PARIS. La Capitale à l’heure RURALE.
Après les <Gilets Jaunes>, la population de la capitale a eu la visite du monde rural avec son matériel de travail.
Il ne s’agissait pas d’une présentation d’animaux, mais d’hommes et de femmes, venus plaider leur cause, la misère dans laquelle ils survivent.
Cette manifestation, démontre qu’ils sont capables de tactiques et peuvent paralyser une ville, voir même tout un pays.
Leur situation se dégrade quotidiennement, dans le plus grand mépris de l’insuffisance de leurs revenus, face aux charges sociales et aux normes imposées. Quand, ils restent cantonnés sur leurs territoires, personne ne s’intéresse à leurs conditions. Certes, cela n’a pas informé la population urbaine sur les difficultés qu’ils rencontrent, mais, pour le moins a permis de démontrer qu’ils sont une entité active au sein de notre société.
Comme pour toute corporation, nous devrions nous garder de critiquer ou d’analyser sans avoir un minimum d’éléments nécessaires.
J’ai eu la chance et le bonheur de vivre dans le milieu rurale et aussi urbain, d’en connaître les avantages et les inconvénients. Quand j’ai quitté le monde rural, ce n’est pas par un choix délibéré, mais par obligation d’évènements que je n’avais pas envisagés. L’adaptation ne fut pas facile, mais contre mauvaise fortune, je fis bonne figure.
Quand je revenais à mes origines pour une visite plus ou moins longue, j’étais considéré comme un <nanti>.
Il m’était reproché d’avoir un confort gratuit que le monde rural n’a pas toujours, l’eau courante, l’électricité, les transports et je ne sais quoi encore, et, tout cela gratuitement. L’eau courante par exemple, dans leur interprétation était gratuite tout comme les deux autres éléments.
Comment dans de telles conditions, peut-on éviter un climat de discorde ?
Mais voilà, je pouvais opposer les conditions de vie urbaine, notamment en qualité de nourriture. Si je voulais manger un poulet élevé chimiquement, il me fallait l’acheter. Le rural, se dirige vers le poulailler, choisit son volatile, de préférence bien dodu, élevé dans le respect de la tradition avec les graines produites à la ferme. Certes, il n’était pas gratuit car l’élevage demande un investissement permanant.
Alors, oui, je peux témoigner que le monde rural vit anormalement, tout comme le monde urbain. Des conditions provoquent souvent des contraintes communes, des horaires de nuit, des durées journalières imposées par les conditions climatiques et les saisons.
Une différence et de taille, pour l’urbain, son salaire est garanti, celui du rural dépend justement des conditions climatiques.
Ceci, n’est qu’une parenthèse, une ébauche de la liste des désagréments de la vie rurale.
Ces préjugés permanents conduisent à des incompréhensions dévastatrices, présentement, les accusations dont ce monde rural souffre terriblement, être accusé <d’empoisonneur>.
Accusation grave s’il en est une.
Une nation, incapable de vivre dans le respect des règles officielles communes, est une nation perdue.
La mise en communauté des actions, des pensées et des analyses, est impérative pour une parfaite harmonie de vie.
Toutes ces accusations insensées conduisent notre monde rural au suicide, à la désertification de nos campagnes parce que les successions ne sont plus assurées.
Demain, nos campagnes seront un chaos de ruines, de terres envahies par des plantes et des arbres indésirables jusque-là maitrisées par la main de l’homme.
Serions-nous sereins de savoir que nos enfants ne souhaitent pas reprendre une quelconque entreprise que nous avons créée pour l’intérêt général ?
Pensez-vous qu’il soit raisonnable de persévérer dans ce manque de respect des idées d’autrui ?
Comment allons-nous se nourrir, sans nos productions locales et les circuits courts souhaités par ces mêmes concitoyens qui accusent ces producteurs ?
Comment, refuser d’admettre qu’être majoritairement végétarien ne résoudra pas la maltraitance des animaux conduits aux abattoirs ?
Comment s’opposer à la mécanisation de l’agriculture quand on demande de supprimer la pollution de l’air ?
Comment ces penseurs trouveront ils cette nourriture végétale s’il n’y a plus de producteurs ou si ces derniers, reprennent les méthodes ancestrales pour cultiver ?
Le fléau de cette démographie galopante, n’est pas pris en compte par tous ceux qui ont des familles nombreuses, parmi lesquels sont ceux qui qualifient leurs comportements d’indispensables.
Oui, je respecte leurs idées, et souhaiterais qu’ils en fassent de même de celles de leurs concitoyens.
