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4 mars 2018 7 04 /03 /mars /2018 17:10

REFORME SNCF. Destruction de l’Aménagement du Territoire.

Nos politiques au plus haut sommet de l’état cultivent la division des simples citoyens que nous sommes.

Les propos rapportés par les uns et les autres montrent bien qu’il faut diviser pour régner. C’est là une méthode indigne de responsables qui se disent civilisés.

Ils savent profiter de l’indifférence que les citoyens portent envers leurs semblables.

 Pour ce faire, ils usent de l’ignorance forcée que chaque citoyen peut avoir sur certains «  avantages » dont d’autres pourraient profiter, mais qu’ils ne sont pas en mesure de chiffrer.

J’ai longtemps hésité à créer cet article, mais avec modestie je crois pouvoir apporter quelques éclaircissements sur ces annonces souvent incomplètes ou mensongères.

En conséquence, je vais vous parler d’une carrière qui a débuté en 1958, (je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître). Ces derniers qui ne sont pas en mesure d’analyser ces annonces faute de documents authentiques.

Cette année-là, je venais de terminer mes études dans un lycée technique, des raisons personnelles me poussaient à trouver rapidement un emploi.

La situation n’était pas souriante, à Bordeaux, déjà, des entreprises qui travaillaient pour la SNCF fermaient leur porte, notamment la CIMT.

J’ai donc postulé pour un emploi d’auxiliaire à la SNCF.

Je débutais donc au bas de l’échelle, fier d’incorporer une entreprise de cette dimension.

Ce qui m’importe de vous rapporter ce n’est pas mon déroulement de carrière, mais la situation de cette entreprise à cette époque.

Son effectif était de 440 000 agents, toutes fonctions confondues.

Beaucoup  de nos jeunes, encore à ce jour ne savent pas à quoi correspondent ces quatre lettres « Société Nationale Chemins Fer »

Non point comme le dit une boutade « Société Nationale des Canards Fatigués ».

Une Société Nationale est sous la tutelle de l’état, donc sous sa responsabilité juridique, responsable notamment de son équilibre financier.

Or à cette époque, l’état était redevable à la SNCF d’un impayé de 40 millions de francs de l’époque pour transport de troupes et de matériel militaire.

Vous comprendrez certainement pourquoi le déficit de cette société s’élève à plusieurs milliards d’euros.

Si l’on peut admettre que la gestion était déléguée aux directeurs de cette société, il n’en est pas moins vrai que l’état était son tuteur. Retenons également, à la création de cette entité, déjà certaines sociétés étaient déficitaires.

Nous savons tous quelles sont les obligations d’un tuteur.

Voilà un début d’explication à l’actuelle situation.

Quant au statut privilégié d’un agent SNCF, je vais vous donner quelques exemples et vous comprendrez, peut-être, vous qui croyez aux sornettes de la division orchestrée par nos dirigeants politiques que ces agents ont moins d’avantages que dans les entreprises privées.

Durant les trente glorieuses, des agents du service privé avaient des salaires supérieurs aux nôtres d’un quart, et souvent d’un tiers.

Cela, est encore valable aujourd’hui. Pourtant j’ai rarement entendu  certains de mes collègues se sentir offensés par cette situation.

Cette situation s’appliquait à tout agent SNCF quel qu’en soit son niveau hiérarchique.

Nos ingénieurs chefs de services avaient plusieurs centaines d’agents sous leurs ordres, dont certains services qualifiés de sécurité.

Avez-vous remarqué notamment, que certains trains transportent bien plus de passagers qu’un avion, et, un accident important peut faire autant de victimes qu’il y a de passagers.

Avez-vous comparé le salaire d’un pilote d’Air France avec celui d’un conducteur de TGV ?

Parlons si vous le voulez pour rester dans ce domaine de rémunération, des retraites des cheminots, très nombreux sont ceux qui sont obligés d’avoir un emploi s’ils veulent vivre correctement. Conséquence à cela c’est qu’ils travaillent donc plus longtemps que dans le privé.

Conséquence encore, grave parce qu’ils prennent la place d’un jeune qui, lui aussi a besoin de travailler.

Je me répète, mais c’est nécessaire, qui donc est responsable de cela si ce ne sont nos dirigeants politiques ?

On reproche aux cheminots de profiter de titres de transport « gratuits ».

Parfois quand un cheminot décline ce titre de transport, c’est qu’il est en activité, c’est à cet instant qu’il est critiqué. Tous les agents n’ont pas un uniforme.

Savez-vous que 75% des agents en retraite n’utilisent pas les titres de transport, et préfèreraient une meilleure pension de retraite.

Peut-on donc qualifier cela d’un avantage ?

Il est souvent reproché aux cheminots d’avoir un treizième mois de salaire, reproche infondé parce qu’il s’agit de la PFA (prime de fin d’année).

