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13 avril 2022 3 13 /04 /avril /2022 19:32

10 Avril 2022. Mr  LE  PRESIDENT  SORTANT…

 

 

Parce que je suis respectueux, je tairais ici le qualificatif attribué aux enfants de la Bigorre qui se comportent déraisonnablement.

Monsieur Le Président sortant, alors qu’il était, dans un petit village Bigourdan en vacances scolaires chez sa grand-mère a très souvent partagé ces dernières avec les habitants de deux villages voisins, Montgaillard et Trébons.

On ne peut pas séjourner plusieurs fois sans laisser une empreinte de ces passages.

Ceci se confirme à présent par les résultats au premier tour des élections présidentielles du 10 avril 2022.

Au cours d’une émission, sur TF1, à la question, que feriez-vous en premier acte du nouveau quinquennat ?

J’irai me recueillir sur la tombe de ma grand-mère dans les Hautes Pyrénées.

Réponse à une question conditionnelle.

Les résultats de ce premier tour, le placent à la première position avec une avance de quelques points qui ne garantissent pas un résultat définitif raisonnable.

J’ai pris connaissance de ces résultats pour le département des Hautes Pyrénées dont il a si souvent foulé les communes sus désignées.

En voici les détails fournis par internet :

Commune de TREBONS :

                                           Mr Mélenchon 32%

                                           Mr Macron        23%

                                           Mme Le Pen      18,54 %

                                           Abstention :       17,48%

Commune de MONTGAILLARD :

                                          Mr. Macron         28,35%

                                          Mr Mélenchon    24,82%

                                          Mme Le Pen        21,13%

                                                      

BAGNERES de BIGORRE :

                                         Mr Mélenchon      28,34%

                                         Mr Macron            26,65%

                                         Mme Le Pen         15,96%

Sans connaissance de ces résultats, j’aurai pu penser que Mr Le Président sortant pouvait obtenir un résultat plus important.

Ceci confirme que certaines attitudes précoces peuvent laisser des traces indélébiles.

Ce trait de caractère se confirme dans son poste de Président. Certains de ses propos n’ont pas place dans le langage d’un Président.

Pour ce deuxième tour, Mr Le Président a pour handicap les promesses qu’il n’a pas obtenues, mais également celles par lesquelles il veut associer les citoyens français aux décisions qu’il veut prendre.

Il a affiché tout au long de son mandat une autorité démesurée.

Les citoyens doivent prendre, en leur âme et conscience une décision lourde de conséquences.

Je regrette le manque de démocratie des responsables de partis qui préconisent une façon de voter à ce deuxième tour.

Chacun d’entre nous est capable de faire son choix sans mettre en danger son appartenance et son engagement envers un parti quel qu’il soit.

L’éclatement de tous les partis sans exception est le résultat de cette absence de démocratie et du respect des idées des autres.

Les mois et les années à venir vont nous mettre à rude épreuve, ce qui laisse croire au pire. Un peuple non respecté peut déclencher une révolte sanglante maîtrisée par une répression inestimée.

    

                                                                                                                                                      BAYARD.

 

 

 

 

 

 

 

 

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2 avril 2022 6 02 /04 /avril /2022 08:46

Le PRINTEMPS EST-IL LA ?

 

Ces fleurs précoces nous permettent d’espérer. Pourtant la chute de température de ces derniers jours nous invite à en douter.

Jardiniers avertis sont sur leur garde, les gelées peuvent mettre en péril les semis.

Rien ne sert de courir il faut partir à point. Nos arbres fruitiers abondamment fleuris, risquent de nous décevoir.

Ainsi sont écrites les lois de la nourriture. Pas besoin d’un président pour nous informer sur les agissements des astres.

LE PRINTEMPS EST-IL LA ?
LE PRINTEMPS EST-IL LA ?

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1 avril 2022 5 01 /04 /avril /2022 18:57

DE L’OR dans les VIGNES

 

Je crois pouvoir dire que l’année 2022 sera une année à fleurs. Pourquoi cette floraison abondante de pisse-en-lit dans les vignes de l’Entre deux Mers, des tapis que nous hésitons à piétiner.

Ces tapis jaunes qui illuminent le sol entre deux rangs de ceps, nous font oublier qu’ils sont certainement  un appauvrissement du sol.

Faut-il les supprimer à présent avant que les graines ne se multiplient encore ?

Souhaitons que nos viticulteurs se rappellent qu’il faut protéger la nature et que les produits chimiques sont à bannir.

C’est un élan écologique à mettre en œuvre, la pollution de l’air par les gaz d’échappement des tracteurs sera déjà bien trop néfaste.

Où sont donc ces viticulteurs qui désherbaient ave des outils à main ?

Que fait-on donc de ces allocataires d’aides de l’état ?

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23 décembre 2021 4 23 /12 /décembre /2021 17:36

LE MODELE FRANÇAIS.

 

Ces deux photos prises aujourd’hui, reflètent le spectacle offert aux clients d’une grande surface à CREON 33670.

Ce n’est pas exceptionnel, ces détritus jonchent le parking de cette grande surface depuis de nombreuses années.

En voyant cela, on peut se demander si les conditions d’hygiène requises pour un tel établissement sont bien appliquées.

Certes, la direction a le devoir de maintenir ces lieux dans un parfait état de propreté, mais, les responsables sont ceux, qui souillent sans vergogne ce lieu.

Une négligence collective qui prouve que la nouvelle génération, mais aussi l’ancienne n’ont plus de notion du respect dû à autrui.

Cette attitude se retrouve quotidiennement dans tous les actes de la vie, il n’y a pas d’actes sans conséquences.

Ces détritus seront récoltés par un agent du personnel de l’établissement, ce dernier sera rémunéré pour cet emploi.

S’est-on posé la question du comment et par qui cet emploi sera rémunéré ?

Tout simplement par nous les clients de cette grande surface.

Rien de plus facile, une augmentation du prix de nos achats et le tour est joué.

Voilà mes chers compatriotes, pourquoi il y a tant de divisions entre nous.

Se respecter soi-même c’est respecter les autres, c’est si simple que l’individu ne sait plus faire cela.

L’éducation faite aujourd’hui à notre descendance est-elle à la hauteur de l’attente d’une civilisation équilibrée et responsable ? A chaque instant, posons cette question.

 

LE MODELE FRANCAIS
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28 novembre 2021 7 28 /11 /novembre /2021 16:51

GIRONDE. RD 236. UN RALENTISSEUR DISSUASIF

 

Ce samedi 06 novembre 2021 à 16 heures 50, cinq véhicules de grosses cylindrées, ont traversé la commune de CESSAC d’est en ouest, franchissant les ralentisseurs limités à 30 Km/h à une vitesse estimée à 150 Km/h (cent cinquante Km/h).

Cette vitesse ne permet pas la lecture de leurs plaques minéralogiques, d’autant que, 150 m à peine entre le point d’observation et un virage en sommet de côte se présente (3,60 secondes) de parcours pour perdre de vue l’arrière de ces véhicules.

Ces puissants véhicules, donc deux de couleur rouge, et, vraisemblablement de marques étrangères, de longueurs et largeurs impressionnantes n’avaient aucunes difficultés à franchir la surélévation centrale de l’écluse.

Les incivilités souvent dangereuses se propagent au même rythme  que le covid 19, la réflexion de l’être humain s’amenuise avec une rapidité déconcertante, au point de se poser la question de savoir si ce virus détruit principalement les facultés mentales.

Les auteurs de cette infraction au code de la route, notamment le non-respect des limitations de vitesse, mettent en évidence une incapacité totale à faire respecter les textes publiés officiellement.

