bâtisse d’un collège, dans cette grande ville que je foule pour la première fois. Nous sommes noyés dans ce groupe innombrable venu de tout le département. L’angoisse grandit, mais le désir de réussite décuple.

Je souffre d’un grave problème de timidité qui met à mal mes modestes capacités, la peur de ne pas réussir, donc de décevoir ceux qui me font confiance.

Les résultats tardent à venir, ce qui nous angoisse davantage.

Enfin la délivrance positive nous avons partiellement décroché notre « trophée ».

Bayard.

http://33-laubesc.over.blog.com

 

 

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5 octobre 2021 2 05 /10 /octobre /2021 18:22

Cette longue et passionnante « pièce de théâtre » déroule ses actes avec une minutieuse précision.

Je suis dans ma quatrième année, je ne connais pas encore un seul mot de français, je ne fréquente pas l’école, obligatoire seulement à compter de la sixième année. Cette scolarité programmée jusqu’en 1954 pour un circuit court, sanctionnée par ce fameux CEP.

Mais, pour l’heure, dans ce monde rural enfantin, dans cet acte qui s’annonce, le plus beau décor de la scène m’est donné par la nature et ses hôtes.

Enfants de tous pays, de toutes nations, de tous milieux sociaux, nous ne savons pas apprécier cette faveur que nous offre cet environnement.

Pour moi, c’est un bien-être sans pareil, certains parlent de bonheur.

Je cite ici ce passage de Monsieur de LA FONTAINE dans la poésie Le loup et le Chien :

Vous ne courrez pas où vous voulez ? Interroge le loup.

Pas toujours, mais qu’importe ?  Répond le chien.

Il importe si bien que de tous vos repas, je ne veux en aucune sorte. Rétorque le loup.

Les jours et les saisons défilent à cadence accélérée.

Mes deux premières années, je ne profite pas pleinement de la rude saison hivernale. Je suis confiné dans cette grande pièce, près de la cheminée, ne peut pas m’imprégner de la beauté de cette nature de blanc vêtue.

 

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Dans cette cheminée, se consume une grosse bûche qui cuit le traditionnel potage quotidien.

Pour l’heure, mon repas se limite au lait maternel ou à celui de nos vaches.

Si pour moi, cette saison me paraît interminable, pour autant, elle ne réveille pas mon anxiété. Ce n’est pas le cas pour mes parents, gestionnaires du stock de fourrage, engrangé l’été précédent. Malgré l’esprit de prévoyance qui les anime, consistant à majorer d’un quart la quantité nécessaire, ils savent fort bien les stocks s’amenuisent sans espoir de les renouveler.

Tous ces éléments sont dans mon manuel d’éducation. Ils sont d’une telle logique qu’ils sont devenus infaillibles.

Pour ces humbles parents, prévoyance et économie sont les valeurs qui procurent l’indépendance.

Peut-on réellement vivre dans une totale indépendance ?

Parce qu’il ne répond pas à la logique, l’isolement me semble impossible pour une vie équilibrée. Parfois, la nature nous fournit des exemples.

Un arbre isolé en plein champ souvent de forte taille voit sa vie écourtée, il supporte seul les tempêtes, sans coupe-vent, ses racines sont mises à dure épreuve, la sécheresse fragilise sa constitution, des branches mal alimentées meurent, se dessèchent et finissent par tomber. L’absence d’assistance par d’autres arbres se fait cruellement ressentir et finit par mourir.

 

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Que serait la nature sans forêt, un désert inhospitalier, que serait l’humanité si toutes les femmes et les hommes vivaient isolés ? Procréation impossible donc extinction de la race humaine.

Cahin-Caha, j’avance modestement et prudemment dans cette inévitable formation, un enrichissement physique et intellectuel qui m’aident dans l’accomplissement de ma mission.

Dans ce monde que je crois noyé dans la monotonie, ces longues soirées d’hiver sont partagées avec les voisins qui nous rendent visite.

Les hommes jouent à la belote, les femmes aux jeux de société, mais très souvent tricotent vêtements et chaussettes.

