IMPRUDENCE JUVENILE
La curiosité est, on le sait un bien vilain défaut. Parfois elle entraine vers des situations dangereuses dont on ne mesure pas les conséquences.
La porte de l’abri de jardin est restée entrouverte, tout semble calme pas de mouvement, pas de bruit suspect, la rêve pour l’exploration.
Pourtant ce lieu est souvent occupé, pour une bonne sieste à l’abri des regards indiscrets, monsieur <Réglisse>, le chat de la maison adore cet endroit.
Ma journée de jardinage terminée, je rangeais soigneusement mes outils, quand je fus surpris par un remue-ménage inhabituel. Je tendis mieux mon oreille tout en appelant <Réglisse>.
Absence d’apparition et de bruit. J’allais quitter les lieux quand je vis un oisillon se débattre en s’accrochant à divers supports. Je fermais la porte pour éviter la venue du chat, et donc protéger ce petit écervelé qui risquait une mort certaine.
Sachant qu’il était maintenant hors de danger, je lui confiais pour la nuit la garde de l’abri.
J’avais identifié cet écervelé comme étant un jeune merle dont la couvée sillonnait le jardin depuis plusieurs jours.
Comment faire pour le rendre à ses parents à l’abri du regard de <Réglisse> qui ne me quitte pas un seul instant.
Au petit matin, je recherchais, sans succès, la présence de l’oisillon.
Il se mit à bouger tout en criant faiblement. Je pus alors le prendre dans mes mains et ses petits cris alertèrent les parents qui s’approchèrent pour lui porter secours.
Ses parents me connaissent parce qu’ils ont l’habitude de venir capturer les vers de terre que je découvre en bêchant.
J’ouvris les mains et son envol le déposa près de ses parents, qui, se mirent à le nourrir instantanément.
Une belle histoire de retrouvailles. Comment aurions-nous agi si un de nos enfants avait disparu durant une nuit ?
De l’amour ou de la colère qui aurait prévalu ?
BAYARD