ILLETTRISME NUMERIQUE.
Nous sommes suffisamment informés pour savoir que notre pays recense plusieurs millions d’illettrés.
Sommes-nous certains que ces chiffres ne sont pas en perpétuelle augmentation ?
Un nouveau mal s’installe au sein de notre société, tout aussi important que le premier, mais avec des conséquences multiples.
Le numérique, qui à mon avis, met en difficulté la majeure partie de la société, dont je fais partie.
Nos bases scolaires nous permettaient d’acquérir la possibilité de lire et d’écrire, parce qu’elles étaient clairement définies et consignées sur des ouvrages clairs et précis, accessibles à la majorité des êtres humains quelles qu’en soient leurs origines.
La génération issue de la dernière guerre mondiale, dont nous sommes majoritaires, maîtrise assez bien, l’écriture, la lecture et les mathématiques de base.
Certes, cette génération reflète des inégalités, parce qu’elle a dû faire face à des impératifs d’obligations qui les éloignaient des salles de classe.
Il y avait du personnel pour les écoles, les collèges et les lycées, permettant d’obtenir un niveau acceptable.
Aujourd’hui, plusieurs problèmes, et non des moindres, mettent en difficulté l’apprentissage du numérique.
Je croyais être un rare sujet incapable de maîtriser le numérique, mais l’expérience montre que nous sommes, là, également, des millions à patauger dans ce monde mal formé à cette nouvelle discipline.
Nous sommes au mauvais didactisme, qui ne nous permet pas de comprendre et donc d’assimiler des réflexes indispensables à une bonne maîtrise du sujet.
Pour apprendre à lire ou écrire, il n’était pas nécessaire d’investir dans du matériel cher et mécanisé, un simple crayon suffisait.
A présent, sans se soucier si les citoyens ont les moyens d’investir dans un ordinateur, on nous demande de faire notre déclaration d’impôts <en ligne>.
Ce simple terme, met les citoyens dans l’embarras et provoque un élan de rejet, de blocage de la réflexion et de l’analyse. Tout est moyen de découragement pour toute personne qui ne connait pas un minimum du sujet.
La génération de l’après-guerre (1939/1945), est confrontée à une guerre tout aussi cruelle et dévastatrice.
L’égoïsme s’est installé, perdure et se développe même.
Chacun pour soi et dieu pour tous dit-on, mais ce dernier n’arrive pas à maîtriser sa tâche, la société dérive dangereusement vers le néant.
Depuis plus de cinquante ans, notre patrie perd toutes ses richesses, matérielles ou intellectuelles.
Notre industrie a disparu, laissant derrière elle, des sols pollués, des terrains en friches et des bâtiments délabrés.
L’illettrisme n’a cessé d’augmenter alors qu’il aurait dû diminuer, pour cause des réformes mal définies, laissées aux bons soins de personnages incapables de maîtriser leur impact.
On n’a cessé de modifier les programmes, et on a oublié de donner le temps aux enseignants d’acquérir assez d’expérience pour transmettre aux générations à venir.
Bilan, dans de nombreux domaines de la culture intellectuelle, nous figurons en fin de liste.
Nos prodiges, parce qu’il y en a, quittent notre pays pour des horizons meilleurs ou ils sont accueillis les bras ouverts.
Dans ce domaine comme dans celui de l’industrie, nous sommes sur la voie d’un désert intellectuel.
Le numérique emprunte le même chemin.
Comme tout ce qui est nouveau, on utilise ce nouvel outil à des fins ludiques sans intérêt pour le développement de notre culture.
Le retard dans la matière devient plus qu’inquiétant, parce qu’il est pénalisant.
Il détruit nos valeurs essentielles, plus particulièrement la cellule familiale, chacun son ordi ou son smartphone dont on ne peut plus se séparer.
Il pousse l’individu à se détacher de ses responsabilités, oubli qu’il franchit une rue pour traverser devant un véhicule, oubli qu’il gêne ses concitoyens dans une salle d’attente ou dans les transports en commun
En conclusion, il amplifie l’égoïsme qui s’est déjà bien installé.
BAYARD.
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