Voilà encore une critique infondée.

Cette PFA n’est pas un mois de salaire parce qu’elle ne comporte aucune autre prime.

Savez-vous à quoi correspond son montant ? C’est tout simplement que le salaire annuel d’un agent est réparti sur treize mois et non sur douze.

Nombreux sont ceux qui ont entendu dire que les cheminots sont une grande famille, et durant de nombreuses années cet esprit de famille a été protégé par la solidarité des agents.

Mais la raison de cette PFA, même de nombreux cheminots n’en connaissent pas sa création.

Un haut responsable de la SNCF a souhaité que tous les enfants de cheminots aient un cadeau pour la NOËL.

En conséquence, il a décidé que cela serait possible si les parents avaient pour cette fête un petit pécule favorable à l’achat d’un cadeau.

La SNCF c’est également ça, et de nombreux patrons d’entreprises petites ou moyennes s’en sont inspirés.

Porter à la connaissance de ceux qui nous critiquent de telles informations me parait indispensable.

Si seulement par cela je pouvais réconcilier tous mes concitoyens, ce serait mon plus beau cadeau.

Je ne saurais en vouloir à ceux qui ont cru à toutes ces informations, volontairement erronées, mais je voudrais attirer leur attention sur l’importance de cette dangereuse transformation du statut de la SNCF.

Je souhaite également attirer l’attention de ceux qui croient que cette réorganisation de la SNCF va résoudre les problèmes supportés par les voyageurs, retards et pannes à répétitions ne seront nullement résolus, même si la direction est confiée à une société privée.

Si mes concitoyens veulent se donner la peine de réfléchir, ils comprendront, que comme leur véhicule personnel, s’il n’y a pas d’entretien, la panne viendra en fonction des cadences d’utilisations.

Quant aux infrastructures qu’elles soient routières ou de voies ferrées, l’absence d’entretien régulier conduisent aux désagréments supportés par les usagers.

Les cadences imposées par l’augmentation démentielle de la population ont raison des installations même les plus performantes. Faire circuler des trains dans ces conditions sature les réseaux électriques d’alimentation.

C’est le même problème que celui qui se produit chez vous si vous mettez en service la totalité de vos appareils électriques simultanément.

La SNCF, comme de nombreuses sociétés importantes, possédait un esprit d’équipe qui nous était envié.

A la retraite ils étaient très souvent sollicités pour leurs compétences et pour une probité exemplaire, de très nombreux de mes camarades étaient pressentis pour garder et entretenir des propriétés de notables.

Volontairement, ou par incompétence, tous ces gouvernements ont laissé mourir cette société fleuron de notre nation.

Record du monde de vitesse ferroviaire, quelle satisfaction pour tous les cheminots mais également pour tous les citoyens français.

A la SNCF, la technicité a évolué à grands pas, les agents se sont adaptés à ces changements rapides et passionnants, mais la disparition de ses effectifs à raison de 6 000 par an, a eu pour conséquence la réduction des cadences d’entretien.

Pourquoi cela ? Pour favoriser les transports routiers et satisfaire des capitaux d’actionnaires sans anticiper l’appauvrissement des ressources naturelles.

La SNCF a été une importante formatrice avec ses nombreuses écoles réputées au point que l’industrie venait piocher dans cette fourmilière.

La nomination des Directeurs de cette entité la SNCF est faite en fonction des appartenances politiques de ces derniers, tout comme par exemple celles des Préfets. C’est cela que l’on qualifie d’indépendance par rapport aux Présidents et leurs gouvernements.

Malgré cela, tous ceux que j’ai pu connaître ont été exemplaires, ils étaient les fusibles lors de crises graves.

La réforme de la SNCF n’a qu’un seul but que mes concitoyens ne veulent pas voir, pourtant le but est clairement affiché dans le  comportement de nôtre Président et de son gouvernement, chercher à chérir l’UE pour soigner leur image personnelle aux dépends de notre identité nationale.

La France est entrée dans la phase d’autodestruction morale, intellectuelle et industrielle.

Le rapport qui vient d’être remis au premier ministre n’est autre que la copie de ce que le gouvernement souhaitait y voir, une mascarade coutumière.

Pourquoi cela ? Faciliter les coudées du gouvernement face aux oppositions du monde cheminot.

Il en est ainsi notamment pour la suppression des lignes déficitaires. Cela permet au gouvernement de retirer provisoirement ce passage qui fâche les cheminots mais également les Présidents de région.

Le gouvernement sait fort bien que cette suppression se fera sans qu’il ait à en prendre la décision, ces lignes disparaitront parce que non entretenue la sécurité ne sera plus assurée, donc vouée à l’abandon.

Une belle image de la fourberie non point de Scapin mais du Président et de son premier ministre sous couvert du fusible (Madame la Ministre du transport).

Chers concitoyens, j’espère que vous avez mesuré l’importance du maintien de ces lignes.