Quant à moi, ne pouvant dormir dans ce vacarme, je vais sur les genoux des femmes et finit par trouver le sommeil.

Une forte odeur de lampes à pétrole ou d’acétylène circule dans la pièce.

Le tabac est une denrée difficile à trouver en cette période de conflit, les hommes ne peuvent plus rouler fréquemment les cigarettes, ce qui est bienfaisant pour la santé de tous.

Ces soirées ne sont pas que festives, l’esprit d’entraide perdure depuis la nuit des temps.

En période automnale, la récolte du maïs est strictement manuelle, se pratique en fonction des conditions climatiques, le mois d’octobre est généralement retenu.

 

 

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C’est aussi la période de maturité des châtaignes, si c’est le hasard, il joue bien son rôle.

Dans cette grande pièce, dégagée de la table, les épis sont jetés par la fenêtre.

Les chaises disposées en arc de cercle ceinturent cet amoncellement. Les voisins prennent place pour prêter main forte à ce dépouillement.

Pour nous les enfants, c’est une nouvelle phase d’apprentissage, notre rendement est insignifiant. Pour nous, c’est surtout l’occasion de se distraire en se roulant dans cet amoncellement de feuilles et de « moustaches ». L’extrémité des épis se termine par des pilosités colorées de blond et de brun. Le déguisement consiste à déposer cette touffe entre le nez et la bouche, de le maintenir par un plissement de la lèvre supérieure. Vieillir avant l’âge, pourquoi ce désir ?

Mais, pour l’heure, moi l’enfant de la maison, j’ai la responsabilité de la cuisson des châtaignes récoltées sous des arbres parfois centenaires. Cette cueillette met à rude épreuve nos petites mains fragiles. Pour assouvir les petits tiraillements de la faim, ces fruits s’invitent au repas frugal du soir.

Le grilloir est pendu à la »crémaillère », solidement fixée au mur de l’âtre de la grande cheminée. Ah, si cette

 

 

 

 

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dernière pouvait nous conter le nombre de mets odorants qu’elle a mijotés !

Dans ce grilloir, deux à quatre kilogrammes de fruits sont prêts pour une séance de bronzage. Carbonisée, la châtaigne est difficilement consommable.

Mes deux petites mains, placées sur la poignée de manœuvre, ont des difficultés à mouvoir le grilloir.

J’ai bien retenu mes leçons : toute besogne mérite notre attention et notre savoir-faire pour obtenir la perfection.

Une rotation trop lente provoque une surchauffe et les fruits explosent bruyamment. La perte du produit est proscrite par raison d’économies.

Ces petites explosions sont inévitables, proviennent de fruits gorgés d’eau.

Les « abeilles » dépouilleuses, dans un bourdonnement à peine perceptible, étouffé par le bruissement des feuilles arrachées aux épis, continuent leur ouvrage. Cela n’empêche pas les échanges de recettes ou de points de tricots.

Dans ce monde de travailleurs acharnés, les hommes ont peu de temps libre pour vaquer à de possibles distractions.                                    

La pêche et la chasse sont rarement évoquées.

Ils parlent de leurs animaux, de leurs récoltes et surtout de la rotation des cultures. Dans ce domaine, mon oncle excelle.

Il a cette générosité qui grandit l’être humain.

 

 

 

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Souvent il me dit : à quoi bon refuser un service qui peut sauver une situation alors qu’il n’améliorera pas la mienne ?

Pour l’heure, le dépouillement est terminé, les châtaignes sont cuites et déposées dans un grand panier d’osier, recouvertes d’une couverture conservatrice de la chaleur.

Quant à moi, sagement assis dans un coin, j’attends avec impatience que la dégustation commence, mais surtout ma récompense.

Ce ne sera point un sou percé, ni une image, mais, simplement un compliment la qualité de la cuisson.

Qui peut donc imaginer les bienfaits de cette soirée ?

Les épis dépouillés sont stockés dans le grenier avec les autres céréales

Ils sont les garants d’une bonne alimentation pour les animaux de la ferme, mais également pour nous les humains. Pour une meilleure conservation nutritive, ils seront égrenés à la demande.