Les moyens humains chargés de l’application de ces textes sont certainement insuffisants, et malheureusement remplacés par des méthodes techniques telles que les radars, qui, sans considération des conditions logique de l’infraction, jugent et condamnent. 

Ces appareils verbalisent sans analyse de la situation sur le terrain, par une implantation qui favorise le financement des caisses de l’Etat.

Les sanctions pour des fautes mineures, telle que le dépassement de la vitesse limite de 1Km/h, après application de la décote, mettent en difficulté l’équilibre financier des usagers de la route forcés à utiliser leur véhicule personnel pour pratiquer leur activité professionnelle.

Il est regrettable que la coordination de nos services ne soit pas à l’ordre du jour.

On peut se poser la question de savoir pourquoi, sur un parcours de deux à trois kilomètres, les limitations se succèdent. Sur notre réseau secondaire de routes départementales limitées à 80Km/h, se succèdent des ralentissements à 60 Km/h, 50 Km/h, 30Km/h et parfois même 20Km/h.

Nos véhicules, mêmes récents sont équipés de limiteurs de vitesse qui ne prennent pas en compte les limitations inférieures à 30K/h.

Ceci implique que, dans une agglomération ou cette limitation est souhaitée, notre attention est dirigée vers l’examen du compteur, occultant ainsi la surveillance des passages pour piétons.

J’ai toujours été attentif à l’application des règlements, parce que ma profession me l’imposait, mais également par respect de mes concitoyens.

Je viens d’être verbalisé pour un dépassement d’1Km/h dans une des zones précitées, ce dispositif technique, n’a pas pris soin de consulter mon dossier, car, ma dernière sanction remonte à plus de 50 ans.

Brièvement, je dirai que cette affaire était un choc frontal avec un véhicule de gendarmerie, qui, effectuait un dépassement de véhicules arrêtés côte à côte donc en troisième position transversale, soit donc complètement à gauche. J’étais arrêté sur la chaussée pour tourner à gauche, manœuvre que j’effectuais quotidiennement sur mon trajet, en un point où les enfants se rendant ou revenant de l’école se trouvaient.

Les sanctions furent immédiates, mise aux arrêts du fonctionnaire de gendarmerie qui mariait sa fille deux jours plus tard, et pour moi le retrait du permis de conduire pendant un mois.

Sanctions difficiles à admettre pour lui comme pour moi.

A présent, c’est une machine qui prend la décision du montant de la sanction.

Un de nos grands auteur, le poète Jean de Lafontaine, dans son poème <<Les animaux malades de la peste>>, encore une maladie comme le covid, disait :

SELON QUE VOUS SEREZ PUISSANT OU MISERABLE  LES  JUGEMENTS DE COUR VOUS RENDRONT BLANC OU NOIR .

 

A VOUS DE JUGER…

 

                                                                                                                                      BAYARD.

                                                                                                           http://33.laubesc.over-blog.com

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14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 18:35

Voici une partie de ma capture dans un tas de compost issu de la tonte de la pelouse.

Faut-il se passer de ce type de compost facile à obtenir, pour éviter la présence de ces dévastateurs qui aiment bien sectionner les salades fraîchement repiquées?

 

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14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 18:08

L'automne nous offre ses plus belles couleurs, un vrai bonheur pour ceux qui ont la chance de parcourir les jardins publics ou la campagne.

Pour ceux qui n'ont pas cette chance, voici deux images lumineuses mais éphémères .

 

METAMORPHOSE de la NATURE
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5 octobre 2021 2 05 /10 /octobre /2021 19:07

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La beauté de leur plumage, leur chant mélodieux en sont la principale raison de mon attachement à ce petit monde. Certains sont capturés pour leur chant.

Quel critère permet de les désigner comme étant nuisibles  ou utiles ?

Le merle qui mange les cerises de nos vergers, a, au moins une bonne raison de le faire. Nos forêts ont perdu de nombreux hectares par l’exploitation abusive. Les merisiers qui leur donnaient la nourriture ont été abattus pour fabriquer nos meubles, d’autres pour devenir des porte-greffes afin de produire nos cerises consommables. L’être humain, n’est-il pas responsable du comportement de cet oiseau ?

Comment pourrait-il faire la différence entre un merisier et notre cerisier, alors que de nombreux humains sont incapables de le faire ?

Quand la logique n’est pas respectée, tout s’écroule autour de nous.

Tous les êtres qui vivent sur cette terre recherchent tous les moyens pour subsister. Ce monde rural est un véritable grenier dont on ne sait pas tirer raisonnablement profit.

Il m’arrive souvent de pester à l’encontre des insectes qui ont le savoir-faire pour gâcher notre quiétude. Pourtant, après une analyse de leurs méfaits, on trouve, au moins, un élément positif. Durant la période de la fenaison et de la moisson, j’appréhende la présence des guêpes, des frelons et des taons. Ce ne sont pas de bons infirmiers, leurs piqûres

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sont douloureuses et provoquent des boursouflures disgracieuses. Je suis sensible aux premières, ensuite, mon corps s’habitue parce que je suis immunisé. Voilà, l’élément positif qu’il faut retenir.

Tous ces petits êtres ont des comportements similaires aux miens, ils n’aiment pas être dérangés, ils nous le font savoir brutalement. Quoi de plus logique.

Il m’arrive de rêver que je peux rester un enfant, mais un enfant libre respectueux de mes semblables et de tout ce qui m’entoure. Je n’en suis pas l’unique propriétaire et je me dois de le partager équitablement.

Cela ne dure qu’un court instant, car j’ai également hâte d’embrasser la vie à venir. Les rêves sont éphémères, perchés sur les nuages, la réalité nous ramène sur notre planète.

La saison estivale a son charme, mais également ses contraintes, les travaux sont pénibles, et mes petits membres énergiques, vont parfois jusqu’à l’épuisement.

J’apprécie ces poses relaxantes, ces quelques minutes de sommeil, allongé à l’ombre dans cette prairie qui sent bon la fenaison. Parfois, je plonge mes pieds dans la rivière qui murmure en se faufilant entre les pierres érodées.

Combien de kilomètres ont elles parcouru avant d’arriver là ?

Le prochain orage gonflera son cours, le courant déplacera ces repères.

 

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Dans cette onde transparente, vit un autre monde aussi captivant que celui sur terre ferme.

Mon oncle, respectueux des lois et des règlements, ne pratique pas le braconnage. Pourtant, je sais comment, avec ses mains, on capture une truite cachée sous une pierre. Pour jauger mon savoir-faire, je m’exerce à cette pratique, sachant que si je capture une belle truite sauvage, je la remets à l’eau.

Dans les années 1950, on n’alimente pas les rivières avec des poissons d’élevage. Les truites capturées par les pêcheurs, ont des couleurs vives très prononcées. Les observations minutieuses, me permettent de connaître leur provenance. La couleur varie d’une rivière à l’autre, les sédiments qui composent les lits, déterminent la couleur de leur corps. Il est noir pour des sédiments d’ardoise et jaunâtre pour des roches plus tendres et calcaires.

Certains pêcheurs sont habiles, les prises fructueuses, la consommation est familiale, mais, certains fournissent la restauration.

En période de frai, en un lieu calme et sablonneux, je vois ces truites, moins farouches à cette époque, déposer leurs œufs. Un alevinage naturel est en cours.

Le monde rural vit au rythme des quatre saisons. Chacun d’entre nous a ses préférences.

Je viens d’évoquer l’été mais l’automne est particulièrement captivant. Les sens de l’enfant que je suis, sont en éveil

 

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constant. Cette attitude me poursuit et me poursuivra ma vie durant. Cela, je le sais à présent au crépuscule de ma vie.

