JUSTICE. Le malaise dangereux.
Le personnel judiciaire dans son ensemble manifeste encore une fois pour dénoncer les conditions désastreuses qui pénalisent l’exercice de leur fonction.
La récurrence de ce phénomène inonde la totalité des services dans notre pays, qu’ils soient publics ou privés.
Il s’ensuit que le nombre du personnel constituant ces services administrateurs est inversement proportionnel au nombre des administrés en constante progression.
Dans une juridiction judiciaire, du greffe jusqu’à la présidence des tribunaux, l’accomplissement des tâches devient impossible tant les affaires à traiter sont en constante augmentation.
Nous avons trop souvent tendance à dire que tous ceux qui manifestent sont des nantis et que leurs problèmes sont imaginaires.
Je ne veux prendre le parti de qui que ce soit, et comme beaucoup d’entre nous, je pourrai afficher une certaine hostilité envers la justice, la police, les législateurs et bien d’autres encore.
Oui, j’affirme que la justice ne peut plus remplir son rôle objectivement, et par ce fait elle met en péril l’équité d’un jugement raisonné.
Cette situation ouvre la voie à des avocats mercantiles qui s’infiltrent insidieusement dans les rouages de la justice, subordonnent les juges par une avalanche de documents répétitifs que les juges et assesseurs ne peuvent contrôler et confronter.
Les vices de procédure ou de forme (incidents ainsi nommés à présent) se succèdent.
C’est ainsi que dans une procédure de divorce, le Juge aux Affaires Familiales (JAF) commet un notaire qui n’exerce plus ses fonctions depuis de nombreuses années.
C’est ainsi qu’il prend en considération des éléments d’un état liquidatif qu’il déclare par ailleurs non homologué.
C’est ainsi qu’il déclare qu’un des époux est propriétaire d’un bien immobilier alors que ce dernier fait l’objet du remboursement d’un crédit pour son acquisition.
C’est ainsi qu’il attribue une prestation compensatoire sans exiger la déclaration sur l’honneur que chacun des époux doit fournir.
C’est ainsi qu’il fixe une pension alimentaire sans contrôler minutieusement les ressources du débiteur.
Voilà quelques exemples, mais la liste n’est pas exhaustive.
Ces faits ainsi présentés sont là pour mettre en évidence les dangereuses conséquences qu’ils entraînent, et dénoncer un comportement inacceptable par le justiciable.
Oui, tout ce personnel a le droit de dénoncer un tel constat. Pour autant a-t-il le droit de bâcler sa tâche parce qu’il est soumis à des résultats ?
Doit-il tenter de privilégier sa carrière au détriment d’un jugement finement étudié ?
Madame, Monsieur les Juges, que penseriez-vous de ce garagiste à qui vous avez confié votre véhicule, et qui, pour contenter un autre client, aurait omis de resserrer votre roue, ou oublié de mettre de l’huile dans votre moteur ?
Suite à une de ces négligences, qui pourrait vous ramener à la vie ou vous redonner l’usage de vos jambes paralysées ?
Comment avoir une vie sans remords, si par votre négligence, vous rendez un jugement inéquitable qui aurait entraîné un drame familial, suicide ou meurtre ?
Non nous n’avons pas le droit de sacrifier notre savoir faire pour un quelconque objectif.
Quelles sont les conséquences présentes de ce comportement ?
Les jugements inéquitables par le non respect de la procédure, objet d’incidents répétitifs entraîne les justiciables à multiplier les appels source de l’accroissement de nouvelles procédures mobilisatrices de moyens financiers et de personnel.
L’homme aurait-il perdu définitivement les repères et la raison ?
Qui donc demain rendra la justice ?
Souhaitez-vous donc devenir les otages de dirigeants démoniaques ?
Souhaitez-vous devenir la cible des citoyens avides de vengeance tels des bêtes aux abois ?
Souhaitez-vous devenir les formateurs d’une nouvelle délinquance ?
Je ne crois pas un seul instant que cela soit votre souhait.
De grâce, il est temps de reposer les pieds sur terre, les nuages ne sont qu’un refuge éphémère.
Tout contrat passé avec le diable finit par un feu d’enfer.