Qu’il s’agisse d’animaux ou d’humains, notre alimentation est logiquement régulée par les saisons et principalement par les températures. Cela, nos parents le savait déjà à cette époque, pas besoin de documentaires.

La quantité de calories nécessaires est gérée par notre corps et non par toutes ces affirmations contradictoires.

C’est ainsi qu’en période hivernale par grands froids, le maïs est pour l’être humain une denrée principale.

 

 

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Les Pyrénées, est une région à températures négatives fréquentes, les corps gras et les légumes secs sont souvent au rendez-vous sur nos tables.

La mouture du maïs fournit la farine, qui, avec le lait complet, un peu d’eau et de sel entre dans la composition du « pastet* ». Cette pâte blanche, cuite dans un chaudron en cuivre minutieusement entretenu, pendu comme le grilloir dans l’âtre de la cheminée. La pâte est versée à la louche dans les assiettes creuses pour une consommation immédiate ou différée, nature ou accompagnée de lait

fraîchement recueilli du pis des vaches. Il se consomme également froid, le lendemain au petit déjeuner.

Ma préférence va pour une consommation après réchauffement dans une poêle, saupoudré de sucre. Maman prépare ce plat avec amour et délicatesse, son aspect doré émerveille mes yeux.

Ainsi va le temps qui passe, les souvenirs s’entassent, l’apprentissage prend place.

Comme la moissonneuse dans le champ, dans ma tête je récolte mes souvenirs.

Mon corps et mon esprit, rapidement progressent, mon ressenti prend une nouvelle dimension.

C’est ainsi pour cette humiliation faite à ma maman. Elle m’apparait maintenant comme une terrible injustice, amplification faite par la venue de ma petite cousine.

L’Injustice, un état qui obsède mon univers intérieur, flagelle mon cœur trop sensible.

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Cette petite cousine, comme maman, féminines, donc faibles et fragiles ont besoin de protection.

Depuis la nuit des temps, l’homme par sa force physique doit être leur protecteur, alors qu’il est considéré comme un dominateur intransigeant.

Cette aptitude protectrice, est-elle une transmission génétique ou une culture instillée par mon vécu ?

Cette adorable petite cousine, nous apporte une nouvelle conception de la vie en communauté. Cette force invisible qui éloigne ou rapproche les êtres humains se fait puissamment ressentir.

Maman, ce mal aimé reçoit de plein fouet, les attentions de cette petite créature. En un premier temps, des regards persistants, puis des sourires et des gazouillis, décrispent les traits du visage de maman.

Une amorce de cette « revanche » qu’elle souhaitait. Plus tard, pour ma plus grande joie, cette transmission d’attentions se confirma.

Elles partagèrent cette affection avec ferveur, ce qui interpela ceux qui répudiait ma maman.

Quant à moi, le rapprochement devient fusionnel, tant je me devais d’être cet élément protecteur, caché dans nos univers personnels.

Je veille sur elle et partage cette insouciance enfantine.

Bayard. 

http://33-laubesc.over-blog.com 

 

 

 

 

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4 octobre 2021 1 04 /10 /octobre /2021 18:39

1

 L’ENFANT et ses SOUVENIRS.

 

PREFACE 

Je suis convaincu, qu’à notre naissance et à notre insu, nous sommes investis d’une mission.

Une équation aux multiples inconnus qu’il faut résoudre seulement par la logique.

Le temps imparti pour ce faire est aussi une autre inconnue.

Immanquablement, il correspond à la durée de notre vie.

C’est cette ignorance qui nous permet de mener cette mission à son terme avec le meilleur résultat.

Tout ce qui est inconnu nous intrigue, nous obsède.

Je pense que pour une majorité d’entre nous, le résultat sera satisfaisant.

Je crois également, que pour l’être humain raisonnable, le parfait n’existe pas.

 

*certains de mes mots employés sont tirés du vocabulaire « patois bigourdan »

 

 

 

AVERTISSEMENT.

 

Les faits se déroulent réellement dans ce petit village Bigourdan des Hautes Pyrénées.

