Sully disait : « Pâturages et Labourages « sont les deux mamelles de la France
Ceci a été maintes fois répété au sortir de la dernière guerre, il fallait flatter cette corporation indispensable après ce chaos. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et pourtant c’est toujours d’actualité avec une démographie insolente qui ne cesse de grandir.
Madame de SEVIGNE disait : « Savez-vous ce qu’est que faner ? C’est batifoler dans un pré en éparpillant de l’herbe ».
Alors qu’aujourd’hui, certains sont sur une plage de sable chaud et doré, les orteils en éventail, d’autres ont les leurs blessés par les chaussures de sécurité.
Ce n’est pas de cette douleur physique qu’ils souffrent, mais du désintéressement total, voire même de l’humiliation que nombreux leur témoignent.
Ils ne sont malheureusement pas les seul dans ce cas, mais, que serions-nous sans eux et le fruit de leur travail ?
Les premiers, prennent place dans une salle de restaurant, les pieds sous la table, le regard figé sur la belle entrecôte. Pensent-ils un seul instant que ce merveilleux moment, ils le doivent à ces éleveurs, qui, aujourd’hui s’affairent à rentrer le foin par crainte de la pluie annoncée.
Leur journée a commencé alors que les premiers restaient plongés dans leur sommeil.
Ont-ils pensé, que, si cela était possible de partir en vacances, ces professionnels devront se contenter des courtes journées de l’automne ou de l’hiver ?
Ces deux professionnels dont je parle aujourd’hui me sont inconnus, pourtant, ils ont été les premiers à me faire un signe de la main alors que je procédais à l’entretien du fossé longeant notre demeure.
Voilà de quoi sont capables ces deux jeunes personnes.
En regardant attentivement, leur comportement au volant de leur tracteur attelé à des remorques impressionnantes, des ensembles parfaitement équipés d’une signalisation officielle, se déplaçant avec les précautions nécessaires à une sécurité optimale, gênés par les ralentissements qu’ils procuraient.
J’étais en admiration, et j’imaginais l’exceptionnelle valeur humaine de ces deux jeunes gens, mais aussi le bonheur de leurs parents.
Pourtant, malheureusement, aujourd’hui, pour beaucoup de mes concitoyens, ils sont considérés comme étant des « riens ».
Ils sont les nombreux poumons de notre planète.
Quand l’un d’entre eux disparait, laminé par les charges ou les caprices de la nature, la France toute entière s’essouffle et porte le deuil.
La reconnaissance de leur indispensable présence viendra un jour prochain, plus proche que nous le pensons.
La faim dans le monde frappe déjà une partie de l’Afrique, mais également chez nous en France, parce que nous ne savons pas donner une réelle valeur aux humains et aux choses.
Mesdames et Messieurs, vous qui, chaque jour devez composer avec les caprices de la nature, j’adresse mes encouragements et vous fait part de ma sincère reconnaissance et de mes chaleureux remerciements.
BAYARD