Dans mon enfance, j’ai eu la chance de connaître le bonheur qui compensait mes modestes origines ; une nature généreuse, luxuriante, peuplée d’une faune sauvage surprenante, des paysages multicolores insoupçonnés.
Renier ses origines, c’est mourir un peu, vivre avec elles, c’est encore rêver.
Ce <rescapé> on le trouve trop souvent maintenant, victime de ces monstres meurtriers utilisés pour les transports.
Nos routes en sont devenues d’immenses cimetières pour tous ces animaux.
La modernisation du monde des transports a, comme toutes les nouveautés, transformé les conditions de vie des hommes et des animaux.
Jadis, quand les véhicules étaient tractés par des animaux, rencontrer un hérisson écrasé était un phénomène exceptionnel.
Vous l’aurez compris, un hérisson a élu domicile dans notre jardin.
C’est par hasard que nous l’avons rencontré, lui qui se déplace principalement la nuit pour échapper aux prédateurs a un jour décidé d’apparaître en fin de journée.
Il a été aussi surpris que nous par cette rencontre
Certains indices laissés sur notre terrasse nous laissait penser à lui, mais sans certitude.
Nous avions remarqué que la nourriture de notre chat diminuait rapidement. Cette diminution était imputée, peut-être à tort à d’autres chats peu scrupuleux.
Cependant, la gamelle du chat était vidée totalement de ses croquettes, même celles d’accès difficile.
Nous avons installé une cachette inaccessible pour le chat, dans laquelle nous avons déposé des croquettes. Au petit matin, la cachette était vide.
Nous avons renouvelé l’opération et constaté que notre nouveau protégé est vraisemblablement le<pique assiette>.
Ou se cache-t-il la journée ? Cela reste un mystère.
Peu importe, l’essentiel est qu’il se sente en sécurité et que l’idée de traverser la route ne lui effleure pas l’esprit.
On voit bien que les animaux comme les humains s’accoutument très facilement de l’assistance gratuite.
Longue vie à tous ces animaux qui, par ces fortes chaleurs souffrent du manque d’eau et de végétation verte.
Bayard