GERER LA SURPRODUCTION

Une année bonne et l'autre non (Jean FERRAT) 
Après plusieurs années de surproduction de récoltes, les cuves et les caves sont saturées. Une partie des récoltes a été détruite, une partie distilée. Sans étude d'impact, la Région, le Département, la CEE, ont indemnisé tout ce surplus avec toutes les conséquences financières  que cette indemnisation a engendré.
Comment en est-on arrivé là?
Plusieurs facteurs à celà:
Une plantation incontrôlée de vignes a remplacé les parcelles de céréales, en témoignent les vestiges de nombreux moulins. De nombreuses forêts ont disparu sans se soucier de l'équilibre environnemental, créant des changements climatiques par l'introduction de couloirs canalisant les vents.
Les anciens parlent avec une nostalgie non dissimulée de ces bois regorgeant de cèpes, succulent produit de la nature, grand émerveillement de nos yeux. Parties également les compagnies de perdraux, destruction des haies paradis de la nidification de nombreuses espèces de passereaux. Création de nouveaux rassemblements de gros gibiers comme les sangliers et les chevreuils gros dévastateurs de ceps de vigne que les sociétés de chasse indemnisent lourdement. Plus question d'aménagement du territoire. Les terres sont engorgées de pesticides, d'engrais destructeurs de tous ces passereaux qui consommaient l'araignée rouge ou les larves, destruction de l'abeille, des frelons etc. L'ignorance aggravée par la boulimie du profit conduit à terme à un génocide planétère. La surproduction conduit immanquablement à l'élaboration d'un produit de mauvaise qualité.
Les piquets de vigne jadis confectionnés à l'aide de bois de châtaignier ou d'accacia sont remplacés par des supports en fer. Quand je circule sur ces petites routes de campagne, trop étroites pour permettre une circulation sécurisée tant le gabarit des machines est imposant, j'immagine la funeste tranchée des baÏonnettes. 
Cette année les conditions climatiques ont été désastreuses pour la culture des vignobles, les traitements phytosanitaires se sont succédés à des cadences innaceptables. Qu'allons-nous trouver dans nos bouteilles, une concentration de produits chimiques tous aussi dangereux les uns que les autres.
J'ai même constaté que certains vignobles de l'entre deux mers ont été amendés avec des ordures ménagères en provenance de la déchetterie; Tout cela également sans étude d'impact sur la santé et l'environnement.
Combien d'années faudra-t-il pour dissoudre les morceaux de plastique, les piles électriques et tous les métaux lourds?
Combien de nappes souterraines seront souillées?
Certains viticulteurs respectueux ont limité leurs domaines, préférant la qualité à la quantité, tout simplement en utilisant des méthodes ancestrales qui ont fait leurs preuves.
Mieux encore, certains ce sont aventurés courageusement sur la production de vins BIO. Je vous invite si vous en avez l'occasion à goûter ce type de produit. Vous y trouverez ou retrouverez la finesse d'un fruit naturel. De surcroît pas d'effort à faire pour modérer sa consommation, elle se fait automatiquement par le plaisir de votre palai.
Je sais que je dérange, mais je ne peux rester insensible à ces comportements irresponsables.