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5 octobre 2021 2 05 /10 /octobre /2021 18:42

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A compter de la rentrée d’octobre, nous serons redevables envers la société qui nous aide à construire notre avenir, mais également celui de notre patrie.

Cela, je le comprendrai plus tard quand je serai seul devant les problèmes. Mais déjà, je réalise que, replié sur soi-même, l’être humain ne peut assurer sa subsistance.

La quatorzième année est là, et, donc le premier examen sanctionnant les études primaires. Si aujourd’hui, trouvent le CEP anodin et ridicule, en 1954 il était important. A ce jour, malheureusement, nombreux sont ceux qui échoueraient.

Dans tout examen ou concours, nous avons une matière que nous redoutons.

Pour ma part, au CEP, c’est le chant. Je chante faux au point de provoquer la destruction des vitraux d’une église.

Mon oncle, avec son humour disait : il faut chanter faux pour « résonner » ou « raisonner » juste ; quelle orthographe choisir ?

Notre subtile langue nous tend bien des pièges.

Les fables de La FONTAINE nous donnent bien de leçons aux vertus profitables. Je pourrais être une mauvaise cigale, je ne chante pas, en conséquence, je ne peux pas danser. La démonstration est bien réelle, car la danse est pour moi est une exhibition que je ne pratique pas.

En cette année 1954, mon oncle m’offre un magnifique vélo. Cadeau somptueux auquel je ne m’attendais pas.

Je peux à présent me joindre à mes camarades du village pour ces promenades dominicales, c’est le côté ludique.

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Mais pour moi, il y a mieux encore, c’est le moyen idéal pour me rendre en groupe au collège de BAGNERES de BIGORRE. Moyen pour économiser les frais de transport par le bus.

Economiser, est le mot qui revient en boucle dans l’esprit de ceux qui n’ont pas les moyens financiers. Sportif de nature, ce n’est pas une contrainte mais un plaisir. Je ne cherche pas à savoir si cela est fatigant, l’essentiel est de soulager un peu les finances de mon oncle. Rétribuer un peu sa générosité est très important.

Depuis trois ans déjà, je suis revenu vivre avec lui. Je reviendrai plus tard sur ces conditions.

Retrouver ma maison natale et son inconfort est pour moi une priorité, je n’arrive pas à basculer vers ce monde que l’on dit meilleur. J’ai besoin de cette présence masculine, de ces animaux que j’ai quittés, de cette nature généreuse qui me livre ses secrets. « Je dis, je sais ce que d’autres ne savent pas, j’ignore ce que d’autres savent ».

Cette humilité bienfaisante d’où me vient-elle ?

J’entre dans cette adolescence, période difficile, parce que je veux prendre des décisions d’adultes chevronnés.

Peut-on dire que nous décidons de ce que sera notre avenir ?

C’est avenir est déjà tracé par cette mission confiée lors de notre naissance ; les jours, les années futures sauront nous le rappeler.

Comment vont se dérouler ces nouvelles études techniques ?

 

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Mes dispositions sont-elles compatibles avec mon choix ?

La première année nous permet de confirmer ou infirmer notre choix.

Successivement, nous abordons les préliminaires de certains métiers. Tous me passionnent, cependant, j’ai choisi la mécanique automobile, cette n’existe pas dans ce collège. Je suis donc orienté vers la mécanique générale. Ma déception repoussée, je m’applique à cette nouvelle formation.

Encore une fois, je rencontre des professeurs compétents qui m’intéressent à cette technique.

A tous, je peux maintenant leur adresser mes profonds et sincères remerciements.

Demi-pensionnaire, je partage mon repas avec les nombreux autres élèves.

La discipline est rigoureuse. Messieurs le Principal, le surveillant général et tous les mandatés à la surveillance font régner le calme et le savoir vivre en communauté. Au réfectoire on entend une mouche voler.

Cette vie scolaire se termine précipitamment en juin 1958, un évènement inattendu étranger à la scolarité, me pousse à assumer mes responsabilités ; une faute de jeunesse communément désignée.

Avant d’aborder en détail ce qui relève de l’adolescence, je reviens à une période de transition que je vis difficilement.