L’automne est certainement ma saison préférée. Elle inonde ma petite tête d’images colorées, de fruits mûrs gorgés de sucre et d’arômes, d’oiseaux migrateurs venus d’autres pays ou continents, de rencontres inattendues avec ces nouvelles générations nées au printemps. Cette nature, parfaitement imaginée puis créée me démontre qu’elle est mieux conçue que la mienne.

Cet arbre qui, les gelées terminées commence une nouvelle vie annuelle, tout comme les fleurs et les bourgeons préparent les étapes futures. De ma personne, il n’est rien de cela.

Je vois en eux cette petite cousine qui s’épanouit de jour en jour.

L’être humain naît avec ses cheveux qu’i gardera sa vie durant, la calvitie précoce le prive de ses cheveux.

C’est là que la nature nous surpasse, l’arbre retrouve ses feuilles, l’être humain reste chauve.

Une compensation cependant, l’être humain sans ses cheveux continue sa vie, l’arbre sans feuilles meurt. L’arbre paré de feuilles multicolores est admiré, l’être humain grisonnant est délaissé.

Du jaune d’or au rouge pourpre, nos forêts tissent la toile du peintre. Dans quelques temps, cette fresque tombera à terre. Avec un bruissement à peine perceptible, nos pieds fouleront ce tapis.

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Les champignons font leur apparition, ils se mêlent comme les châtaignes à cette nouvelle vie de la nature.

Notre palais découvre la saveur des fruits parfumés d’automne, parés de couleurs qui attisent ce désir de consommation.

Dans ce domaine également, j’apprends à connaître, une bonne maturité  par un simple examen visuel. Mon oncle s’oppose à tester cette dernière par une pression du doigt, celle-ci entraine la perte du fruit, car cet hématome s’aggrave très rapidement.

Comment peut-on apprendre cela sur la place du marché ?

Quand j’ai  la chance et  le courage d’affronter les épines des ronces, j’ai le plaisir de déguster ces succulents fruits qui tâchent doigts, lèvres et vêtements.

Je sens déjà l’excitation de mes papilles dégustant la remarquable confiture qu’elles procurent.

Si les fraises des bois du mois de juin ont interpelé mes sens, les myrtilles qui tapissent les sous-bois font appel à ma patience. La taille de ces fruits ralentit la cueillette, mais son goût particulier me motive. Les châtaignes déjà évoquées précédemment marque la fin des vacances estivales, la rentrée scolaire est là, finie la liberté vagabonde.

Comment ne pas être imprégné par tous ces instants gratuits ?

Cette rentrée, je ne la redoute pas, retrouver mes camarades de classe et notre instituteur ma paraissent indispensables. Ma boulimie du savoir se réveille encore.

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Je ne suis pas attiré spécialement par la lecture, peut-être parce que les livres n’encombrent pas les étagères à la maison, peut-être également, parce que je ne peux avoir mes yeux plongés dans un livre et admirer mon environnement. Je le regrette plus tard. Dans cette école, sensiblement, nous avons tous le même niveau social, rares sont les exceptions. Ces dernières s’estompent par le port obligatoire d’un tablier gris. Toute l’année, je porte des culottes courtes, mes pieds sont chaussés de sabots à semelles de bois. Des bas, presque inusables, en pure laine, tricotés par ma maman,  montent jusqu’aux genoux.

Retrouver tous ces camarades me replonge dans une vie de société élargie. Une solidarité certaine existe entre nous, l’entre aide, valeur essentielle de cette époque fait figure de proue. Certains n’ont pas le sourire aux lèvres et appréhendent les réprimandes mesurées de notre instituteur. Malgré la liberté réduite imposée, une semaine suffit pour nous remettre dans le bain. Nous avons tôt fait d’apprendre les dates des futures vacances, mais pour l’heure, augmenter nos connaissances de base est la raison principale. Le redoublement n’existe pas officiellement, le changement de classe se fait sommairement par un déplacement dans les rangées d'une unique pièce.

Notre instituteur toujours soucieux d’une réussite collective, attribue nos nouvelles places. C’est ainsi qu’un élève appliqué a pour voisin un élève en difficultés. Cette mixité est bénéfique à chacun.

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Dans la cour de récréation, rien n’a changé, les mêmes groupes se reforment pour pratiquer les mêmes activités. Rares sont ceux qui ont passé leurs vacances dans une autre région, car nous sommes une main d’œuvre indispensable aux travaux de la ferme.

Les premiers jours de la reprise perturbent d’autres acteurs, notamment mon fidèle compagnon, ce chien qui partage avec moi la garde des animaux domestiques. Durant ces vacances, a-t-il appris à mieux travailler ? Trop modeste pour me le dire, mais une forte complicité nous rapproche à chaque retrouvaille.

Je vis mon enfance au rythme des saisons, « une année bonne et l’autre non » paroles de la belle chanson de Jean FERRAT.

Nous sommes au mois d’octobre, les fils des lignes électriques ressemblent à un chapelet, les hirondelles s’y rassemblent pour un long et terrible voyage. Elles virevoltent en gazouillant, s’expriment ainsi pour communiquer les directives de ce périple. Celles qui sont nées ce printemps dans ces nids magnifiquement maçonnés ne connaissent pas les dangers qui les guettent. Dans toute odyssée, des drames se produisent, certaines ne reviendront jamais sur leur terre d’enfance.

Je le sais à présent, l’homme en est le principal responsable. Le monde effréné s’accélère dangereusement, mes yeux d’enfants vont de surprise en surprise.

 

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Ces migrations massives d’humains en vacances, fruit des congés payés, sont semblables à celles des oiseaux. Certains ne reviendront pas chez eux, décimés par les accidents en tout genre. Aujourd’hui, je me pose la question de savoir, si cela est une grande avancée sociale ?

Ces migrations de vacanciers ne portent elle pas préjudice à ces jours qui devraient donner un peu de repos corporel ?

Cette succession de phases répétitives de mon enfance me dirigent vers ma quatorzième année et mon adolescence.

D’autres aspirations nouvelles voient le jour. Tout en assumant mes activités de la ferme, j’aspire à un changement du périscolaire. Mon tempérament d’intrépide me dirige vers le sport collectif ou individuel.

Mes promenades cyclistes dominicales ne sont pas suffisantes, mon entrée au  collège me fait connaitre le foot, le rugby et l’athlétisme.

Les deux professeurs d’éducation physique m’encouragent à pratiquer l’une d’entre elles. L’un joue à l’équipe de rugby de la ville, l’autre au foot dans une commune voisine. Mon tempérament aurait dû me guider vers le plus viril, mais cela ne correspond pas aux relations que je veux entretenir avec mes semblables.

Le foot m’attire, d’autant plus qu’une équipe vient de naître dans mon village. Je vous parle d’une époque où le sport est une activité non lucrative dans nos communes.

Je deviens le benjamin de l’équipe, pourtant mes prestations sont bien modestes. Les dirigeants et mes camarades de

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l’équipe font de leur mieux pour utiliser ma pugnacité de l’adolescent qui s’exprime. C’est un bonheur pour moi de savoir que la vie en société est indispensable et vitale. Mes erreurs ne freinent pas ma détermination, mais, au contraire fertilisent mon audace et le désir de réussir.

Vivre honnêtement sa vie est, me semble-t-il une caractéristique de tout être humain, sous réserve que cette attitude soit profitable à tous.

Plaisir des matches gagnés, déceptions des matchs perdus sont les sédiments de l’esprit d’équipe. Je pense que cette disposition est innée.

Ce sport m’ouvre la porte d’une liberté individuelle que mon oncle m’accorde. Je dois rester raisonnable pour ne pas le décevoir. J’assiste aux réunions préparatoires des matchs et, surtout aux conversations de mes aînés qui dévoilent d’autres sujets que je ne soupçonne pas encore.