En voici une certaine réflexion.

Par ces suppressions, nos enfants ne pourront plus se rendre aux collèges ou lycées, pour les parents, impossibilité de se rendre sur leur lieu de travail, donc perte de son emploi.

Une désertification du territoire, donc d’un aménagement cohérent, populations sacrifiées.

Voilà où nous conduit « l’EGO » de nos dirigeants politiques.

Nous avons tous tendance à oublier que le système social que nous avions jusqu‘à ces dernières années, est le résultat de combats acharnés pour que toutes les classes sociales puissent équitablement profiter des résultats de notre travail.

Cela date de la révolution, mais plus proche de nous, de mai 1968, combat dont c’est son cinquantième anniversaire dans deux mois.

Ces révolutions ont coûté la vie à de valeureux concitoyens.

Quelle idiotie que de devoir en arriver à ce stade, alors que le bon sens permet de régler les problèmes.

En 1968, de graves affrontements ont eu lieu, inutilement, car toutes les parties prenantes se sont retrouvées à la même table des négociations.

Cette période a coûté cher à l’économie du pays, aujourd’hui, l’incompétence de nos dirigeants politiques ne leur permet pas de comprendre qu’il ne faut pas revivre cette période.

Aujourd’hui, le climat social, est identique à celui de 1968, c’est ce que j’appréhende plus intensément.

Un combat social, n’est pas l’objet d’une corporation, car si l’une d’entre elles revendique, les résultats obtenus profitent à toute la population. Cela, trop nombreux sont ceux qui ne veulent pas l’admettre, cependant, ils ne refusent pas l’amélioration des conditions de vie de tous.

En 1968, la SNCF a joué un rôle de premier rang dans ce conflit généralisé, parce qu’elle a paralysé toute l’économie du pays en interrompant toute circulation de trains.

Si cela doit se reproduire, alors vous comprendrez, que le monde ferroviaire a une place capitale.

Si certains se rappellent certains propos que j’ai tenus en 2008, prévoyant que la crise serait longue et dure, reconnaîtront que je ne juge pas une situation sans analyse d’éléments précurseurs.

La tension est explosive, parce que la jeunesse a mesuré l’importance du mauvais climat, or comme en 1968, cette dernière s’est abandonnée à des actes nécessaires quand la République devient une dictature.

Il y avait dans la rue, toutes les classes de la société, de l’intellectuel au simple manœuvre, sans aucune différence de classe sociale.

De gros dégâts matériels furent déplorés, il n’est jamais agréable de voir ses biens partir en fumée.

Je ne veux alarmer personne, mais au contraire, tenter de faire prendre conscience de la situation.

En 2017, grossière erreur de choix dans l’équipe dirigeante de notre pays, faut-il pour autant, accepter sans mot dire la destruction de notre patrie. En présence de cette direction financière « d’EGOS », qui ne veut pas admettre que les citoyens de notre pays sont avant tout des « Français » avant d’être des « Européens ».

Nous avons notre culture, notre tempérament, nos valeurs morales, un capital que nous ne pouvons pas morceler.

L’élection de notre Président, n’est pas une réussite, c’est le résultat d’une opportunité savamment orchestrée. Le dernier face à face avec Madame Le PEN, en est le point fort.

Dernièrement, une petite phrase en dit long sur l’agilité du Président à reprendre les idées du FN en déclarant qu’il faut privilégier les français pour l’emploi. Que penser de ce qu’il a dit quand il parlait de l’immigration ciblée ?

Que penser encore quand à présent la France fait la chasse aux paradis fiscaux quand elle attribue aux entreprises qui veulent s’installer en France des terrains et des défiscalisations. Paradis fiscal ou interprétation bizarre ?

Que penser également sur ce même sujet de la condamnation de Monsieur CAHUZAC ?

La réforme de la SNCF, comme toutes les réformes engagées dans la précipitation nous conduisent dans une impasse, dans quelques mois notre belle France se retrouvera dans la même situation que la GRECE.

La SNCF, comme d’autres importantes institutions, sont les fondations d’un édifice stable qui a su résister à de graves situations, notamment à l’invasion puis l’occupation par l’Allemagne.

Européens nous le sommes depuis la nuit des temps par notre situation géographique, pour cela devrait-on refuser de rester indépendants ?

Pour l’instant, l’économie française survit parce que la génération dont je suis a su ménager, tant bien que mal l’équilibre financier, ce qui nous permet de compenser partiellement à la défection de l’état incapable de fournir les emplois qui boosteraient l’esprit et le désir de contribuer à l’épanouissement de notre nation.

Pour terminer cet article, vous qui pensez que la SNCF est  « édénique », je vous demande pourquoi vous n’avez pas postulé pour un emploi dans cette entité ???

 S'il vous plaît, partagez intensément cet article. Merci

BAYARD

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