Le retour de mon oncle, le décès de ma grand-mère, le mariage de ma tante, la naissance de ma cousine  me laissent penser qu’une vraie vie en famille est possible. Bien au

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contraire, les brimades persistent pour ma chère maman et la promiscuité décuple la tension. Maman décide à son tour de prendre seule sa vie en main.

Nous quittons donc ma chère maison familiale, celle où mes empreintes sont scellées.

Un emploi pour un salaire, un toit pour se loger, sont le strict minimum. Maman trouve cela dans ce nouvel hôtel récemment ouvert. Le salaire est une rétribution en nature, nourriture et logement sont garantis pour nous deux. Je pense que pour maman, c’est une juste récompense, une ouverture vers un meilleur avenir.

Cependant, pour maman, encore dans sa trentaine, un homme fait défaut.

Les propriétaires, dont le concubin est d’origine espagnole, reçoit en groupe de nombreux de ses concitoyens, exilés de l’Espagne du tyran FRANCO.

Maman fait le service lors de ces réunions. Elle fait la connaissance d’un disciple et partage avec lui des moments intimes. Cela ne pas longtemps un secret pour les membres de notre famille, et, déclenche un nouvel élan de représailles. Tout est mis en action me séparer de ma maman. Il n’en faut pas davantage pour laminer un cerveau d’enfant.

Au grand désespoir d’un des instigateurs, cela est sans effet sur mon cursus scolaire ou affectif. Pour taire ces allégations, maman et son compagnon décident de s’installer en couple avec toutes les conséquences matérielles que cela implique.

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Je dis souvent que tout acte implique des conséquences. Dans le cas présent, c’est encore le cas, une énorme goutte d’eau qui fait déborder le vase des détracteurs.

Alors que j’ai neuf ans, mon demi-frère vient en ce monde inexplicable.

Prétextant que je vis dans un cadre inapproprié, je viens vivre avec ma tante, son mari et mon adorable petite cousine. Ma tante est épicière en plein cœur du village, face à l’école que je fréquente.

Suis-je du bois dont on fait des flûtes ? Je ne le crois pas. Cependant, cela est dans ma nature, je m’adapte instantanément à toute situation. C’est ainsi que je suis balloté d’un domicile à l’autre, comme une boule de billard. La présence de ma cousine est prépondérante, tout comme celle de son père, mon oncle par alliance. Comment ne pas perdre ses repères avec un tel remue-ménage ?

En mon ignorance, mon subconscient travaille, certains évènements mettent au grand jour des problèmes de logement. Chez ma cousine, un petit cousin vient parmi nous. Cela fait beaucoup de monde à loger.

Pour moi, c’est le retour à la case départ, la maison familiale, lieu de ma naissance. Je n’ai pas de problèmes de déménagement, mes seuls bagages sont les vêtements que je porte et mon cartable d’école.

Mais qui donc maintenant habite ce lieu ?

 

 

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Mon cher oncle et tous les animaux de la ferme, le chien « Patou »fidèle compagnon, et tous les autres. Voilà mon nouvel univers.

Ravi de retrouver ces origines qui me collent à la peau.

Cette enfance agitée, est-elle prémonitoire de ce que seront les années à venir ?

Parallèlement à mon éducation générale, une autre tout aussi importante pour ne pas dire capitale, me captive intensément. Certes théorique, mais simultanément pratique.

Pour cette éducation, mon oncle me donne les bases théoriques, la nature pour ses multiples applications.

L’observation mobilise plusieurs de nos sens, la vue, l’ouïe, le goût et le toucher principalement. A chaque seconde, la nature nous offre une image, immédiatement enregistrée dans notre étonnante mémoire. Elle peut être simultanément sonore, odorante et sensible.

Chacun d’entre nous peut avoir accès à ces connaissances, il faut simplement avoir le désir de les interpréter. Comprendre, puis admettre sont deux étapes importantes de cette éducation.

En se levant, voir le spectacle des montagnes Pyrénéennes dont les dents aigues se dressent dans un ciel bleu immaculé, chatouillées par le soleil, barrière naturelle entre deux nations, voilà un merveilleux instant de contemplation.

Quelques instants plus tard, la scène du spectacle aura changé le décor.

 

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Les nuages sautillent entre les sommets, ballet rythmé par les courants aériens.