Son nom est associé à une plante potagère fréquemment savourée.

Si l’identité des personnages est volontairement oubliée, c’est par respect pour les êtres disparus et leur descendance.

Le désir de narrer ces faits, est pour moi l’occasion de prouver mon profond attachement à ma terre natale, racines nourricières des souvenirs de mon enfance.

Je veux simplement démontrer  que notre civilisation se créé par une succession répétitive de conditions sensiblement identiques.

Nul besoin de s’alarmer ou de se plaindre, « notre mission » prévaudra sur toutes nos jérémiades.

Pour mieux comprendre et admettre certains comportements humiliants, un extrait d’état civil est indispensable.

   -mon grand-père maternel         28/05/1866-19/02/1927

   -ma grand-mère maternelle       08/03/1881-10/10/1946

   -mon oncle Gabriel                     /   /  /1901-04/06/1934

   -mon oncle J.L                         28/03/1903-15/04/1977

   -ma tante Antoinette                 21/08/1905- 05/12/1997

   -ma maman Anastasie              17/09/1910- 29/06/1970

   -ma tante Gabrielle                  01/01/1920- 21/11/2003      

 

 

 

 

 

 

 ENFANCE d’ETH  BASTARD*

 

 

.

                                           1

En ce mois de janvier1940, conformément à la législation, je deviens, avec la particularité, un citoyen français né de père inconnu. Cela me vaut la distinction « eth bastard » »*

Quand je suis bébé ou jeune enfant, cela demeure sans incidence, ce n’était pas le cas pour ma maman et le reste de la famille.

Il me faudra supporter cet état ma vie durant et peut-être au-delà.

Plus tard, j’ai connu mon origine paternelle, mais son absence n’a pas altéré mon cheminement.

Aujourd’hui, je mesure les conséquences de son comportement, refuser d’honorer ses obligations logiques et repousser une des valeurs essentielles qui bâtissent l’humanité n’est pas honorable.

En janvier 1940, sans le savoir, je viens de remplacer un de ces patriotes qui meurt au champ d’honneur.

En ce temps-là, je ne soupçonnais pas que je sois un fervent patriote, français avant d’être européen.

Dans cette modeste commune, face au Pic du Midi de Bigorre, la majorité des familles sont humbles  pour ne pas dire misérables.

Les hommes valides sont sur les champs de bataille, laissant les femmes seules exploiter les terres.

C’est ainsi, que dans notre modeste demeure, je vis dans un milieu totalement féminin, ma grand-mère, ma mère et

 

 

2

ma tante. Mon oncle, le seul homme encore vivant, est domestique agricole depuis son jeune âge, loin de cette ferme familiale.

Je sais que depuis longtemps, ma maman supporte les pires humiliations, une fille-mère est un déshonneur.

Cela n’est pas facile en ce jour de janvier, la température est basse et rien n’est prévu pour mon arrivée.

Pas de clinique pour accoucher, l’opération se déroule à domicile avec tous les problèmes que cela entraine. Toute complication peut entrainer le décès de la maman ou du bébé, ou les deux.

La grand-mère qui gère de main de maître ce monde féminin, n’est pas souple avec l’éducation des valeurs essentielles.

C’est bien plus tard que des révélations me sont faites, parfois dans des circonstances embarrassantes.

Comme pour tous les bébés, la nudité est notre premier habit. Il ne dure que quelques heures au plus ;

Pour ce qui me concerne, ce n’est pas le cas, les vêtements se font attendre. Pourtant ma grand-mère a élevé cinq enfants.

Cela est inconcevable, mais courant.

Quant au berceau, il ne sera pas là pour l’instant. Il n’est pas indispensable.

A l’âge de quatre ans, je partage encore l’unique lit de quatre-vingt  centimètres qui nous est attribué dessous un escalier, pièce, au sol en terre battue.

3

Pour cette grand-mère je peux éprouver de la rancœur, mais il n’en est rien.

Aujourd’hui, pour tous ces faits, je remercie ma grand-mère, ma maman et tant d’autres, pour cette rudesse qui forge et imprègne des valeurs essentielles.

