Comme vous et moi, ils étaient des citoyens français, un couple comme tant d’autres, des parents attentionnés pour un enfant qui ne demandait pas à vivre un tel drame.
Un enfant comme tous les autres qui s’épanouissait dans ce cocon familial.
L’horreur est bien pire sur ce point, priver un enfant de cet âge de l’entourage familial est un acte inqualifiable que l’on ne peut comprendre parce qu’il dépasse l’absence de discernement dans la chronologie des pensées et des comportements humains.
C’est avec une profonde tristesse que la France s’indigne, une nation qui a perdu tous ses repères, une nation qui ne reconnaït plus ses citoyens.
Ce petit être est au centre de nos pensées, l’émotion est si forte que l’on en oublierait de rechercher comment un être humain peut en arriver à une telle folie.
Notre pensée va également à la famille, à tous les proches plongés subitement dans l’abîme de l’horreur.
Ce couple avait en charge notre sécurité, voilà qu’en un court instant ils n’ont pas su assurer la leur.
Ce qui touche les forces de l’ordre aujourd’hui, atteindra d’autres corporations demain, et bien plus encore parce que de nombreux loups sont enfermés dans la bergerie hexagonale depuis bien longtemps.
La période du ramadan décuple l’appétit, surtout celui de la vengeance.
Pourquoi donc cette vengeance ?
La planète entière est menacée, la querelle des classes est une démonstration quotidienne, attisée par des maladresses de part et d’autre des clans, des décisions injustifiées, de l’exaspération de tous les citoyens pris en otages par une politique irréfléchie.
Les forces de police trop sollicitées depuis trop longtemps perdent leur concentration, affaiblissant la force physique.
Les erreurs successives du gouvernement, l’incohérence des dispositions prises sur les problèmes de sécurité ouvrent grand les portes aux attentats.
Fallait-il autoriser les Fans Zones alors que l’état d’urgence était décrété ?
Comment pourrait-on interdire les ventes d’alcool alors que BORDEAUX vient d’inaugurer la cité mondiale du vin ?
Comment peut-on oser interdire aux syndicats de manifester dans la rue sous prétexte qu’ils ne font pas la police ?
Tous ces casseurs sont connus des forces gouvernementales de répression, que fait donc le gouvernement par anticipation ?
Que fait donc la justice ?
Faut-il attendre une révolte générale pour que les citoyens s’entre-tuent ?
Aujourd’hui, après ce drame de Magnanville, la France toute entière est anéantie, mais qui donc saurait remplacer cette maman et ce papa ?
Qui pourrait l’aider à se construire avec autant d’amour et de prévenances que ces chers parents ?
Quel sera son avenir avec dans sa tête l’effroyable image de ses parents assassinés par un de ses semblables ?
Qui peut dire quel sera son comportement quand il aura l’âge de s’exprimer dans chacun des actes quotidiens ?
La vengeance sera-t-elle présente à son esprit ?
A ce jour il ne réalise pas que ses parents sont disparus pour toujours. Comment pourra-t-on lui expliquer la vérité, quand plus tard il demandera pourquoi ses parents l’ont abandonné ? Espérons que le temps qui passe l’aidera à dissiper au maximum le spectre de cet épisode de sa vie.
C’est lui qui est la plus grave des victimes, parce qu’il est sans défense et qu’il a tout à apprendre. Malheureusement, demain peut-être un autre drame se produira et chassera celui-ci.
BAYARD