La France dispose de nombreuses structures agricoles, des paysans valeureux, qui exploitent avec courage et savoir faire des propriétés de toutes tailles, produisent des denrées de très bonne qualité.
Ils ont hérité de leurs parents les terres et ce savoir-faire.
L’ingratitude de la météo met à mal tous leurs efforts en quelques minutes, les privant de leurs maigres revenus en les noyant dans la douloureuse amertume.
Si vous n’avez pas eu la chance de partager avec eux la passion qu’ils portent à leur terre, alors de grâce ne leur jetez pas la pierre
. Les manifestations organisées actuellement sont pour le moins logiques, et, pour l’instant ne sont pas comparables à celles des années vingt du siècle dernier.
L’incohérence gouvernementale, encore elle, leur reproche d’avoir des structures trop petites, des installations aux normes obsolètes, les accusent pour cela d’avoir de mauvais résultats.
Quel terrible affront pour cette corporation !
Quelle épouse d’artisan, accepterait que son époux soit absent du foyer de 5 heures du matin à parfois 22 heures le soir, pour qu’en fin de mois il ne puisse pas nourrir sa famille ?
Qui donc des citadins ou des ruraux non agriculteurs est capable de comparer la qualité produite par ces petites structures avec celle des fermes à milliers de bêtes.
La croissance animale demande plusieurs semaines, parfois plusieurs mois et peut dépasser l’année, combien sont-ils à savoir cela ?
Ce temps est précieux et gage de la qualité des produits que nous consommons.
La qualité notamment gustative est tributaire du temps.
Les grandes structures, encouragées par les industries agro-alimentaires ont pour principal objectif le profit afin d’engranger d’énormes bénéfices.
La production de viandes avec une nourriture à base de farines vitaminée a au moins deux conséquences dont la gravité atteint un niveau inconcevable.
Problèmes pour notre santé et celle des animaux en relations avec la consommation de ces produits, et la mise en danger de l’équilibre financier des ménages.
Quand un animal est ainsi nourri, il produit énormément de graisses de mauvaises qualité, mais font monter l’aiguille de la balance du commerçant
. Nous payons donc du gras et non de la chair ferme.
Nous savons tous qu’en cuisant le gras fond et réduit donc le volume consommable. Conséquence, notre morceau consommé ne pèse plus que la moitié du poids facturé.
La ménagère est déçue parce que ses convives quittent la table avec l’estomac creux.
Pour corriger le tir, seule une opération est possible, c’est d’acheter un morceau plus lourd, ce qui met son budget en péril ;
On dit que la France n’a pas de grosses exploitations, pourtant elle a la plus importante bergerie d’Europe avec 65 millions de moutons que nous sommes.
Souvent je dis que la responsabilité est collective, c’est encore le cas pour cela.
Nous sommes incapables de nous unir pour faire la pression nécessaire à entraver cette dérive qui nous conduit à la misère physique, intellectuelle et financière.
Avant de critiquer des actions que l’on croit injustifiées, prenons le temps d’évaluer les enjeux et d’apporter notre soutien à toute revendication citoyenne sensée.
Demain, quand nos petites fermes auront disparu, nous serons les premiers à regretter, le chant du coq dans la basse-cour ou le beuglement des vaches dans une prairie herbue.
Les bâtiments se délabreront et nos paysans, tout comme nous seront des pauvres gueux. Bayard