Je me dois, aujourd’hui de révéler certains souvenirs d’enfance, parce que dans mon esprit, ils sont et restent d’actualité.

L’école de la vie commence très tôt dans ces humbles milieux.

Dans une ferme, la vie se partage avec les humains, mais également avec les animaux.

Ces derniers tiennent une place prépondérante, c’est pour cela que nous leur apportons des soins attentifs de tous les instants.

A ce jour, la nouvelle génération a des difficultés à accepter nos récits, ils pensent à une fabulation.

Soit, cependant, je me dois de rapporter ici quelques anecdotes.

Dans ma quatrième année, ma grand-mère me demande de couper des orties pour nourrir les canards.

Je refuse d’obtempérer, sachant par expérience, ces orties, plus grande que moi, provoque des piqûres désagréables et douloureuses.

La sanction ne se fait pas attendre.

 

 

4

Alors que je suis en culotte courte, ma grand-mère se saisit d’une poignée de ces redoutables orties et corrige mon impertinence par une volée sur mes jambes dénudées.

A ce jour, un tel acte est porté devant les tribunaux. L’enfant est devenu roi.

Mes yeux baignés de larmes, je prends mon courage à deux mains et récolte la nourriture des canards.

Des canards dont je ne mangerai pas un seul morceau.

L’anecdote des canards image bien les relations indissociables qui existent entre la nature, l’animal et l’humain.

Toutes ces humiliations confirment, qu’avec ma chère maman, nous sommes la tache indélébile déshonorante. Pourtant, maman, sa santé fragile, est le pilier de notre famille. Ses talents de cuisinière, de femme d’intérieur et son obstination pour les travaux agricoles, elle est pour moi la maman modèle.

L’indulgence est-elle un signe de faiblesse ou bien une qualité de cœur ?

Le cours de notre vie, n’est-il pas une nue pièce de théâtre aux multiples actes ?

Pour ce qui me concerne, elle se joue dans cette modeste ferme, partagée par les humains et les animaux domestiques.

Nous sommes dans la décennie mille neuf cent quarante, mille neuf cent cinquante. Cette ferme est dépourvue d’eau courante, de puits, l’électricité n’est encore qu’un rêve. Il

 

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faut, avec une cruche ou des seaux, parcourir à pied quatre cents mètres pour puiser l’eau potable dans le puits du voisin. Pas besoin de recommandations pour économiser cette denrée indispensable, les efforts suffisent pour me faire comprendre cette valeur essentielle.

L’eau de pluie est récupérée pour notre toilette et pour abreuver les animaux. Des récipients désaffectés sont pour cela utilisés.

C’est avec ce procédé, qu’à l’âge de trois ou quatre ans, j’ai failli perdre la vie par noyade. L’un de ces récipients, une grande « oule ventrue » est remplie par la dernière pluie. La curiosité infantile, me pousse à savoir pourquoi mon visage se trouve dans ce récipient devenu un miroir. Ce qui arrive est prévisible, mon corps penché bascule, la tête en avant et mon corps frêle reste coincé dans ce piège. La noyade est évitée par la venue de maman.

Que faut-il retenir de cet acte ? La curiosité est-elle un vilain défaut ou simplement une bribe de ce long apprentissage ?

Je viens d’entrer une importante notion dans mon bloc note cérébral, l’évaluation. Primordiale dans bon nombre de décisions. Pour l’heure, celle du danger qui nous guette dans ce monde rural. Apprendre à ses dépens n’est-ce pas la meilleure des leçons ?

 

 

 

 

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Après cet incident, matériellement, rien n’a changé « l’oule » continue sa collecte d’eau de pluie dans les mêmes conditions.

Cette « corvée » » d’eau quotidienne est multipliée par le développement familial. La famille en un premier temps se limite à ma grand-mère, ma maman, ma tante et moi. La partie habitable de la ferme se limite à une grande pièce divisée par une cloison à mi-hauteur. Une première pièce, la plus grande, avec son immense cheminée, sert à la fois de cuisine, de salle à manger et séjour et également de chambre à coucher avec un lit près de la cheminée ouverte sur le reste de la pièce.

