Madame Elise LUCET, n’est pas du genre langue de bois. Son émission sur France 2, CASH INVESTIGATION en est une bonne preuve.
Toutes ses émissions sur les sujets sensibles sont une réussite. Les commentaires que nous pouvons lire ou entendre sont des plus élogieux.
C’était un état des lieux difficile à imaginer, à moins d’être plus ou moins plongé dans ce système en tant que victime anonyme.
Je peux vous certifier qu’il n’y a rien d’exagéré dans cet état des lieux très inquiétant.
Pour être aux premières loges des rangs de vignes, je confirme que les épandages sont nombreux et très dérangeants.
Après avoir débuté ma vie dans une campagne Pyrénéenne, loin de toute nuisance chimique ou pollution industrielle, j’ai investi la vie urbaine pendant toute une carrière. Je me suis retiré à présent en milieu rural de l’Entre-deux-Mers en GIRONDE.
Ici le cadre ressemble d’avantage à la tranchée des baïonnettes qu’à un éden bucolique.
Dès mon arrivée en l’an 2000, j’ai constaté que la culture de la vigne ne ressemblait en rien à ce que j’avais connu.
Les traitements se succédaient à intervalles rapprochés, conditionnés par des conditions atmosphériques, mais également par des dispositions gouvernementales qui demandaient aux viticulteurs de traiter par mesures <de précaution>.
J’ai vite compris que, nos gouvernements étaient à la solde des grands fabricants de traitements phytosanitaires, d’engrais, de désherbants et que sais-je encore.
L’amendement des vignobles ne se limitaient pas à cela, il y avait également l’épandage d’ordure ménagères broyées, en provenance d’une déchetterie submergée par les déchets ménagers qu’elle ne pouvait traiter.
La découverte de telles pratiques me conduisit à des investigations personnelles. Je savais que je n’obtiendrais aucune information de la population de ce petit village peuplé d’autochtones accrochés à leurs pieds de vigne.
Des problèmes de pollution, liés eux aussi à la vigne fournirent l'occasion d'interpeler les responsables politiques et les provocateurs de troubles de l'environnement.
Nul ne voulait admettre cette situation évidemment.
J’ai donc essayé de porter mes soupçons auprès de ces exploitants viticulteurs, d’attirer leur attention sur les risque sanitaires engendrés par leurs pratiques.
C’est à cet instant que les querelles entre ruraux et citadins remontèrent à la surface.
Ma condamnation fut immédiate, le citadin qui veut nous apprendre ce qu’il ne connait apparemment pas est inconcevable.
C’est ainsi que l’on est condamné sans jugement. De nombreux habitants ne m'adressait plus la parole. C’était sans compter sur ma ténacité.
La logique me conduisit à saisir les responsables au plus haut niveau, les ministères impliqués. Vous connaissez certainement le processus employé pour le traitement de ce type de sujet.
Mon dossier fut transmis à la Préfecture du département qui prit contact avec moi.
A cette époque, ils avaient encore la délicatesse de vous faire croire à l’importance qu’ils donnaient à ces problèmes. Ils ont essayé de noyer le poisson, mais je persistais avec détermination. Je finis par avoir un minime résultat sur le territoire en stoppant l’épandage des ordures ménagères. Résultat insignifiant au regard des troubles dus aux traitements de la vigne qui se multipliaient d’année en année.
L’entêtement des viticulteurs perdurait. Pourtant dans leur milieu professionnel, les cas de maladie Parkinson, Alzheimer, cancer de la peau, de la langue, des poumons augmentaient dangereusement.
Il n’est pas rare de trouver sur la même parcelle des employés affairés à mettre en place les rameaux et les machines qui épandent les traitements.
Les petits hameaux de ma commune sont tous impactés par ces épandages faits sans respect des règles élémentaires, notamment l’orientation des vents. Ces produits sont tellement volatiles que je les ressens à plus de deux kilomètres. Je suis alors obligé de me confiner à l’intérieur de mon habitation.
Les produits employés sont sans cesse modifiés, pour des raisons économiques, les rotations ont été diminuées, non point pour des raisons de santé, mais des raisons économiques (économies de carburant). Ajoutez à cela l’échappement des gaz des machines agricoles et vous comprendrez pourquoi il y a tous ces cas de maladies.
Notre région est très vallonnée, ce qui provoque des ruissellements importants, donc une concentration de tous ces produits nocifs dans le lit des cours d’eaux qui les parcourent.
Ou sont donc faits les prélèvements éventuels analysant le taux de pollution ?
Ces résultats sont certainement bien en-dessous de la réalité.
Des scientifiques de renom ne cessent de dénoncer le danger potentiel pour l’humanité. On recense de nombreux cas de stérilité chez les utilisateurs de ces produits.
Ces viticulteurs, un jour devront passer le relai à l’autre génération, une population qui est déjà imprégnée de ces métiers de la terre.
Comment trouver ce personnel s’ils n’ont pu assurer la descendance ?
Voilà un simple clin d’œil sur ce sujet qui demanderait des pages.
Si l’être humain n’occupait pas une place prépondérante dans mon esprit, je pourrais, pour le moins, être satisfait de cette situation.
Comment pourrait-on recruter de futurs viticulteurs, si, les actions relationnelles de parents à enfants n’existaient plus ?
Comment, ramener à de plus sages pratiques tous ces viticulteurs victimes de ces chimistes criminels qu’aucun état ne veut égratigner ?
Je pense que cette belle et fructueuse émission aura reçu la visite de nombreux téléspectateurs, qu’elle aura réveillé le désir de se battre tous ensemble pour que notre descendance vive des jours meilleurs.
En notre âme et conscience prenons nos responsabilités, condamnons ces pratiques insensées par tous les moyens qui nous sont donnés.
Je constate, que la qualité de l’air est mesurée dans les grandes agglomérations mais pas dans nos campagnes.
A-t-on peur de bloquer les capteurs, ou sommes-nous des victimes nécessaires à l’enrichissement de quelques nantis ?
Bayard.