Croyez-vous que, ces nouveaux jardins potagers installés au pied des immeubles seront suffisants pour nourrir la population de ces immeubles ?
Ne craignent-ils pas de voir leurs légumes absents au petit matin ?
J’approuve cette initiative, mais elle n’est pas suffisante pour pallier à la disparition de tous ces ruraux.
Des erreurs ont été commises depuis plusieurs années en matière d’utilisation des sols, la construction a anéanti des milliers d’hectares de terres agricoles, notre région en est un témoignage flagrant.
Quand je suis venu dans la région, j’ai pu apprécier le travail des maraîchers de la banlieue Bordelaise, installés dans les communes limitrophes de Bruges, Eysines, Bègles pour ne citer que celles-là.
Chacune de ces communes avaient une production particulière, la pomme de terre, pour l’une, les salades ou les carottes pour d’autres, des légumes frais de proximité, cultivés minutieusement à la main.
Je me rendais chez eux en vélo pour acquérir du plan à repiquer, complémentairement gratifié par de précieux conseils.
Que reste-il de cela ?
Tous ces éléments ne méritent-ils pas une sage réflexion, un apaisement de toutes ces rivalités absurdes, une profonde remise en cause de nos comportements.
Chers concitoyens, aujourd’hui ce sont nos <paysans> qui disparaissent, demain ce sera votre tour et le mien, ou, malheureusement vos enfants qui n’auront plus rien à manger, plus d’air à respirer parce que
notre vie dépend principalement de ces deux éléments.
Il est également un autre problème important celui de l’intelligente cohabitation.
Pourriez-vous passer sur la pelouse de votre voisin, alors que deux jours auparavant vous l’auriez qualifié d’empoisonneur parce qu’il dispersait des produits toxiques sur son allée ?
Pourriez-vous, décider de vous installer à la campagne près d’une ferme, après avoir déclaré qu’ils sont des <empoisonneurs> ?
Pourriez-vous les traduire en justice parce que le coq chante très tôt le matin, parce que les vaches portent une clochette, ou tout simplement parce qu’il part avec son tracteur de très bonne heure, alors que vous dormez profondément ?
Voilà ce qui arrive quand on ne veut pas analyser une situation.
Je ne dis pas que vous devez vous effacer devant ces comportements légitimes, mais un peu de respect et de bons sens peuvent donner naissance à de fructueuses relations.
Malheureusement, j’en conviens, la société actuelle a de gros efforts à faire pour retrouver cette sérénité indispensable au bien-être de tous.
J’entends dire qu’il n’y a plus de production <Made in France>, pourtant, il en est une importante <le Comportement> .
J’ai le regret de rappeler que notre patrie est un élément de l’UE, et qu’en conséquence, nous devrions appliquer les directives générales.
En matière d’agriculture, les gouvernements successifs français ont alourdi ces préconisations, de ce fait, nos produits agricoles bénéficient d’une protection complémentaire.
Cela est également une charge que supportent nos producteurs agricoles.
Quand, par des comportements accusateurs, nous aurons fait disparaître nos agriculteurs, nous consommerons des produits étrangers saturés de <Poisons>.
Qui accusera-t-on alors ?
Le monde, en général, est confronté aux mêmes problèmes, écologie, pollution, démographie galopante, disparition de certaines espèces animales, raréfaction des oiseaux, réapparition d’espèces incompatibles avec l’élevage, ours et loups. Ces derniers n’hésitent pas à s’attaquer à l’humain.
Tous ces problèmes nous interpellent, il est grand temps de s’y intéresser et surtout de les traiter intelligemment en tenant compte des arguments de chacun.
Tous ces problèmes demandent et méritent une attention spécifique, une analyse profondément sérieuse, des débats rapides pour une décision légalement votée et approuvée.
Certes, il y aura des satisfaits et des mécontents. Ces derniers, pourront continuer à exposer leurs arguments et, mettre par ces deniers, la décision prise en péril.
Tout débat peut souffrir d’une faille, d’un oubli ou d’une mauvaise interprétation.
Il y a, malheureusement un autre problème, et de grande taille.
Le prix payé aux producteurs et celui qui nous est facturé en tant que consommateurs. Les marges successives engrangées par les intermédiaires, sont totalement supportées par les consommateurs, élément qui soulève la colère justifiée des producteurs.
Les gouvernements sont tous responsables de ces comportements, parce qu’ils sont de gros bénéficiaire à travers des TVA qu’ils engrangent.
Ensemble cherchons l’erreur pour la corriger.
BAYARD
http://33-laubesc.over-blog.com