Absence totale d’intimité, mais promiscuité assurée.

En face de la porte d’entrée, donnant accès à un dégagement, un escalier permettant d’accéder au grenier et au fenil, lieux de stockage.

Si la grande pièce a un plancher pour sol, le minuscule dessous d’escalier est en terre battue. Ce lieu sert de chambre à coucher que je partage avec ma maman dans un seul lit étriqué. Aujourd’hui, malheureusement, l’actualité met encore en évidence des situations dramatiques identiques.

Dans ces années d’après-guerre, le gaspillage de nourriture ou de vêtements n’existe pas. L’esprit d’entre aide est encore présent.

Aujourd’hui, je souffre et suis malheureux parce que la déshumanisation nous abaisse à la bestialité.

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Comme dans toute pièce de théâtre, la troupe évolue en nombre. Certains éléments de ma famille sont des inconnus pour moi. Les circonstances entrainent le retour de l’enfant prodigue. Cet oncle, qui dans son plus jeune âge est placé domestique dans un village très éloigné de la maison familiale. Le seul moyen pour se déplacer est la marche à pied, dans cette condition il fallait une journée pour venir et une autre pour repartir. Or, une ferme vit tous les jours de l’année,

donc absence impossible.

Je ne le sais pas encore, mais c’est un homme exceptionnel, véritable encyclopédie du monde rural, qui aime partager son savoir, souvent avec amour et désintéressement. Son savoir ne se limite pas à cela, il a beaucoup lu et donc

beaucoup retenu. Titulaire du Certificat d’Etudes Primaires(CEP) à l’âge de neuf ans, l’histoire de France et la géographie sont parmi ses richesses intellectuelles.

A son retour au village, il reçoit un accueil exceptionnel, sa réintégration est immédiate.

Pour moi, le moment de surprise passé, je fais de lui mon maître à penser.

Son retour est indispensable, le monde féminin de la famille est à bout de souffle, la rudesse des travaux champêtres a mis à mal la santé de grand-mère et de maman.

 

 

 

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La guerre créé un flux de migrants du nord et de l’est de la France, fuyant l’ennemi envahisseur. Je crois que notre région est une bonne terre d’accueil.

Des frères et sœurs déferlent dans nos petits villages, c’est ainsi que ma tante rencontre son époux.

Le mariage a lieu sans tarder et la naissance de mon adorable cousine s’en suit. Trois années seulement nous séparent.

Cette situation entraine un terrible bouleversement, une nouvelle pièce pour ce nouveau monde est indispensable.

Nouvelle humiliation pour ma maman qui n’a pas droit à un brin d’honneur.

A cet instant, elle tente de convaincre mon géniteur de créer une famille, sans succès. Je ne meure pas sa douleur, mais c’est certainement terrible.

Nous sommes en 1943, cette maudite guerre se déroule encore  hors de notre région. Cependant, les restrictions commencent à se faire sentir et aggravent nos conditions de vie déjà précaires. Par son âge, mon oncle n’est pas enrôlé, temporairement comme tous ses conscrits. Ils sont d’un précieux secours, car, ils ont fait leur service militaire obligatoire, ils ont donc à l’esprit les rudiments des tactiques militaires. Encore faut-il les écouter, les entendre et leur faire confiance.

Le dimanche 11 juin 1944, alors que j’ai à peine quatre ans et six mois, la barbarie allemande s’en prend à la population de notre village.

 

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Représailles, dues au barrage édifié en travers de la nationale 135, en amont de la bourgade.

Mon oncle et son ami sont opposés à cette édification d’arbres abattus, totalement inefficaces face à l’équipement de l’ennemi.

Le bilan est lourd, 13 personnes y trouvent la mort, fusillées par les troupes allemandes.

Cette nationale 135, à la traversée du village, porte à présent le nom d’Avenue du 11 juin 1944.

Cette période occupe une grande place dans ma mémoire d’enfant.