Cette émulation  propre à chaque individu, est plus ou moins précoce en fonction de la fougue de notre tempérament.

En période hivernale, en raison de moins d’activités dans les fermes, nos retours de déplacements s’étirent dans la soirée. Il est fréquent, que nos adversaires sur le terrain se joignent à nous pour partager la convivialité.

Je découvre que dans une équipe, il y a des joueurs d’exception que j’admire pour leurs prouesses. Mes yeux de débutant en sont réjouis.

 

 

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Ils sont venus là pour des raisons sociales. Ils ont joué au sein d’équipes de professionnels. Ce qui me paît en eux, c’est cette humilité à se mêler aux modestes licenciés que nous sommes. Ils reconnaissent nos handicaps, mais ils n’étalent  pas leur supériorité sur la voie publique.

C’est certainement cela qui me paît en eux, parce que ça correspond à l’éducation que j’ai reçue. Il y a toujours, quelque chose ou quelqu’un qui m’est supérieur, je ne veux pas l’oublier.

Je ne mesure pas encore le volume de l’apprentissage à venir, parce que mon corps et mon esprit n’ont pas la maturité  nécessaire. Il y a encore de bons et mauvais moments à appréhender, des pièges qui me blesseront ma vie durant.

Les circonstances font que chacun d’entre nous peut tomber par le désir du démon caché au fond de mon être.

Je ne sais, pour quelle vraie raison, notre planète est partagée par des êtres féminins et masculins. Je ne sais pas également, pourquoi une attraction physique nous rapproche en vue d’un accouplement, un arrimage en quelque sorte.

Je deviens donc une victime de ce piège sentimental…

Est-il vraiment sentimental ou induit par des forces obscures de la nature animale et humaine ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             

Les vacances estivales que des filles, sensiblement de mon âge, passent dans les familles de mon village, offrent la possibilité de rencontres.

 

 

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Quel motif  j’ai pour un tel rapprochement ? Je suis bien incapable de le dire, peut-être encore une fois le désir d’entrer dans un monde inconnu.

La première année fut celle de la découverte de comportements urbains et surtout de conditions de vie. Difficile pour moi d’imaginer ces véhicules circulant en tous sens, des rues bordées de trottoir et de boutiques, sans un seul arbre. Pire encore, ces quartiers réservés aux « filles de petites vertus », avec pour gagne-pain, l’offre de leur corps. Ces vacancières, s’ennuient dans ce monde rural, considérant que notre comportement est celui d’une ère antérieure. Difficile d’admettre que dans de telles circonstances, je peux connaitre ce rapprochement fatal.

Nos retrouvailles sont systématiques, les vacances estivales. Cette longue année de silence, n’est même pas ponctuée par un échange de correspondance. Comment peut-il en être autrement quand notre idylle doit rester secrète. Nos relations deviennent plus concrètes jusqu’au jour où elles deviennent intimes. Encore l’esprit de découverte qui s’impose. L’ignorance totale sur le sujet nous conduit à l’erreur fatale.

L’absence de correspondance d’une part,  la culpabilité d’avoir franchi la ligne de démarcation d’autre part, retardent la date d’information et la manière dont elle est faite. Cet épisode a lourdement chargé mon esprit.

Je suis maintenant informé que, dans quelques mois, je passe du statut d’adolescent sans responsabilités à celui de parent responsable.

J’avais le choix, ne pas reconnaitre ma paternité, où accepter  honnêtement ma responsabilité.

Ce que j’ai vécu en tant qu’enfant remonte à la surface, l’hésitation n’effleure pas mon esprit.

Cet enfant à venir ne mérite pas ce que j’ai vécu. Je sais pourtant que cela va chambouler ma vie, qu’importe, mon éducation ne m’autorise pas le manquement à mes obligations. Je dois assurer la cohésion de ma petite famille, trouver un emploi, subvenir à toutes les obligations. 

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Ces obligations m’obligent à accepter un emploi sans relations avec mon apprentissage. Toutefois, ma formation générale, complétée par des cours personnels, m’ouvre, par examens ou concours, les portes d’une importante société  où je fais carrière.

Je ressens fortement les bienfaits de l’éducation reçue, les premiers succès m’encouragent à poursuivre. Se mêle à cela l’apprentissage du parent et du mari.

J’appréhende déjà la séparation par obligation au service militaire. Nous sommes en période de maintien de l’ordre en ALGERIE. Je ne m’étends pas sur cette période, tant elle m’est difficile à supporter par ce que je ressens dans une telle situation. Je sais que mon absence est pesante pour tous, mais ce qui décuple cette lourdeur, c’est de savoir que j’en suis partiellement responsable. Mon devoir de citoyen est de travailler, et non d’interdire à une population d’accéder à l’autodétermination. 

Ainsi se termine mon bavardage. Le bonheur tient à peu de chose, il suffit de savoir se contenter de ce que nous avons.

Bayard.

http://33-laubesc.over-blog.com

 

 

 

 

                                                                                                         

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5 octobre 2021 2 05 /10 /octobre /2021 18:54

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A compter de la rentrée d’octobre, nous serons redevables envers la société qui nous aide à construire notre avenir, mais également celui de notre patrie.

Cela, je le comprendrai plus tard quand je serai seul devant les problèmes. Mais déjà, je réalise que, replié sur soi-même, l’être humain ne peut assurer sa subsistance.

La quatorzième année est là, et, donc le premier examen sanctionnant les études primaires. Si aujourd’hui, trouvent le CEP anodin et ridicule, en 1954 il était important. A ce jour, malheureusement, nombreux sont ceux qui échoueraient.

Dans tout examen ou concours, nous avons une matière que nous redoutons.

Pour ma part, au CEP, c’est le chant. Je chante faux au point de provoquer la destruction des vitraux d’une église.

Mon oncle, avec son humour disait : il faut chanter faux pour « résonner » ou « raisonner » juste ; quelle orthographe choisir ?

Notre subtile langue nous tend bien des pièges.

Les fables de La FONTAINE nous donnent bien de leçons aux vertus profitables. Je pourrais être une mauvaise cigale, je ne chante pas, en conséquence, je ne peux pas danser. La démonstration est bien réelle, car la danse est pour moi est une exhibition que je ne pratique pas.

En cette année 1954, mon oncle m’offre un magnifique vélo. Cadeau somptueux auquel je ne m’attendais pas.

Je peux à présent me joindre à mes camarades du village pour ces promenades dominicales, c’est le côté ludique.

31

Mais pour moi, il y a mieux encore, c’est le moyen idéal pour me rendre en groupe au collège de BAGNERES de BIGORRE. Moyen pour économiser les frais de transport par le bus.

Economiser, est le mot qui revient en boucle dans l’esprit de ceux qui n’ont pas les moyens financiers. Sportif de nature, ce n’est pas une contrainte mais un plaisir. Je ne cherche pas à savoir si cela est fatigant, l’essentiel est de soulager un peu les finances de mon oncle. Rétribuer un peu sa générosité est très important.

Depuis trois ans déjà, je suis revenu vivre avec lui. Je reviendrai plus tard sur ces conditions.

Retrouver ma maison natale et son inconfort est pour moi une priorité, je n’arrive pas à basculer vers ce monde que l’on dit meilleur. J’ai besoin de cette présence masculine, de ces animaux que j’ai quittés, de cette nature généreuse qui me livre ses secrets. « Je dis, je sais ce que d’autres ne savent pas, j’ignore ce que d’autres savent ».

Cette humilité bienfaisante d’où me vient-elle ?

J’entre dans cette adolescence, période difficile, parce que je veux prendre des décisions d’adultes chevronnés.

