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17 août 2010 2 17 /08 /août /2010 20:34

COUP DE CŒUR POUR COCOTTE

 

Les années qui passent apportent la sagesse, le temps pour réfléchir, la lucidité pour analyser et la force de conclure.

Tout être vivant sur notre planète mérite une attention personnalisée.

Qu’il soit humain, animal ou végétal il est animé d’un mode de vie qui le caractérise.

Certains riront à la lecture de tels propos, peut être parce qu’ils n’ont jamais recherché ces sentiments secrets pudiquement cachés pour diverses raisons.

Un couple de perdreaux pourchassés, tiraillés, délocalisés par les chasseurs et leurs chiens impétueux se sont réfugiés sur notre parcelle de terrain.

Affolés par tant de vacarme, ils ont osé se cacher dans notre abri de jardin ou ils ont trouvé gîte et couvert.

Nous pouvions les capturer, les passer de vie à trépas, les rôtir à petit feu dans notre faitout en fonte.

Nous avons jugé qu’ils méritaient la protection qu’ils venaient chercher dans cet univers insolite.

Enfreignant la loi peut-être, nous leur avons accordé l’hospitalité, même si pour les protéger nous les privions un peu de cette liberté sacrée. Un danger permanent les guettait tant l’inexpérience de la vie sauvage les rendait particulièrement vulnérables.

Nous les avons nourris, choyés plusieurs mois de l’hiver, jusqu’au printemps période de chasse interdite pour ce type de gibier.

Cocotte, c’est ainsi que nous les avons baptisés.

Après quelques semaines de captivité, nous avons constaté qu’ils répondaient à cette identité.

Familiarisés à nos allers et venues, sans craintes, ils venaient à présent picorer dans nos mains les céréales. Leurs attitudes nous permettaient de comprendre leurs désirs.

Cet ainsi que nous avons deviné qu’il était temps de leur rendre la liberté tant leur désir de procréer se faisait sentir. Pudiques peut-être ils ne voulaient pas afficher leurs ébats amoureux en notre présence.

Par une belle journée ensoleillée, nous les avons libérés dans ce jardin qu’ils connaissaient parfaitement.

Un peu inquiets cependant, parce que dans cet enclos viennent rôder renards, fouines, blaireaux et chats plus ou moins errants.

Durant plusieurs jours, ils sont restés près de nous et venaient à notre rencontre dès que nous les appelions, et rentraient seuls dans la cage dont la porte restait ouverte sauf la nuit pour assurer leur protection en attendant qu’ils trouvent l’instinct de gibier sauvage.

Un soir ils ont décidé de dormir à la belle étoile, c’était sans compter sur les prédateurs.

Au petit matin, un seul répondit à notre appel, apeuré, il vint vers nous implorant notre protection.

Nous découvrîmes alors des plumes, le pire était peut-être arrivé.

La cocotte rescapée se mit à chanter toute la journée, espérant une réponse à cet appel désespéré.

Le soir venu, alors que nous regardions par la fenêtre, nous vîmes <la cocotte> rescapée figée face à nous.

Nous ouvrîmes la fenêtre pour l’appeler. Notre surprise fût au comble cocotte prît son envol et vînt se poser sur le bord de la fenêtre.

On pouvait lire dans ses yeux sa profonde tristesse, l’émotion saisit nos cœurs douloureusement meurtris par ce comportement.

Durant trois jours encore, elle continua à appeler et le miracle se produisit, la deuxième cocotte revint.

Commencèrent alors les escapades hors des emprises de notre terrain mais avec un retour vers nous en fin de journée.

Le jour vint ou les retours cessèrent, plus de nouvelles des cocottes.

Toutes les hypothèses envahirent nos têtes, les idées les plus noires d’une fin tragique nous tourmentaient.

Vint ensuite cette journée de bonheur de juillet, cocotte était de retour accompagnée de ses deux petits. Elle était là, effectuant le même parcours à la recherche des points de nourriture qu’elle connaissait parfaitement. Tout semblait mémorisé.

Par son attitude altière, on sentait son désir de nous remercier en nous présentant sa progéniture, fière de nous montrer son aptitude à nourrir sa petite famille.

Nous la revîmes encore une fois, mais notre environnement était devenu trop agité et trop bruyant en cette période de vacances.

Voilà plusieurs jours que nous ne les voyons plus. Se rappellera-t-elle, quand la chasse sera à nouveau autorisée qu’il y aura toujours une place chez nous pour les protéger.

 

Que faut-il comprendre à cela ? Peut-être que chez les animaux il y a une reconnaissance qui fait souvent défaut à de trop nombreux êtres humains.

Aurions-nous perdu le droit à la protection, le droit au respect des autres, le devoir de se courber humblement pour que chacun ait sa part de considération ?

                                                                                 BAYARD

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commentaires

M
<br /> Belle histoire, pleine d'animalité et... d'humanité. Au fond de mon jardin vivaient deux écureuils roux, goûtant aux noisettes comme à la prunelle de mes yeux. J'en ai retrouvé un mort sur la<br /> route, sans doute heurté par un automobiliste pressé. La vie sauvage est à l'agonie, seule la sagesse et la contemplation peuvent la sauver.<br /> <br /> <br />
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