Des faits, dont je ne peux encore évaluer l’importance sont cruellement imprimés dans ma frêle boîte à souvenirs. Ce dimanche 11 juin, des fidèles sont réunis dans l’église du village pour célébrer la messe dominicale. Elle n’est pas implantée sur le trajet de cette horde de sauvages, galvanisée par l’alcool ingurgité le long du parcours.

Cette implantation a contribué à la protection d’un grand nombre de mes concitoyens résidents.

Inconscients de la réalité des évènements qui se déroulent au centre du bourg, de nombreux habitants se réfugient dans un petit hameau juché au sommet de la colline.

Mon oncle, un grand sac sur son épaule, rempli de pain, me tient par la main, m’entraine vers ce hameau.

Mes petites jambes dénudées sont habituées au tout terrain et ne craignent plus les piqûres  de ronces. A travers

 

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bois, dont nous connaissons tous les sentiers, à l’abri des yeux ennemis, nous gravissons allègrement la colline. La première maison de ce hameau est la cible privilégiée de l’assaillant, les armes automatiques l’arrosent intensément. Nous avons un espace découvert à franchir, pour ce faire, mon oncle m’indique comment se déplacer en rampant.

Pas question de prêter attention aux écorchures laissées par le chemin caillouteux, légèrement encaissé. Unique protection efficace à respecter. Les sifflements des projectiles et mottes de terre qui tombent sur nos corps, sont notre baptême du feu.

Je ne suis pas au bout de mes découvertes. En arrivant à cette première ferme, toujours bien protégés des regards et des projectiles ennemis, nous découvrons l’horrible massacre des lapins dans leur clapier.

Mon oncle, cet homme exceptionnel, sans mot dire, jette sur moi un regard inquisiteur. Ses yeux croisent les miens, cela lui suffit pour analyser mon jugement et mon ressenti sur ce spectacle de désolation.

Suis-je en mesure à mon âge, de me forger une conviction, la violence, qu’elle qu’en soit son origine n’est pas un moyen de résolution des problèmes.

Cette épreuve me confirme qu’un père n’est pas indispensable dans un couple, mais qu’un homme débordant d’humanité, comme mon oncle est nécessaire.

 

 

 

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3 octobre 2021 7 03 /10 /octobre /2021 19:42

AUTOMNE, oh belle saison.

Les forêts se vêtissent de belles couleurs

Pour nous inonder de brillantes lueurs.

La fraîcheur matinale blanchit de gelées nos pelouses,

Il est temps de protéger nos fleurs d’une douillette  blouse.

Les feuilles violemment  secouées par le vent,

Perdent rapidement leurs magnifiques parements.

Ces arbres, de leurs feuilles dépouillés,

Pourront-ils aux frimas résister ?

Les forêts nous accordent aussi leurs arômes,

De ces petites rondeurs en forme de dômes.

Cachés sous ce tapis, dégagent de douces odeurs,

Pour les plats aux bonnes saveurs.

Maintenant tombent les feuilles,

Précieux lit que l’homme recueille.

Ainsi finit tout ce qui est beau,

Sans gémissement ou sanglots.

L’histoire se répète,

Souvent par une guerre ou une tempête.

Au revoir belle nature,

Que ton cycle, encore et encore perdure.

France, joyau aux magnifiques paysages,

Jamais je ne me lasserai de tes belles images.

                                       BAYARD.

http://33-laubesc.over-blog.com

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3 octobre 2021 7 03 /10 /octobre /2021 19:01

Sans étoiles, mais mon <<Chef>> préféré qui met en émoi mes pupilles et mes papilles.

Bon Appétit

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26 septembre 2021 7 26 /09 /septembre /2021 07:52
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12 septembre 2021 7 12 /09 /septembre /2021 19:03

RECUPERATION-IMMAGINATION-CREATION.

De nombreuses Associations nous proposent enfin de moins jeter tout ce qui arrive en fin d’usage.

Ce gaspillage qui dure déjà depuis trop longtemps a été voulu pour diverses raisons, une surproduction et une manne financière voulue par nos gouvernements successifs pour cause, cette TVA qui grossit les avoirs financiers de l’état, sans pour cela penser à la formation professionnelle.