Peut-on dire que nous décidons de ce que sera notre avenir ?

C’est avenir est déjà tracé par cette mission confiée lors de notre naissance ; les jours, les années futures sauront nous le rappeler.

Comment vont se dérouler ces nouvelles études techniques ?

 

32

Mes dispositions sont-elles compatibles avec mon choix ?

La première année nous permet de confirmer ou infirmer notre choix.

Successivement, nous abordons les préliminaires de certains métiers. Tous me passionnent, cependant, j’ai choisi la mécanique automobile, cette n’existe pas dans ce collège. Je suis donc orienté vers la mécanique générale. Ma déception repoussée, je m’applique à cette nouvelle formation.

Encore une fois, je rencontre des professeurs compétents qui m’intéressent à cette technique.

A tous, je peux maintenant leur adresser mes profonds et sincères remerciements.

Demi-pensionnaire, je partage mon repas avec les nombreux autres élèves.

La discipline est rigoureuse. Messieurs le Principal, le surveillant général et tous les mandatés à la surveillance font régner le calme et le savoir vivre en communauté. Au réfectoire on entend une mouche voler.

Cette vie scolaire se termine précipitamment en juin 1958, un évènement inattendu étranger à la scolarité, me pousse à assumer mes responsabilités ; une faute de jeunesse communément désignée.

Avant d’aborder en détail ce qui relève de l’adolescence, je reviens à une période de transition que je vis difficilement.

Le retour de mon oncle, le décès de ma grand-mère, le mariage de ma tante, la naissance de ma cousine  me laissent penser qu’une vraie vie en famille est possible. Bien au

33

contraire, les brimades persistent pour ma chère maman et la promiscuité décuple la tension. Maman décide à son tour de prendre seule sa vie en main.

Nous quittons donc ma chère maison familiale, celle où mes empreintes sont scellées.

Un emploi pour un salaire, un toit pour se loger, sont le strict minimum. Maman trouve cela dans ce nouvel hôtel récemment ouvert. Le salaire est une rétribution en nature, nourriture et logement sont garantis pour nous deux. Je pense que pour maman, c’est une juste récompense, une ouverture vers un meilleur avenir.

Cependant, pour maman, encore dans sa trentaine, un homme fait défaut.

Les propriétaires, dont le concubin est d’origine espagnole, reçoit en groupe de nombreux de ses concitoyens, exilés de l’Espagne du tyran FRANCO.

Maman fait le service lors de ces réunions. Elle fait la connaissance d’un disciple et partage avec lui des moments intimes. Cela ne pas longtemps un secret pour les membres de notre famille, et, déclenche un nouvel élan de représailles. Tout est mis en action me séparer de ma maman. Il n’en faut pas davantage pour laminer un cerveau d’enfant.

Au grand désespoir d’un des instigateurs, cela est sans effet sur mon cursus scolaire ou affectif. Pour taire ces allégations, maman et son compagnon décident de s’installer en couple avec toutes les conséquences matérielles que cela implique.

34

Je dis souvent que tout acte implique des conséquences. Dans le cas présent, c’est encore le cas, une énorme goutte d’eau qui fait déborder le vase des détracteurs.

Alors que j’ai neuf ans, mon demi-frère vient en ce monde inexplicable.

Prétextant que je vis dans un cadre inapproprié, je viens vivre avec ma tante, son mari et mon adorable petite cousine. Ma tante est épicière en plein cœur du village, face à l’école que je fréquente.

Suis-je du bois dont on fait des flûtes ? Je ne le crois pas. Cependant, cela est dans ma nature, je m’adapte instantanément à toute situation. C’est ainsi que je suis balloté d’un domicile à l’autre, comme une boule de billard. La présence de ma cousine est prépondérante, tout comme celle de son père, mon oncle par alliance. Comment ne pas perdre ses repères avec un tel remue-ménage ?

En mon ignorance, mon subconscient travaille, certains évènements mettent au grand jour des problèmes de logement. Chez ma cousine, un petit cousin vient parmi nous. Cela fait beaucoup de monde à loger.

Pour moi, c’est le retour à la case départ, la maison familiale, lieu de ma naissance. Je n’ai pas de problèmes de déménagement, mes seuls bagages sont les vêtements que je porte et mon cartable d’école.

Mais qui donc maintenant habite ce lieu ?

 

 

35

Mon cher oncle et tous les animaux de la ferme, le chien « Patou »fidèle compagnon, et tous les autres. Voilà mon nouvel univers.

Ravi de retrouver ces origines qui me collent à la peau.

Cette enfance agitée, est-elle prémonitoire de ce que seront les années à venir ?

Parallèlement à mon éducation générale, une autre tout aussi importante pour ne pas dire capitale, me captive intensément. Certes théorique, mais simultanément pratique.

Pour cette éducation, mon oncle me donne les bases théoriques, la nature pour ses multiples applications.

L’observation mobilise plusieurs de nos sens, la vue, l’ouïe, le goût et le toucher principalement. A chaque seconde, la nature nous offre une image, immédiatement enregistrée dans notre étonnante mémoire. Elle peut être simultanément sonore, odorante et sensible.

Chacun d’entre nous peut avoir accès à ces connaissances, il faut simplement avoir le désir de les interpréter. Comprendre, puis admettre sont deux étapes importantes de cette éducation.

En se levant, voir le spectacle des montagnes Pyrénéennes dont les dents aigues se dressent dans un ciel bleu immaculé, chatouillées par le soleil, barrière naturelle entre deux nations, voilà un merveilleux instant de contemplation.

Quelques instants plus tard, la scène du spectacle aura changé le décor.

 

36

Les nuages sautillent entre les sommets, ballet rythmé par les courants aériens.

Ce Pic du Midi de BIGORRE, majestueusement surmonté de sa coupole et de l’imposante antenne, doigt dirigé vers le firmament, indique la direction du palais des étoiles. Un monde que j’imagine de rêve, docile et avenant.

En ce lieu, des scientifiques mènent eux aussi une vie studieuse et passionnée.

Demain, un orage éclatera, ces masses énormes de rochers seront zébrées par des éclairs impressionnants de vitesse. Le tonnerre grondera, étourdissant. Je peux, maintenant savoir approximativement la position de l’orage et sa direction de déplacement.

En examinant ce lever du jour et l’image de la montagne, mon oncle est capable d’affirmer si un orage se produira. Certains pensent que cette observation n’est pas fiable. Il faut se reporter à ces années de mon enfance, se rappeler l’absence de radio, de télévision, donc d’informations météo. Quant aux téléphones fixes, ils sont réservés aux médecins et services d’urgences.

Dans les poches des ruraux, il y a principalement, un mouchoir pour un éventuel garrot, un couteau pour se libérer d’une entrave, d’un bout de corde pour un premier soin de blessure. Mais aussi, un paquet cubique de tabac et son carnet « JOB ».

 

 

37

Tous ces accessoires impliquent des comportements in dispensables, notamment, celui de ne jamais poser à terre un vêtement qui les renferme. Un arbre ou un outil piqué dans le sol manche orienté vers le ciel sert de porte manteau.

Certaines anecdotes, que je vis, attestent de l’importance de ces précautions.

Un jour, alors que la fenaison battait son plein régime, mon landau placé à un endroit ombragé, un peu à l’écart dans la prairie, une vipère fut attirée par l’odeur du lait de mon biberon est montée dans ma couchette. Ma maman et mon oncle, ont la désagréable surprise de rencontrer l’intruse. Stupéfaction sans conséquence car je dors profondément et ne bouge pas. Le serpent n’a donc aucune raison de s’en prendre à moi. Mon oncle frappa dans ses mains ce qui provoqua le départ de l’intruse. Son escapade ne dura pas longtemps, mon oncle la neutralise à l’aide de la fourche et la fait passer de vie à trépas. Une piqûre, est mortelle pour un enfant, et, peut laisser des séquelles sur un adulte.

