Les mouvements sociaux de mai 1968 et ceux de mai 2016 ont une certaine similitude, mais ce dernier n’est pas une copie conforme.
En mai 1968, ceux qui avaient embrassé le monde du travail se souviennent, je suis de ceux-là.
Il faut se rappeler que le Président de la République était un homme exceptionnel, un chef d’état avec une vision à court et long terme.
Pourquoi ce mouvement social dont on connait l’ampleur est tombé comme un cheveu dans la soupe.
Les salariés de tout bord se trouvaient, comme aujourd’hui, dans l’impossibilité de boucler les fins de mois. Après des années d’efforts acharnés pour reconstruire le pays, ces salariés constataient qu’une certaine classe de la société les exploitait et accumulait la richesse.
Une mentalité créée par les conditions de survie de cette guerre atroce.
Les salaires étaient devenus largement insuffisants pour régler les charges quotidiennes, alors que d’autres tiraient profits de biens acquis dans une certaine opacité, la goutte qui fit déborder le vase.
Cet homme exceptionnel, de formation militaire, donc autoritaire aurait pu faire usage de ce statut pour imposer ce qu’il pensait bon pour notre France.
Il n’en fut rien, en totale démocratie, il organisa un référendum, le peuple décida et cette décision fut appliquée.
Cet homme démissionna et se retira non sans amertume mais dignement pensant qu’il avait exemplairement servi son pays.
La similitude certaine, est celle de la situation des salariés en 2016.
Cette situation est venue progressivement, mais les responsables politiques de cette dernière trentaine d’années ont volontairement fermé les yeux.
L’accumulation vertigineuse du laisser-aller fait qu’aujourd’hui la France compte au moins trois millions cinq cents mille sans emplois et autant d’autres en emplois précaires.
Ces Politiques volontairement inconscients, n’ont pas un soupçon de modestie leur permettant de reconnaître leurs erreurs, se bornant à asservir les salariés en leur supprimant les acquis indispensablement nécessaires pour assurer une vie normale à leurs foyers. Mieux encore, ils décident sans concertation réelle, s’abstiennent du vote des députés, imposent par la constitution et son article 49-3, des dispositions antisociales.
Voilà ce qu’un Président et un Premier ministre issus du parti socialistes sont capables de faire. La démonstration confirme que la situation 2016 n’est pas une copie conforme.
Le gouvernement stigmatise le représentant syndical de la CGT, le déclarant responsable de toutes ces manifestations.
Les syndicats ont été progressivement affaiblis par toutes les largesses juridiques accordées au patronat.
Un représentant syndical ne décide pas de faire ou ne pas faire grève, chaque syndiqué, a en son âme et conscience, la liberté d’agir ou pas.
Personne à ce jour n’est en capacité de dire quand ce duel se terminera. Une chose est sûre, notre pays sera encore une fois montré du doigt et notre économie en souffrira.
Mon seul espoir serait de voir mes concitoyens prendre conscience que nous devons tous faire preuve de civisme en contenant nos émotions et en ne cédant pas à la panique égoïste.
Bayard.