Ce Pic du Midi de BIGORRE, majestueusement surmonté de sa coupole et de l’imposante antenne, doigt dirigé vers le firmament, indique la direction du palais des étoiles. Un monde que j’imagine de rêve, docile et avenant.

En ce lieu, des scientifiques mènent eux aussi une vie studieuse et passionnée.

Demain, un orage éclatera, ces masses énormes de rochers seront zébrées par des éclairs impressionnants de vitesse. Le tonnerre grondera, étourdissant. Je peux, maintenant savoir approximativement la position de l’orage et sa direction de déplacement.

En examinant ce lever du jour et l’image de la montagne, mon oncle est capable d’affirmer si un orage se produira. Certains pensent que cette observation n’est pas fiable. Il faut se reporter à ces années de mon enfance, se rappeler l’absence de radio, de télévision, donc d’informations météo. Quant aux téléphones fixes, ils sont réservés aux médecins et services d’urgences.

Dans les poches des ruraux, il y a principalement, un mouchoir pour un éventuel garrot, un couteau pour se libérer d’une entrave, d’un bout de corde pour un premier soin de blessure. Mais aussi, un paquet cubique de tabac et son carnet « JOB ».

 

 

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Tous ces accessoires impliquent des comportements in dispensables, notamment, celui de ne jamais poser à terre un vêtement qui les renferme. Un arbre ou un outil piqué dans le sol manche orienté vers le ciel sert de porte manteau.

Certaines anecdotes, que je vis, attestent de l’importance de ces précautions.

Un jour, alors que la fenaison battait son plein régime, mon landau placé à un endroit ombragé, un peu à l’écart dans la prairie, une vipère fut attirée par l’odeur du lait de mon biberon est montée dans ma couchette. Ma maman et mon oncle, ont la désagréable surprise de rencontrer l’intruse. Stupéfaction sans conséquence car je dors profondément et ne bouge pas. Le serpent n’a donc aucune raison de s’en prendre à moi. Mon oncle frappa dans ses mains ce qui provoqua le départ de l’intruse. Son escapade ne dura pas longtemps, mon oncle la neutralise à l’aide de la fourche et la fait passer de vie à trépas. Une piqûre, est mortelle pour un enfant, et, peut laisser des séquelles sur un adulte.

A cet âge, la cause mon décès aurait-elle  pu  être identifiée ?

Je ne connais pas la raison exacte, mais je crois que ma vie forcée a des retombées positives. Les enfants, et également les adultes contractent le « rhume des foins », je n’ai pas et je n’ai jamais eu cette affection. Suis-je immunisé pour être en contact permanent avec ce milieu porteur de germes ?

Autre travaux, évènement « cocasse » et inattendu. Je suis avec mon oncle, nous collectons de la litière pour le confort

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de nos animaux. Nous sommes accompagnés par notre mascotte, une adorable brebis, gagnée lors d’une tombola au village. Elle est notre fidèle accompagnatrice, parfois un peu collante mais qu’importe. Ce jour-là, mon oncle décide de faire une pause, se dévêtit de sa veste  et la dépose à même le sol, prend son paquet de gris et roule

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sa cigarette. Soigneusement il range son paquet dans la poche de son vêtement qu’il repose un peu derrière son dos. Son regard ne peut surveiller les agissements de notre compagne, ce qui donne à la brebis, l’occasion de fouiller dans les poches et de grignoter un peu de tabac une bonne quantité du contenu.

Qui aurait pu imaginer qu’un tel animal peut-être attiré par ce poison ?

Mon oncle, malgré son grand savoir, vient encore d’apprendre.

La réalité est bien là, jusqu’à notre dernier jour, nous apprenons.

Cet animal n’en reste pas là avec le tabac, le vice est enregistré dans sa tête.

Mon oncle fait alors une expérience, il laisse le tabac dans la même poche et accroche sa veste à une branche près du tronc de l’arbre. Nous observons la brebis ; dans un premier temps, elle tourne autour du tronc, attirée soit par l’odeur du tabac, soit par reconnaissance de la veste. Elle décide alors de se dresser sur les pattes arrières tout en appuyant sur le

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tronc celles de devant. Son museau arrive difficilement au niveau de la veste. Elle insiste et finit par tirer la veste et la tomber à terre. Si nous ne sommes pas témoins de ce méfait, mon oncle peut croire que je suis l’auteur de ce vol.

