MALI. Mensonges pour raisons d’Etat
Une intervention militaire n’est pas une promenade de santé, mais plutôt une intervention chirurgicale avec sa réussite ou son échec.
On entend de toutes parts, des critiques notamment à l’encontre de notre Président de la République, lui reprochant principalement de ne pas dire la vérité.
Il faut savoir qu’il y a des airs qui se sifflent mais qui ne se chantent pas.
Il est impératif que cette intervention doive rester secrète.
Etait-elle suffisamment préparée, cela peut se discuter.
Pour ceux qui d’entre-nous ont malheureusement participé à ce type d’exercice, l’analyse se simplifie.
Rappelons cependant que le MALI représente en superficie deux fois la France et est délimité par sept frontières de pays différents, d’où la difficulté à contrôler les allées et venues sans se faire repérer.
Les différentes étapes de cette intervention ont toutes une importance capitale.
La parfaite connaissance du terrain donne un avantage aux terroristes. C’est le jeu du chat et de la souris ou la ruse et l’instinct prévalent sur la stratégie.
Cela commence donc par les services de renseignement, avec des documents précis sur les positions géographiques des terroristes, de leurs mouvements, de leurs forces de frappe et une évaluation du nombre de combattants.
Si les outils militaires se sont considérablement améliorés par des radars de surveillance d’une part, de la précision des frappes aériennes et de la vitesse de déplacement des troupes, il n’en reste pas moins vrai que la pertinence du commandement reste la première des qualités.
Les responsables de la stratégie militaire sont là pour fournir objectivement les informations circonstanciées au Président de la République, seul apte à décider de la suite à donner.
Fallait-il déclencher l’intervention militaire ?
Pour quels motifs, terrorisme, génocide, islamisation ?
La France devait-elle agir seule ?
En avait-elle les moyens ?
Devait-elle assurer prioritairement la sécurité des otages retenus par ces terroristes ou brigands ?
Fallait-il intervenir au MALI ?
Cette intervention est-elle trop tardive ?
Y a-t-il incohérence entre le fait que la France et d’autres pays européens exportent des armes vers ces pays africains et cette intervention militaire ?
Pourquoi l’armée du MALI est encore si mal formée alors que ces pays sont toujours en guerre ?
Combien de temps durera cette intervention ?
Pourquoi ces terroristes ont pu se réorganiser après ces frappes aériennes et prendre possession d’une nouvelle ville ?
Y a-t-il eu une erreur de tactique ?
Pourquoi toute retraite des terroristes n’a pas été coupée par l’aviation ?
Pourquoi attendre qu’ils regagnent les pays voisins pour se réorganiser ?
Allons-nous vers un enlisement comme en Indochine ?
Prendre nos troupes cantonnées dans les pays voisins, n’est-ce pas un grand risque pour ces derniers ?
N’y a-t-il pas incohérence à encourager en France la construction de maisons de culte au profit des islamistes et de les combattre simultanément ?
Combien de questions puis-je encore me poser, et combien resteront sans réponse ?
En ce début de 21 ème siècle, je constate avec regrets que des pays civilisés soient obligés de prendre les armes pour tenter de ramener à la raison des fanatiques de religions.
BAYARD