JUSTICE. Je Voulais juste rentrer chez MOI
Vous aurez reconnu le titre du film projeté sur la chaine France 2 ce mercredi 24 janvier.
Je rends hommage au réalisateur et à tous les acteurs de ce film exceptionnel.
J’ai une pensée particulière pour Monsieur Patrick DILS pour avoir souhaité que ce film retrace le calvaire enduré.
Il a mis en évidence les bassesses de « l’animal humain », mais aussi son courage, sa pugnacité à sacrifier sa vie pour sauver son honneur et celui de sa famille.
Patrick DILS est un être exceptionnel, comment a-t-il pu réussir à se construire, lui qui n’était qu’un adolescent ?
Un adolescent qui faisait confiance à des adultes sans scrupules, dépourvus d’humanité.
Des êtres humains qui n’avaient pas le courage de s’opposer à leurs supérieurs avides de résultats et de promotions.
Des êtres qui méritent des sanctions exemplaires, des êtres qui n’ont pas hésité à mettre en danger la vie d’autrui.
Nombreux sont ceux qui ont été condamnés pour un tel motif. Ces derniers sont couverts par de solides remparts.
Comment peut-on encore oser se promener la tête haute dans la rue, se regarder dans un miroir fiers d’avoir rapidement trouvé un coupable sur mesure.
Que penser de ce monde d’enquêteurs ? Quelle formation reçoivent-ils ? Psychologiquement ont-ils la force d’analyser, de s’opposer à toute pression des différents protagonistes ?
Seraient-ils des « scénaristes » sans talents ?
Ce film relate des faits réels, c’est ainsi qu’il a été présenté.
Dans ce type de faits, je suis toujours indigné par les reconstitutions. Pourquoi ?
On conduit l’accusé menotté sur les lieux du drame, on lui indique le lieu où ont été retrouvées les victimes, on rectifie son trajet, s’il ne correspond pas à celui qui lui est imposé.
En un mot l’accusé est un animal tenu en laisse.
C’est ainsi dans toutes les reconstitutions, parce que l’on pense que l’enquêteur a raison.
Dans le cas de Patrick, ils lui ont imposé un trajet qui ne pouvait être fait qu’avec une corde solidement amarrée au sommet du talus.
Le policier était lui-même en difficultés pour escalader ce talus.
En utilisant ce système d’aide, on pourrait en conclure qu’il avait prémédité ce geste.
Comment pouvait-il deviner que des enfants seraient là, jetant des pierres sur tout ce qui bougeait au bas du talus ?
Pourquoi cela n’a pas interpellé le juge chargé de la reconstitution ?
Si l’accusé avait pu refaire le parcours du jour de ce terrible meurtre, il serait allé vers sa poubelle habituelle qui lui procurait naturellement l’objet de son passetemps.
L’éducation de cet adolescent, reçue de ses parents est exemplaire. Voilà ce qui ce qui résonne dans sa tête, le désir de ne pas décevoir ses parents par un comportement réservé à ceux qui n’ont rien pour se nourrir.
Ceux-là même qui pourraient voler pour survivre, mais par dignité fouillent dans les poubelles.
Le débat avait pour thème :
Accusé à tort : faut-il avoir peur de la justice ?
Qui donc est en fait un justicier ?
Le quotidien est émaillé de faits semblables, certes avec de moindres conséquences.
Juger n’est pas condamner.
Juger prématurément est un acte banalisé qui n’effleure par notre esprit.
Il m’arrive certainement d’être jugé comme il m’arrive de penser que mes concitoyens ne soient pas disposés à respecter les règles de la vie en communauté. Ce n’est pas pour cela que je les condamne, cependant il m’arrive de m’éloigner d’eux.
Le doute devrait être toujours présent à notre esprit, il est le garant de la recherche de la vérité.
Malgré les moyens mis en œuvre dans la recherche scientifique des éléments indispensables à une enquête sans failles, il ne peut y avoir de prises de décisions sans une vérification minutieuse des indices.
Une enquête sérieuse ne peut être faite dans un climat de suspicion.
Auditionner un prétendu coupable ne doit pas se faire dans un climat de chiffres de réussite, l’apaisement est souvent plus profitable au harcèlement.
Si vous étiez retenu comme suspect dans une affaire de cette ampleur, quelle serait votre réponse à cette question ?
Plus de cinq cents personnes sont sous les verrous dans des conditions identiques, difficile de ne pas avoir peur.
Je crois qu’une question fondamentale devrait se poser. Nos institutions qui devraient être complémentaires sont-elles capables, juridiquement de prendre une décision collective sans se faire la guerre d’égos ?
Lors des procès de ce type, les jurés ont-ils entre les mains tous les éléments nécessaires à une analyse approfondie ?
J’en doute parce que les dossiers sont trop importants pour qu’ils aient le temps d’en prendre connaissance.
Ils sont en fait, comme le prévenu, orientés vers une décision déjà imaginée en coulisses.
L’instruction d’un tel dossier est-elle faite par une seule personne ou par un groupe ?
Sont-ils en charge de différents autres dossiers simultanément ?
Peut-on être au four et au moulin ?
Voilà des arguments qui nous permettent d’avoir peur de la justice.
Un être humain, est versatile, ces institutions ne devraient pas être contraintes par cet état qui sommeille chez de très nombreux de nos concitoyens.
Les évènements quotidiens nous apportent la confirmation.
Si nous avons un soupçon de franchise, nous voyons bien que le parfait n’existe pas, ce n’est pas pour cela qu’il faut dériver.
La dignité de l’être humain se respecte parfois par des critiques cinglantes, elles peuvent bien souvent agir en contre poison.
Je suis avec attention des sujets d’actualité, cette actualité qui pour certains ne dure pas plus d’un jour, voire même quelques heures. J’en ai confirmation par les conversations.
Certains sujets sont très douloureux, comme cette terrible catastrophe de MILLAS, qui plonge dans la tristesse des familles entières.
Dans cette affaire j’ai pu constater que certains magistrats et non des moindres, ont prématurément fait des déclarations dérangeantes, tendant à faire supporter les torts sur certaines personnes.
Des actes précipités ont eu lieu, alors que la plus grande prudence était de mise. Il s’agit surtout de ce simulacre de reconstitution, je dirais même une mascarade.
Certaines question que le citoyen lambda dont je suis, n’ont pas été évoquées et par conséquence restent une énigme.
Elles semblent si logiques que l’on peut se poser des questions sur l’impartialité des débats.
Pour le respect de ces familles éplorées, je souhaite que nos institutions se ressaisissent, c’est la moindre des attentions que nous puissions leur apporter.
Une nouvelle reconstitution est indispensable pour lever le doute (encore lui) sur la polémique de « la barrière » ou « les barrières » levées on baissées.
Un être humain est retenu par les forces de l’ordre, un être humain, qui, peut-être, subit la pression d’une décision qui perturbe son état psychologique.
Je pourrai citer encore d’autres exemples, j’espère encore innocemment, que l’être humain saura retrouver la voie de la raison.
Certains propos de mes articles réveillent les susceptibilités de mes lecteurs et sont considérés comme provocateurs.
Cela est le résultat de mon attachement à la démocratie, à la liberté de penser et de s’exprimer.
BAYARD