Ce comportement démontre bien que ce semblable possède une intelligence identique à la nôtre et qu’il peut rivaliser avec notre savoir-faire.

Il est de bon sens de garder en nous une bonne part d’humilité.

Chaque instant partagé avec ce monde animal m’impressionne. Un ami me dit que le comportement d’un chien est identique à celui de son maître. Avec une minutieuse attention, je découvre que cette affirmation est bien réelle. Si je suis pensif ou triste, mon chien l’est également. Je suis le gardien du troupeau, il est mon associé. Cette association est indispensable pour obtenir un bon résultat. Cet auxiliaire réalise des actions que je ne peux faire, notamment me protéger d’un comportement dangereux des animaux que nous surveillons.

La cour d’une ferme est un immense zoo, chacun des éléments respecte les autres, toute défaillance est violemment réprimée.

Le vol de pitance ou l’occupation illégale du territoire sont les principales raisons de querelles. N’est-ce point pour cela que l’être humain en vient aux mains ?

La vie des oiseaux est mon principal intérêt.

 

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Ces petits volatiles de quelques grammes, rivalisent d’ingéniosité, arborent des plumages du plus banal au plus coloré ou original, d’un chant mélodieux ou agaçant, de comportements dont nous devrions nous inspirer. Du minuscule troglodyte jusqu’à l’imposante buse, les plus courants dans nos campagnes, le rouge gorge, le rouge queue, le pinson, le chardonneret, les mésanges, les bergeronnettes, les bouvreuils et bien d’autres encore, ont un rôle important dans notre écosystème. Pour tenter de maintenir ce fragile équilibre, je leur doit assistance. Tous les enfants de mon âge souhaitent débusquer le lieu de nidification et capturer les oisillons prêts à prendre l’envol. Cette recherche ne peut se faire sans une parfaite  connaissance de leur comportement. Pour moi, ce n’est pas leur capture qui m’importe, mais ma capacité à découvrir leur cachette.

Pour ce faire, il me faut  repérer leurs déplacements. Certains, comme les merles, m’alertent par le sifflement mélodieux du mâle, alors que la femelle couve ses beaux œufs bleus. A l’éclosion des œufs, son chant change pour fêter cet évènement.

Vous comprenez à présent, pourquoi notre petite tête de rural s’évade dans les méandres de ces multiples sujets. Ce privilège, je regrette de ne pouvoir y associer ces urbains qui

 

 

 

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côtoient les moineaux et pigeons dévastateurs de nos édifices publics.

Nuisibles, chacune des espèces l’est plus ou moins, tout comme les individus humains.

Avons-nous un seul jour, porté intérêt à leur existence ?

La découverte d’un nid m’extasie. J’attends avec impatience l’éclosion des œufs et le gazouillis de cette progéniture. Ces corps déplumés, cette tête avec un bec bordé de jaune, attendent sagement dans ce douillet berceau de duvet.

Je constate qu’ils ont un bien meilleurs confort que moi à ma naissance. C’est un bienfait pour eux que je ne peux jalouser. Ainsi sont nos différents héritages.

Il est, parmi eux, un migrateur qui fête l’arrivée du printemps, son chant interpelle nos oreilles, tant il ressemble à une voix humaine. L’imiter est un véritable jeu d’enfant. COUCOU me voilà. C’est un véritable profiteur, paresseux de surcroît. Alors que la plupart des oiseaux construisent leur nid, lui part à la recherche d’un nid déjà bâti. Il s’installe et squatte pendant le temps nécessaire à l’éclosion de sa couvée. Ceci m’est rapporté, mais je n’ai jamais pu le vérifier. On dit également qu’à la Saint BARNABE le   coucou devient épervier.

Ce petit monde qui peuple nos campagnes paye un lourd tribut. Malgré son ingéniosité et son savoir-faire, ce petit monde est la proie de dangereux prédateurs. Il y a aussi, malheureusement, l’humain qui capture illégalement certains de nos petits amis.

Bayard.

http:33-laubesc.over-blog.com

 

 

 

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