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28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 19:10
LA CRUCHE. Précieuse comme la prunelle de nos yeux

. La pauvreté revêt tous les apparats. Pauvre est celui qui n’a pas de souvenirs. Il suffit d’un petit rien pour que revienne à notre esprit un regard, une voix, une scène de vie et cette enfance qu’elle soit heureuse ou malheureuse mais qui nous restitue un vécu inoubliable. Pour ma part elle est riche d’enseignements et cette cruche me transporte vers cette expédition de porteur d’eau.

La campagne est le siège d’enseignements que l’urbain ne peut pas imaginer.

En cette décennie de 1940, j’avais sept ou huit ans, et vivais dans une humble demeure sans eau et sans électricité.

La majorité de mes camarades étaient dans ce cas, pourtant je me rappelle que nous étions heureux.

Nos parents travaillaient durement, et, malgré notre jeune âge, nous faisions tout notre possible pour les aider.

Ce manque d’eau ne nous empêchait pas d’être aussi propres que les autres enfants de notre âge mieux lotis que nous.

Cette cruche, est bien une pièce précieuse parce que son prix était démesurément élevé au regard des revenus procurés par ces petites fermes pyrénéennes. Précieuse parce que c’était pour nous la garantie de conserver la fraîcheur de l’eau tirée du puits de notre voisin situé à trois cents mètres de notre demeure.

Lors du transport toute notre attention se portait sur la protection de ce récipient, pourtant notre enfance pouvait nous permettre de laisser notre esprit divaguer dans le rêve. Combien de fois ai-je parcouru ce trajet, fier d’apporter un peu d’aide à ceux qui me protégeait et m’élevait dignement avec affection et rigueur à la fois.

Cette cruche comme son contenu est indispensable à notre survie.

Les valeurs essentielles reçues pendant notre enfance sont ancrées dans nos esprits et font de nous des respectueux de la nature et de nos semblables.

Ce récipient devenu à présent une pièce de musée est encore utilisé dans les endroits reculés de nos campagnes. Ses caractéristiques de forme et de constitution sont bien définies pour un résultat optimum de rendement thermique.

Je ne pense pas que l’on puisse à présent égaler de telles prouesses.

C’était notre glacière, conçue sans matériaux polluants, simplement avec des éléments naturels et surtout le savoir-faire des potiers.

Objets, humains, animaux, tout ce qui est souvenir, restez présents en nos mémoires pour nous offrir ces quelques instants de bonheur.

Bayard.

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