Bilan, aujourd’hui nous manquons de main d’œuvre qualifiée, mais finançons une population improductive et avide d’indemnisation par l’allocation de chômage. Nous construisons une population d’assistés peu enclins à participer à l’évolution positive de notre pays.

Aujourd’hui, je suis heureux de pouvoir vous montrer que certains de nos concitoyens ont la volonté de démontrer que l’être humain possède un bon réservoir de savoir-faire, la force et l’audace de le mettre en application.

Ces deux créations en sont un bel exemple.

Ils ont pioché dans le monde rural pour nous offrir cette magnifique réunion d’échassiers, à l’ombre de ces grands arbres, du parc de l’hôpital qui nous aide à méditer.

Je ne connais point les auteurs de ce projet, mais je suis fier de mettre au grand jour l’excellent résultat, et les encourage à de nouvelles créations.

                                                                                          Bayard.

                                                                   

     http://33-laubesc.over-blog.com

RECUPERATION-IMMAGINATION-CREATION
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11 septembre 2021 6 11 /09 /septembre /2021 19:23

L’ARAIGNEE dans nos JARDINS.

 

J’espère que celles ou ceux qui n’apprécient pas cet animal voudrons bien me pardonner pour cet article.

Comme tous les occupants de cette planète, certains ne sont pas, à tort ou à raison, acceptés.

Souvent, pour ces insectes, une réputation malfaisante les exclue de notre attention.

Pour ma part, la curiosité de mieux les connaître, m’attire par des particularités, comme la robe particulière  de cette araignée. Cette distinction doit en permettre une classification que j’ignore, dont vous pourrez peut-être m’informer.

On distingue sur son dos une magnifique figure, précise et agréablement colorée significative d’une espèce rare ou simplement d’une distinction entre le mâle et la femelle.

Jusqu’à ce jour, en une semaine, j’ai eu la chance dans dénombrer deux identiques.

Le changement climatique s’accentue rapidement, les surprises pourraient devenir désagréables, parfois même très dangereuses.

La plus grande prudence est donc de rigueur.

 

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28 juin 2021 1 28 /06 /juin /2021 18:01

OBJET  d’ANTAN.

Cet objet était utilisé dans notre région Bigourdane il y a 80 ans, alors que je n’étais qu’un novice enfant.

J’ai pu apprécier l’ingéniosité de ces modestes culs terreux, ce savoir-faire avec de rustiques outils forgés à la main.

Il fallait connaître l’essence de l’arbre qui offrait la meilleure élasticité et une forte résistance, alliée à la légèreté.

L’astucieux, mais simple enclenchement qui rendait cet objet une entrave aux mouvements de fuite, car il s’agit là d’un dispositif permettant d’attacher un bovin sans risque d’étranglement.

Cet arbre utilisé se rencontre dans nos campagnes principalement en zones humides, son bois est agréable à usiner, utilisé également pour réaliser des râteaux en bois destinés à la fenaison.

Une Grande dame bien connue pour avoir fréquenté la chapelle de TREBONS, disait de la fenaison : savez-vous ce que c’est que faner ? C’est retourner de l’herbe en batifolent dans une prairie.

C’est souvent ce que pensent encore ceux qui n’ont pas connu le parfum de cette herbe séchée au soleil.  

 

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2 juin 2021 3 02 /06 /juin /2021 18:33

Les huppes dans notre jardin.

Comme tous les ans, nous avons le bonheur de recevoir dans notre jardin ces merveilleux et élégants oiseaux.

Leur magnifique plumage et leur vivacité sont impressionnants. Ils recherchent la nourriture pour leur nichée avec une énergie et une grâce exceptionnelle. Inlassablement, leur va et vient semble infatigable, du coin de l’œil elles surveillent la présence d’un danger qui pourrait mettre en danger leur progéniture.

Pour vous permettre de les apprécier, les voici sur ces images.

La nature nous gâte, sachons la protéger.

 

LES HUPPES DANS NOTRE JARDIN
LES HUPPES DANS NOTRE JARDIN
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