A cet âge, la cause mon décès aurait-elle  pu  être identifiée ?

Je ne connais pas la raison exacte, mais je crois que ma vie forcée a des retombées positives. Les enfants, et également les adultes contractent le « rhume des foins », je n’ai pas et je n’ai jamais eu cette affection. Suis-je immunisé pour être en contact permanent avec ce milieu porteur de germes ?

Autre travaux, évènement « cocasse » et inattendu. Je suis avec mon oncle, nous collectons de la litière pour le confort

38

de nos animaux. Nous sommes accompagnés par notre mascotte, une adorable brebis, gagnée lors d’une tombola au village. Elle est notre fidèle accompagnatrice, parfois un peu collante mais qu’importe. Ce jour-là, mon oncle décide de faire une pause, se dévêtit de sa veste  et la dépose à même le sol, prend son paquet de gris et roule

20]

sa cigarette. Soigneusement il range son paquet dans la poche de son vêtement qu’il repose un peu derrière son dos. Son regard ne peut surveiller les agissements de notre compagne, ce qui donne à la brebis, l’occasion de fouiller dans les poches et de grignoter un peu de tabac une bonne quantité du contenu.

Qui aurait pu imaginer qu’un tel animal peut-être attiré par ce poison ?

Mon oncle, malgré son grand savoir, vient encore d’apprendre.

La réalité est bien là, jusqu’à notre dernier jour, nous apprenons.

Cet animal n’en reste pas là avec le tabac, le vice est enregistré dans sa tête.

Mon oncle fait alors une expérience, il laisse le tabac dans la même poche et accroche sa veste à une branche près du tronc de l’arbre. Nous observons la brebis ; dans un premier temps, elle tourne autour du tronc, attirée soit par l’odeur du tabac, soit par reconnaissance de la veste. Elle décide alors de se dresser sur les pattes arrières tout en appuyant sur le

39

tronc celles de devant. Son museau arrive difficilement au niveau de la veste. Elle insiste et finit par tirer la veste et la tomber à terre. Si nous ne sommes pas témoins de ce méfait, mon oncle peut croire que je suis l’auteur de ce vol.

Ce comportement démontre bien que ce semblable possède une intelligence identique à la nôtre et qu’il peut rivaliser avec notre savoir-faire.

Il est de bon sens de garder en nous une bonne part d’humilité.

Chaque instant partagé avec ce monde animal m’impressionne. Un ami me dit que le comportement d’un chien est identique à celui de son maître. Avec une minutieuse attention, je découvre que cette affirmation est bien réelle. Si je suis pensif ou triste, mon chien l’est également. Je suis le gardien du troupeau, il est mon associé. Cette association est indispensable pour obtenir un bon résultat. Cet auxiliaire réalise des actions que je ne peux faire, notamment me protéger d’un comportement dangereux des animaux que nous surveillons.

La cour d’une ferme est un immense zoo, chacun des éléments respecte les autres, toute défaillance est violemment réprimée.

Le vol de pitance ou l’occupation illégale du territoire sont les principales raisons de querelles. N’est-ce point pour cela que l’être humain en vient aux mains ?

La vie des oiseaux est mon principal intérêt.

 

40

Ces petits volatiles de quelques grammes, rivalisent d’ingéniosité, arborent des plumages du plus banal au plus coloré ou original, d’un chant mélodieux ou agaçant, de comportements dont nous devrions nous inspirer. Du minuscule troglodyte jusqu’à l’imposante buse, les plus courants dans nos campagnes, le rouge gorge, le rouge queue, le pinson, le chardonneret, les mésanges, les bergeronnettes, les bouvreuils et bien d’autres encore, ont un rôle important dans notre écosystème. Pour tenter de maintenir ce fragile équilibre, je leur doit assistance. Tous les enfants de mon âge souhaitent débusquer le lieu de nidification et capturer les oisillons prêts à prendre l’envol. Cette recherche ne peut se faire sans une parfaite  connaissance de leur comportement. Pour moi, ce n’est pas leur capture qui m’importe, mais ma capacité à découvrir leur cachette.

Pour ce faire, il me faut  repérer leurs déplacements. Certains, comme les merles, m’alertent par le sifflement mélodieux du mâle, alors que la femelle couve ses beaux œufs bleus. A l’éclosion des œufs, son chant change pour fêter cet évènement.

Vous comprenez à présent, pourquoi notre petite tête de rural s’évade dans les méandres de ces multiples sujets. Ce privilège, je regrette de ne pouvoir y associer ces urbains qui

 

 

 

41

côtoient les moineaux et pigeons dévastateurs de nos édifices publics.

Nuisibles, chacune des espèces l’est plus ou moins, tout comme les individus humains.

Avons-nous un seul jour, porté intérêt à leur existence ?

La découverte d’un nid m’extasie. J’attends avec impatience l’éclosion des œufs et le gazouillis de cette progéniture. Ces corps déplumés, cette tête avec un bec bordé de jaune, attendent sagement dans ce douillet berceau de duvet.

Je constate qu’ils ont un bien meilleurs confort que moi à ma naissance. C’est un bienfait pour eux que je ne peux jalouser. Ainsi sont nos différents héritages.

Il est, parmi eux, un migrateur qui fête l’arrivée du printemps, son chant interpelle nos oreilles, tant il ressemble à une voix humaine. L’imiter est un véritable jeu d’enfant. COUCOU me voilà. C’est un véritable profiteur, paresseux de surcroît. Alors que la plupart des oiseaux construisent leur nid, lui part à la recherche d’un nid déjà bâti. Il s’installe et squatte pendant le temps nécessaire à l’éclosion de sa couvée. Ceci m’est rapporté, mais je n’ai jamais pu le vérifier. On dit également qu’à la Saint BARNABE le   coucou devient épervier.

Ce petit monde qui peuple nos campagnes paye un lourd tribut. Malgré son ingéniosité et son savoir-faire, ce petit monde est la proie de dangereux prédateurs. Il y a aussi, malheureusement, l’humain qui capture illégalement certains de nos    petits amis.

Bayard.

http://33-laubesc.over-blog.com

 

 

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5 octobre 2021 2 05 /10 /octobre /2021 18:42

30

A compter de la rentrée d’octobre, nous serons redevables envers la société qui nous aide à construire notre avenir, mais également celui de notre patrie.

Cela, je le comprendrai plus tard quand je serai seul devant les problèmes. Mais déjà, je réalise que, replié sur soi-même, l’être humain ne peut assurer sa subsistance.

La quatorzième année est là, et, donc le premier examen sanctionnant les études primaires. Si aujourd’hui, trouvent le CEP anodin et ridicule, en 1954 il était important. A ce jour, malheureusement, nombreux sont ceux qui échoueraient.

Dans tout examen ou concours, nous avons une matière que nous redoutons.

Pour ma part, au CEP, c’est le chant. Je chante faux au point de provoquer la destruction des vitraux d’une église.

Mon oncle, avec son humour disait : il faut chanter faux pour « résonner » ou « raisonner » juste ; quelle orthographe choisir ?

Notre subtile langue nous tend bien des pièges.

Les fables de La FONTAINE nous donnent bien de leçons aux vertus profitables. Je pourrais être une mauvaise cigale, je ne chante pas, en conséquence, je ne peux pas danser. La démonstration est bien réelle, car la danse est pour moi est une exhibition que je ne pratique pas.

En cette année 1954, mon oncle m’offre un magnifique vélo. Cadeau somptueux auquel je ne m’attendais pas.

