Cet article est construit avec des paragraphes tirés d'une revue, rapportés sans modification du texte original.
La société de consommation est renforcée par nos peurs subconscientes.
Le marketing actuel, qui incite à la consommation infinie, repose sur plusieurs besoins et peurs psychologiques.
La consommation peut satisfaire deux besoins névrotiques principaux: celui d'être reconnu et celui de posséder, tous deux engendrés par la peur de ne pas être aimé et d'être faible.
Le sociologue Veblen THORSTEIN qualifie de <<consommation ostentatoire>> l'acte de consommer pour se sentir exister à travers les regards des autres, qu'on imagine envieux et admiratif.
Le consommateur cherche à montrer aux autres, ou à lui-même que s'il possède certains biens, c'est parce qu'il dispose d'un capital économique ou culturel important. Par conséquent, il attend des autres une reconnaissance sociale de sa puissance économique ou de sa distinction culturelle.
en effet, le besoin de consommer pour paraître vise à compenser des carences identitaires. Le besoin de reconnaissance sociale repose sur un manque d'estime de soi, donc un besoin d'être aimé pour sa force, qui repose sur la peur d'être faible et de ne pas être suffisamment aimé.
le besoin de possession et d'accumulation est quasiment illimité chez les milliardaires, qui accumulent plus qu'ils ne pourront jamais consommer ou dépenser.
Le changement vers une démocratisation des structures sociales et économiques suppose des actions concrètes et des luttes sociales sur le long terme et au quotidien, et pas seulement un travail psychologique personnel. Cependant, pour parvenir à créer une société nouvelle émancipée, les êtres humains, qu'ils soient citoyens, militants, dirigeants ou chef d'Etat, ne pourront se dispenser d'un travail lui aussi quotidien, intérieur et extérieur, de nature psychologique et relationnel visant une transformation de leur personnalité.
le besoin de consommer s'alimente donc de deux peurs principales : la peur de manquer et celle de ne pas être reconnu. Le détachement et l'acceptation vis-à-vis de ces peurs névrotiques permettent aux individus de retrouver une sécurité psychologique intérieure et finalement de se recréer de vraies valeurs, telles celles d'être solidaire et de vivre dans la sobriété heureuse comme le dit Pierre RABHI
VOICI mon analyse.
Ce phénomène n'est pas nouveau, il est seulement pris en considération plus intensivement. La considération que certains font d'eux dépasse de loin ce que nous pouvons imaginer. Il s'agit en définitive de l'orgueil décuplé. Quand nous sommes issus de milieux modestes, cette image nous frappe davantage, cependant, c'est peut-être là que nous trouvons le moins d'imbus de leur personne. Alors que j'étais encore un enfant, cette attitude s'affichait chez les propriétaires ruraux, ceux qui avaient la chance d'avoir hérité de leurs parents et qui possédaient la majorité des terres de la commune étaient de ceux-là. L'arrivée des machines agricoles motorisées ont contribué au développement du phénomène. C'était la course à l'acquisition d'un tracteur, à l'augmentation du cheptel, à l'installation de clôtures électriques pour garder les troupeaux. Fini le rôle de berger, c'était dévalorisant.
Qui n'avait pas la plus puissante des voitures, ces véhicules que l'on ne savait pas maîtriser et, qui furent dans mon village l'objet des premiers morts sur la route. La démographie galopante fait que se phénomène s' amplifie.
En 1889, la France inaugura la tour Eifel, le plus haut édifice de l'époque. Voilà les prémices du vouloir paraître. Aujourd'hui ces constructions se font dans d'autres pays plus riches et prospères que la France. Nous voyons bien que cette boulimie est bien éphémère. Pourtant, il faut bluffer au monde entier pour sauvegarder notre image ternie de notre patrie.
Tout est prétexte à cette fuite en avant pour tenter d'épater, cela ne suffit pas à restaurer la confiance et surtout doper notre économie incapable de rivaliser avec ces puissances qui courent vers la même catastrophe que la nôtre.
Toutes les couches de notre société sont impactées par ce désir de tromperie. Cela va de la construction aux illuminations de fin d'année. Qui aura la plus belle ou la plus gigantesque ?
Qui donc attache un intérêt à ces artifices ?
Cela touche également le cadre vestimentaire, que sont devenus les bleus de travail arborés par nos ouvriers, les tabliers de l'école qui avaient le pouvoir d'effacer les différences sociales ?
Qui donc aujourd'hui a la pudeur de se regarder dans un miroir et de se dire qu'il est un simple commun des mortels. Cette folie les accompagne jusqu'à leur tombe. Seule l'incinération les ramène à leur origine, une cendre que personne ne pourra contempler.
Bayard