Le deuxième tour des législatives nous a livré le nombre des élus pour chacun des partis.
Il y a de bonnes et heureuses surprises pour certains, pour d’autres les résultats inquiétants auxquels ils pouvaient s’attendre.
Si nous sommes capables de faire la part belle à l’objectivité, nous sommes capables d’en tirer une leçon.
Or, celle-ci fait défaut à chacun d’entre nous et fausse l’analyse.
Les projections en nombre d’élus n’ont pas été fidèlement respectées surtout pour le nouveau parti de « La République En Marche ».
Est-ce bien ainsi que devait se nommer ce dernier, ne serait-ce pas « La République Emmanuel Macron » ?
Peut-on réellement la qualifier de « République » ?
Les prochains mois nous feront peut-être déchanter parce qu’elle ne ressemblera pas à celle issue de la Révolution.
Nous avons tous souhaité un renouvellement de la classe politique, mais qu’attend donc chacun de nous ?
Le programme avait bien des zones d’ombre, mais nous ne pensions pas à des surprises désagréables.
Juger dès à présent serait prématuré.
Le nouveau gouvernement est maintenant formé, la marche forcée promise peut donc rompre l’immobilisme.
Une floraison généreuse d’ordonnances nous est promise, d’autant que les députés de « LREM » ont signé un contrat de travail obligataire de soutien sans faille au Président et à son gouvernement.
C’est peut être cela la démocratie moderne ?
Dans un précédent article, je déclarais que le plus important parti politique aujourd’hui est celui des abstentionnistes. Les résultats des législatives le confirment.
Le LREM a déjà perdu de la crédibilité, notamment parce que pour l’élection présidentielle, de nombreux citoyens ont voté pour ce parti par complaisance dans le seul but de faire barrage au FN.
Ce type de comportement n’est pas sans conséquences, l’abstention pour les législative en est le reflet.
Encore un problème d’objectivité.
Le taux d’abstention de 57,3 % a atteint un record historique sous cette cinquième république, soit en nombre de voix par rapport au nombre d’inscrits de près de 26 931 000 auxquels il ajouter 2 millions de bulletins blancs ou nuls.
Donc, 29 millions de mes concitoyens ne se sont pas « soumis » à cette consultation et deviennent, pour diverses raisons des « insoumis ».
A l’assemblée nationale, Monsieur le Président a, pour l’instant la majorité qu’il asservit en apparence. Qu’en sera-t-il quand ces députés comprendront qu’ils n’ont pas le choix dans l’approbation ou la désapprobation ?
Accepteront ils de courber l’échine, de voter contre leurs idées ?
Qu’en sera-t-il de notre pays quand tous ces insoumis auront leur assemblée dans la rue et que tout le pays sera paralysé ?
Aurons nous une équipe de frondeurs avec ce nouveau quinquennat ?
Déjà, deux d’entre eux n’ont pas voté la nomination de leur chef de groupe à l’assemblée parce qu’un soupçon d’immoralité plane au-dessus de ce chef de groupe.
Continuité dans les méthodes ???
Le recours aux ordonnances risque de déplaire, une atteinte à la démocratie n’est pas facile à supporter quand on a une âme de républicain.
Monsieur le Président en est conscient c’est pour cela qu’il fait preuve de tant d’impatience.
Il sera difficile à certains députés capables de diriger des entreprises, des équipes d’hommes et de femmes dans un esprit de concertation, d’obéir à des injonctions à caractère régalien.
La rigueur ne peut et ne doit se prévaloir sur un débat démocratique, cela n’exclue la discipline.
Certains se prêtent à dire que notre nouveau Président aurait un comportement semblable à celui de Monsieur De GAULLE lui-même président.
Nous en connaissons tous cette période de l’histoire.
Mais voilà, c’était Mr De Gaulle, un homme qui eût le courage de soumettre son titre au référendum qui l’obligea à se retirer.
Cet épisode dura dix ans, je ne crois pas que nos nouvelles générations auront la même patience.
Nous avons tous souhaité le changement, mais nous avons surtout souhaité se débarrasser de ces politiques qui n’en avaient que le titre.
Certes, il fallait modifier les méthodes gouvernementales, pour le moins en améliorer les performances absentes dans de nombreux domaines.
Le programme sur ce point n’était pas d’une limpidité totale, c’est ce qui a été maintes fois reproché à notre Président alors candidat.
Son élection il la doit pour beaucoup à la présence du FN en position de vainqueur dans cette confrontation, et, surtout à la mauvaise prestation de Mme Le Pen lors du dernier débat.
Tout cela a contribué à l’élimination du candidat de la France Insoumise.
Comme de nombreux concitoyens, j’ai rêvé d’un meilleur destin pour mon pays. Aujourd’hui il est trop tôt pour dire si ce programme rétablira un équilibre social indispensable à toute nation qui aspire à la paix.
Ce programme pourrait réussir si les problèmes à résoudre étaient strictement nationaux, malheureusement ce n’est pas le cas, pire encore ils passent au deuxième rang.
Ce programme permet de satisfaire l’UE, mais pour cela, une condition de grande taille est à résoudre celle de ne pas éliminer des débats les pays moins influents parce que précaires.
Ce n’est pas un pari gagné quand on constate qu’au moins deux pays font entendre une voix dissonante.
Ce qui plombe les intérêts de la France est principalement cette dette qui ne cesse d’augmenter sans espoir de règlement.
Quand on évoque des sacrifices, c’est sur les plus vulnérables et déjà démunis que l’état s’en prend.
L’état est incapable de s’imposer des restrictions budgétaires de fonctionnement. En est pour exemple tous ces députés qui grèvent par leurs salaires notamment.
La loi de moralisation n’est qu’un leurre car trop de personnes politiques ou à la tête de gros organismes sont impactées par des tricheries impunies à ce jour.
Combien de magistrats faudra-t-il pour instruire tous ces dossiers, dans combien d’années serons-nous revenus à des pratiques légales ?
Durant cette période électorale, comme dans toutes les précédentes, Les prix des produits de consommation courante ont subi de fortes augmentations, une anticipation sur une augmentation imaginaire du pouvoir d’achat.
Que font nos gouvernements de positif sur ce pouvoir d’achat ? Rien que créer un écran de fumée peut-on espérer de ce gouvernement une amélioration ?
Qui, durant au moins une année, osera bloquer les prix à la consommation et verbaliser ceux qui dérogeront ?
Pourquoi ce nouveau Président n’a pas souhaité augmenter le taux de la TVA ?
La raison est très simple, l’augmentation des prix à la consommation augmentant provoquent une augmentation des prélèvements sur ces produits. Qui sont donc encore les bénéficiaires, l’état et ces monumentales firmes nationales et internationales.
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément.
Mais voilà la conception du programme de Mr le Président n’était pas de nature à être comprise par tous les concitoyens, c’est bien plus simple pour convaincre quand on ne comprend pas.
La lune de miel éphémère touche certainement à sa fin.
Les semaines à venir seront celles de la déception et de l’amertume.
BAYARD.