Je peux à présent me joindre à mes camarades du village pour ces promenades dominicales, c’est le côté ludique.

31

Mais pour moi, il y a mieux encore, c’est le moyen idéal pour me rendre en groupe au collège de BAGNERES de BIGORRE. Moyen pour économiser les frais de transport par le bus.

Economiser, est le mot qui revient en boucle dans l’esprit de ceux qui n’ont pas les moyens financiers. Sportif de nature, ce n’est pas une contrainte mais un plaisir. Je ne cherche pas à savoir si cela est fatigant, l’essentiel est de soulager un peu les finances de mon oncle. Rétribuer un peu sa générosité est très important.

Depuis trois ans déjà, je suis revenu vivre avec lui. Je reviendrai plus tard sur ces conditions.

Retrouver ma maison natale et son inconfort est pour moi une priorité, je n’arrive pas à basculer vers ce monde que l’on dit meilleur. J’ai besoin de cette présence masculine, de ces animaux que j’ai quittés, de cette nature généreuse qui me livre ses secrets. « Je dis, je sais ce que d’autres ne savent pas, j’ignore ce que d’autres savent ».

Cette humilité bienfaisante d’où me vient-elle ?

J’entre dans cette adolescence, période difficile, parce que je veux prendre des décisions d’adultes chevronnés.

Peut-on dire que nous décidons de ce que sera notre avenir ?

C’est avenir est déjà tracé par cette mission confiée lors de notre naissance ; les jours, les années futures sauront nous le rappeler.

Comment vont se dérouler ces nouvelles études techniques ?

 

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Mes dispositions sont-elles compatibles avec mon choix ?

La première année nous permet de confirmer ou infirmer notre choix.

Successivement, nous abordons les préliminaires de certains métiers. Tous me passionnent, cependant, j’ai choisi la mécanique automobile, cette n’existe pas dans ce collège. Je suis donc orienté vers la mécanique générale. Ma déception repoussée, je m’applique à cette nouvelle formation.

Encore une fois, je rencontre des professeurs compétents qui m’intéressent à cette technique.

A tous, je peux maintenant leur adresser mes profonds et sincères remerciements.

Demi-pensionnaire, je partage mon repas avec les nombreux autres élèves.

La discipline est rigoureuse. Messieurs le Principal, le surveillant général et tous les mandatés à la surveillance font régner le calme et le savoir vivre en communauté. Au réfectoire on entend une mouche voler.

Cette vie scolaire se termine précipitamment en juin 1958, un évènement inattendu étranger à la scolarité, me pousse à assumer mes responsabilités ; une faute de jeunesse communément désignée.

Avant d’aborder en détail ce qui relève de l’adolescence, je reviens à une période de transition que je vis difficilement.

Le retour de mon oncle, le décès de ma grand-mère, le mariage de ma tante, la naissance de ma cousine  me laissent penser qu’une vraie vie en famille est possible. Bien au

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contraire, les brimades persistent pour ma chère maman et la promiscuité décuple la tension. Maman décide à son tour de prendre seule sa vie en main.

Nous quittons donc ma chère maison familiale, celle où mes empreintes sont scellées.

Un emploi pour un salaire, un toit pour se loger, sont le strict minimum. Maman trouve cela dans ce nouvel hôtel récemment ouvert. Le salaire est une rétribution en nature, nourriture et logement sont garantis pour nous deux. Je pense que pour maman, c’est une juste récompense, une ouverture vers un meilleur avenir.

Cependant, pour maman, encore dans sa trentaine, un homme fait défaut.

Les propriétaires, dont le concubin est d’origine espagnole, reçoit en groupe de nombreux de ses concitoyens, exilés de l’Espagne du tyran FRANCO.

Maman fait le service lors de ces réunions. Elle fait la connaissance d’un disciple et partage avec lui des moments intimes. Cela ne pas longtemps un secret pour les membres de notre famille, et, déclenche un nouvel élan de représailles. Tout est mis en action me séparer de ma maman. Il n’en faut pas davantage pour laminer un cerveau d’enfant.

Au grand désespoir d’un des instigateurs, cela est sans effet sur mon cursus scolaire ou affectif. Pour taire ces allégations, maman et son compagnon décident de s’installer en couple avec toutes les conséquences matérielles que cela implique.

34

Je dis souvent que tout acte implique des conséquences. Dans le cas présent, c’est encore le cas, une énorme goutte d’eau qui fait déborder le vase des détracteurs.

Alors que j’ai neuf ans, mon demi-frère vient en ce monde inexplicable.

Prétextant que je vis dans un cadre inapproprié, je viens vivre avec ma tante, son mari et mon adorable petite cousine. Ma tante est épicière en plein cœur du village, face à l’école que je fréquente.

Suis-je du bois dont on fait des flûtes ? Je ne le crois pas. Cependant, cela est dans ma nature, je m’adapte instantanément à toute situation. C’est ainsi que je suis balloté d’un domicile à l’autre, comme une boule de billard. La présence de ma cousine est prépondérante, tout comme celle de son père, mon oncle par alliance. Comment ne pas perdre ses repères avec un tel remue-ménage ?

En mon ignorance, mon subconscient travaille, certains évènements mettent au grand jour des problèmes de logement. Chez ma cousine, un petit cousin vient parmi nous. Cela fait beaucoup de monde à loger.

Pour moi, c’est le retour à la case départ, la maison familiale, lieu de ma naissance. Je n’ai pas de problèmes de déménagement, mes seuls bagages sont les vêtements que je porte et mon cartable d’école.

Mais qui donc maintenant habite ce lieu ?

 

 

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Mon cher oncle et tous les animaux de la ferme, le chien « Patou »fidèle compagnon, et tous les autres. Voilà mon nouvel univers.

Ravi de retrouver ces origines qui me collent à la peau.

Cette enfance agitée, est-elle prémonitoire de ce que seront les années à venir ?

Parallèlement à mon éducation générale, une autre tout aussi importante pour ne pas dire capitale, me captive intensément. Certes théorique, mais simultanément pratique.

Pour cette éducation, mon oncle me donne les bases théoriques, la nature pour ses multiples applications.

L’observation mobilise plusieurs de nos sens, la vue, l’ouïe, le goût et le toucher principalement. A chaque seconde, la nature nous offre une image, immédiatement enregistrée dans notre étonnante mémoire. Elle peut être simultanément sonore, odorante et sensible.

Chacun d’entre nous peut avoir accès à ces connaissances, il faut simplement avoir le désir de les interpréter. Comprendre, puis admettre sont deux étapes importantes de cette éducation.

En se levant, voir le spectacle des montagnes Pyrénéennes dont les dents aigues se dressent dans un ciel bleu immaculé, chatouillées par le soleil, barrière naturelle entre deux nations, voilà un merveilleux instant de contemplation.

Quelques instants plus tard, la scène du spectacle aura changé le décor.

 

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Les nuages sautillent entre les sommets, ballet rythmé par les courants aériens.

Ce Pic du Midi de BIGORRE, majestueusement surmonté de sa coupole et de l’imposante antenne, doigt dirigé vers le firmament, indique la direction du palais des étoiles. Un monde que j’imagine de rêve, docile et avenant.

En ce lieu, des scientifiques mènent eux aussi une vie studieuse et passionnée.

Demain, un orage éclatera, ces masses énormes de rochers seront zébrées par des éclairs impressionnants de vitesse. Le tonnerre grondera, étourdissant. Je peux, maintenant savoir approximativement la position de l’orage et sa direction de déplacement.

En examinant ce lever du jour et l’image de la montagne, mon oncle est capable d’affirmer si un orage se produira. Certains pensent que cette observation n’est pas fiable. Il faut se reporter à ces années de mon enfance, se rappeler l’absence de radio, de télévision, donc d’informations météo. Quant aux téléphones fixes, ils sont réservés aux médecins et services d’urgences.

