Nous sommes aujourd’hui le 24 octobre 2016 et les vendanges ne sont pas terminées.
La météo est peut-être la <responsable>.
Cependant, tous les ans, à l’approche de celles-ci, nombreux sont les commentaires qui prédisent une récolte exceptionnelle.
Qu’importe, ces commentaires, qu’ils soient vrais ou faux, l’essentiel n’est-ce pas d’appâter une éventuelle clientèle et notamment celle qui n’a pas la possibilité de connaître la qualité du raisin.
Il est vrai qu’au premier regard, les pieds portaient de nombreuses et belles grappes.
Cela est-ce suffisant pour affirmer que le vin sera exceptionnel. La quantité n’est pas un gage de qualité. Je pense pour ma part que ce millésime ne sera pas à retenir.
Les photos qui accompagnent mon article vous permettront de juger par vous-même.
Ces images montrent que de nombreuses grappes comportent bon nombre de grains verts, et que d’autres sont grillés par le soleil.
Dans l’Entre deux Mers, la plupart des vendanges sont faites à la machine. Cette dernière est incapable d’éliminer les grappes incorrectement mûres.
Alors vous comprendrez qu’une grappe de raisin qui n’est pas mûre est de la même qualité qu’une pomme ou une poire verte.
J’ai rencontré, dans d’autres régions, des viticulteurs me déclarant que contrairement à ce que certains disaient, la récolte 2016 serait inférieure de 25% à celles des années précédentes. Tous étaient d’accord pour dire que le degré d’alcool serait très important, atteignant dans certains vignobles du sud de la France la valeur de 14°.
Ils précisaient qu’ils égalaient les valeurs des cépages Espagnol.
Nul ne pouvaient affirmer si ce phénomène était dû à la canicule de cet été ou d’un processus de changement climatique jamais vu jusqu’à ce jour.
Quand on leur pose la question : Qu’allez-vous faire si ce phénomène se reproduit pendant plusieurs années ?
Nous ne savons pas répondent-ils.
Quand des professionnels du vin sont sans réponses, on peut se demander que va devenir la viticulture et toutes ces plantations qui se multiplient ?
Ces degrés d’augmentation sont l’élément inquiétant, parce que son augmentation conduira à une diminution de la consommation et donc à des stockages importants qui provoqueront la chute du cours.
Il n’y a pas d’actes sans conséquences. Peut-on minimiser l’impact d’une telle situation ?
Certainement si la lucidité devient la qualité première des individus.
La réduction des autorisations de plantation est certainement une des voies à explorer.
Changer de cépages, peut-être parce que nous sommes devant une inconnue de taille : comment va évoluer le changement climatique ?
Peut-être, dans l’Entre deux Mers, faudra-t-il revenir vers d’autres cultures abandonnées au profit de la viticulture ?
L’anticipation coûtera cher parce que le matériel utilisé ne sera pas le même et que les investissements vont provoquer encore des cessations d’activités ou des faillites, conséquences certaines.
Bayard.