LA Transhumance dans les PYRENEES.
Malgré un mauvais printemps pluvieux en plaine et tardivement neigeux en altitude, la transhumance s’est déroulée sans trop de retard.
Quand j’étais enfant, c’était une fête pastorale que nous ne voulions pas manquer. Cette frénésie sommeille au fond de notre être et ne demande qu’à ressurgir.
C’est bien cela qui s’est produit au premier son de cloches portées par certains animaux.
Il existe, dans le monde animal, un protocole qui consiste à réserver à l’un d’entre eux le port d’une cloche.
La bête qui a cet honneur doit avoir des aptitudes bien définies, parce qu’elle permet de situer la position de son troupeau dans ce vaste domaine d’estives. Cet animal a pour qualité principale un caractère sociable que le reste du troupeau respecte soigneusement. Elle a pour obligation de repérer un élément en difficulté, et de lui porter assistance si possible.
Mais, plus important encore, c’est elle qui prend la tête du cortège.
Elle tient le milieu de la chaussée, suivi par le reste du troupeau qui avance avec une grande discipline pour éviter toute bousculade qui pourrait avoir de graves conséquences.
Cette caravane emprunte tout type de voie de circulation ou se mélangent véhicules motorisés, piétons, groupes de randonneurs, tout cela doit cohabiter tout au long du parcours.
Rares sont les problèmes.
Dans quelques heures, après de nombreux kilomètres épuisants, animaux et encadrement humains pourront profiter d’un magnifique paysage et d’un air vivifiant et pur.
Parmi ces humains, malgré la nuit encore présente, des enfants depuis l’âge de cinq ou six ans accompagnent à pied ce bruyant troupeau, protégé par des riverains penchés à leurs fenêtres avec de chaleureux encouragements.
Pour ces accompagnateurs, c’est la fête. Les tons divers de toutes ces cloches fournissent un vacarme assourdissant qui raisonne entre ces deux flancs montagneux.
Cette vallée de CAMPAN se divise en deux autres principales donnant respectivement accès aux pentes herbues du col du TOURMALET et du col d’ASPIN.
Avant de commencer l’ascension de ce dernier, nous traversons le site touristique de PAYOLLE, magnifique lieu pour passer une très agréable journée.
En ce point déjà, le déplacement même à pied est difficile parce que déjà occupé par de nombreux animaux en estives.
Les vaches, les chevaux, les ânes, les brebis se partagent cet espace avec les étals des commerces.
Tantôt un cheval vient quémander une caresse, une vache tend sa tête pour une douce tape entre les cornes, quant aux brebis et leurs agneaux, elles repèrent les poches plastiques pensant y trouver quelques grains de sel.
Tout comme pour l’être humain, il y a des excentriques, telle la robe de ce docile et attachant cheval.
Ici, il faut s’armer de patience pour se déplacer, ce domaine appartient au monde animal.
Le cortège que nous avons rencontré dans la vallée est à présent rendu sur le territoire des estives au sommet du col d’ASPIN.
Après l’effort le réconfort aussi bien pour le bétail que pour les accompagnateurs.
Un petit festin est organisé, tout est prévu de longue date, le réconfort restaurant est à la mesure de l’effort consenti.
Les plus heureux semblent être les enfants. Emerveillés par tout cet environnement de verdure, l’image du col d’ASPIN fuyant sur l’autre versant vers ARREAU par une route aux multiples lacets.
A cet instant, on imagine tous les efforts consentis pour cette liaison entre les deux vallées.
La nature en ces lieux est généreuse, dans quelques jours on y trouvera des fraises des bois et de myrtilles, les authentiques sans OGM.
Je ne saurai terminer cet article, sans y joindre l’image de ces deux animaux captivants par besoin de tendresse.
BAYARD
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