Dans les poches des ruraux, il y a principalement, un mouchoir pour un éventuel garrot, un couteau pour se libérer d’une entrave, d’un bout de corde pour un premier soin de blessure. Mais aussi, un paquet cubique de tabac et son carnet « JOB ».

 

 

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Tous ces accessoires impliquent des comportements in dispensables, notamment, celui de ne jamais poser à terre un vêtement qui les renferme. Un arbre ou un outil piqué dans le sol manche orienté vers le ciel sert de porte manteau.

Certaines anecdotes, que je vis, attestent de l’importance de ces précautions.

Un jour, alors que la fenaison battait son plein régime, mon landau placé à un endroit ombragé, un peu à l’écart dans la prairie, une vipère fut attirée par l’odeur du lait de mon biberon est montée dans ma couchette. Ma maman et mon oncle, ont la désagréable surprise de rencontrer l’intruse. Stupéfaction sans conséquence car je dors profondément et ne bouge pas. Le serpent n’a donc aucune raison de s’en prendre à moi. Mon oncle frappa dans ses mains ce qui provoqua le départ de l’intruse. Son escapade ne dura pas longtemps, mon oncle la neutralise à l’aide de la fourche et la fait passer de vie à trépas. Une piqûre, est mortelle pour un enfant, et, peut laisser des séquelles sur un adulte.

A cet âge, la cause mon décès aurait-elle  pu  être identifiée ?

Je ne connais pas la raison exacte, mais je crois que ma vie forcée a des retombées positives. Les enfants, et également les adultes contractent le « rhume des foins », je n’ai pas et je n’ai jamais eu cette affection. Suis-je immunisé pour être en contact permanent avec ce milieu porteur de germes ?

Autre travaux, évènement « cocasse » et inattendu. Je suis avec mon oncle, nous collectons de la litière pour le confort

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de nos animaux. Nous sommes accompagnés par notre mascotte, une adorable brebis, gagnée lors d’une tombola au village. Elle est notre fidèle accompagnatrice, parfois un peu collante mais qu’importe. Ce jour-là, mon oncle décide de faire une pause, se dévêtit de sa veste  et la dépose à même le sol, prend son paquet de gris et roule

20]

sa cigarette. Soigneusement il range son paquet dans la poche de son vêtement qu’il repose un peu derrière son dos. Son regard ne peut surveiller les agissements de notre compagne, ce qui donne à la brebis, l’occasion de fouiller dans les poches et de grignoter un peu de tabac une bonne quantité du contenu.

Qui aurait pu imaginer qu’un tel animal peut-être attiré par ce poison ?

Mon oncle, malgré son grand savoir, vient encore d’apprendre.

La réalité est bien là, jusqu’à notre dernier jour, nous apprenons.

Cet animal n’en reste pas là avec le tabac, le vice est enregistré dans sa tête.

Mon oncle fait alors une expérience, il laisse le tabac dans la même poche et accroche sa veste à une branche près du tronc de l’arbre. Nous observons la brebis ; dans un premier temps, elle tourne autour du tronc, attirée soit par l’odeur du tabac, soit par reconnaissance de la veste. Elle décide alors de se dresser sur les pattes arrières tout en appuyant sur le

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tronc celles de devant. Son museau arrive difficilement au niveau de la veste. Elle insiste et finit par tirer la veste et la tomber à terre. Si nous ne sommes pas témoins de ce méfait, mon oncle peut croire que je suis l’auteur de ce vol.

Ce comportement démontre bien que ce semblable possède une intelligence identique à la nôtre et qu’il peut rivaliser avec notre savoir-faire.

Il est de bon sens de garder en nous une bonne part d’humilité.

Chaque instant partagé avec ce monde animal m’impressionne. Un ami me dit que le comportement d’un chien est identique à celui de son maître. Avec une minutieuse attention, je découvre que cette affirmation est bien réelle. Si je suis pensif ou triste, mon chien l’est également. Je suis le gardien du troupeau, il est mon associé. Cette association est indispensable pour obtenir un bon résultat. Cet auxiliaire réalise des actions que je ne peux faire, notamment me protéger d’un comportement dangereux des animaux que nous surveillons.

La cour d’une ferme est un immense zoo, chacun des éléments respecte les autres, toute défaillance est violemment réprimée.

Le vol de pitance ou l’occupation illégale du territoire sont les principales raisons de querelles. N’est-ce point pour cela que l’être humain en vient aux mains ?

La vie des oiseaux est mon principal intérêt.

 

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Ces petits volatiles de quelques grammes, rivalisent d’ingéniosité, arborent des plumages du plus banal au plus coloré ou original, d’un chant mélodieux ou agaçant, de comportements dont nous devrions nous inspirer. Du minuscule troglodyte jusqu’à l’imposante buse, les plus courants dans nos campagnes, le rouge gorge, le rouge queue, le pinson, le chardonneret, les mésanges, les bergeronnettes, les bouvreuils et bien d’autres encore, ont un rôle important dans notre écosystème. Pour tenter de maintenir ce fragile équilibre, je leur doit assistance. Tous les enfants de mon âge souhaitent débusquer le lieu de nidification et capturer les oisillons prêts à prendre l’envol. Cette recherche ne peut se faire sans une parfaite  connaissance de leur comportement. Pour moi, ce n’est pas leur capture qui m’importe, mais ma capacité à découvrir leur cachette.

Pour ce faire, il me faut  repérer leurs déplacements. Certains, comme les merles, m’alertent par le sifflement mélodieux du mâle, alors que la femelle couve ses beaux œufs bleus. A l’éclosion des œufs, son chant change pour fêter cet évènement.

Vous comprenez à présent, pourquoi notre petite tête de rural s’évade dans les méandres de ces multiples sujets. Ce privilège, je regrette de ne pouvoir y associer ces urbains qui

 

 

 

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côtoient les moineaux et pigeons dévastateurs de nos édifices publics.

Nuisibles, chacune des espèces l’est plus ou moins, tout comme les individus humains.

Avons-nous un seul jour, porté intérêt à leur existence ?

La découverte d’un nid m’extasie. J’attends avec impatience l’éclosion des œufs et le gazouillis de cette progéniture. Ces corps déplumés, cette tête avec un bec bordé de jaune, attendent sagement dans ce douillet berceau de duvet.

Je constate qu’ils ont un bien meilleurs confort que moi à ma naissance. C’est un bienfait pour eux que je ne peux jalouser. Ainsi sont nos différents héritages.

Il est, parmi eux, un migrateur qui fête l’arrivée du printemps, son chant interpelle nos oreilles, tant il ressemble à une voix humaine. L’imiter est un véritable jeu d’enfant. COUCOU me voilà. C’est un véritable profiteur, paresseux de surcroît. Alors que la plupart des oiseaux construisent leur nid, lui part à la recherche d’un nid déjà bâti. Il s’installe et squatte pendant le temps nécessaire à l’éclosion de sa couvée. Ceci m’est rapporté, mais je n’ai jamais pu le vérifier. On dit également qu’à la Saint BARNABE le   coucou devient épervier.

Ce petit monde qui peuple nos campagnes paye un lourd tribut. Malgré son ingéniosité et son savoir-faire, ce petit monde est la proie de dangereux prédateurs. Il y a aussi, malheureusement, l’humain qui capture illégalement certains de nos petits amis.

Bayard.

http:33-laubesc.over-blog.com

 

 

 

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  • : Réflexions sur les sujets d'actualité. Recherche de l'éveil d'une société déboussolée. Clins d'oeil à la nature et à l'environnement sur les sujets quotidiens
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