Il faut se rendre à l’évidence, il n’y a qu’un seul citoyen pour affirmer que le chômage va disparaître en France, c’est Monsieur le Président de notre République.
Faut-il croire qu’il ignore les panneaux de signalisation du code de la route, pourtant celui de la voie sans issue est l’un des plus simples.
Voilà plus de trois ans qu’il emprunte cette voie, et qu’il n’a pas remarqué qu’il va droit dans le mur. Aurait-il décidé de mettre fin à son mandat, donc à sa vie politique ?
Je ne vois aucune circonstance atténuante pour qu’il regagne la confiance des citoyens français. Depuis 2012, date de sa prise du pouvoir, le chômage n’a cessé d’augmenter, parce que les délocalisations permises par son prédécesseur, se sont accentuées d’une part, et d’autre part, parce que le patronat gavé d’aides a refusé toute création d’emplois, détruisant tout dialogue social et solidarité nationale.
Monsieur le Président, le mur est devant vous, ne cherchez pas une issue probable en vous tournant vers l’arrière. Il est maintenant trop tard pour revenir sur vos pas.
Votre majorité s’est fissurée progressivement, certains de vos ministres ont démissionné parce qu’ils ne pouvaient se faire entendre, des députés, qualifiés de frondeurs, ont attiré avec insistance votre attention sur la dérive du bateau que vous aviez en charge.
Vous avez perdu la confiance d’une très forte majorité de vos citoyens, ces derniers ont perdu tout espoir de retrouver un emploi, et par-delà cela, la possibilité d’assurer une vie décente pour eux et leur famille.
Les pistes que vous avez présentées pour rétablir ce déséquilibre se sont toutes soldées par un échec, vous avez condamné les travailleurs à rejoindre le banc des miséreux.
Aucun ministre de l’enseignement, ou Président de la République n’a eu le courage d’imposer une sélection juste des élèves capables de poursuivre ou pas des études supérieures.
Il fallait que la France soit aux premiers rangs par le nombre de bacheliers.
Aujourd’hui, ils sont parmi les premiers dans les rangs des sans-emplois.
Nous manquons de techniciens ou ouvriers qualifiés, parce que les entreprises n’ont pas reçu le soutien nécessaire et indispensable pour former ce personnel.
Pourtant, nous rencontrons parmi ces derniers des êtres autodidactes capables, par leurs connaissances de rivaliser avec ceux qui ont eu la chance d’apprendre sur les bancs des facs ou des grandes écoles.
Les formations qui sont promises aux demandeurs d’emploi ne peuvent pas favoriser la réinsertion dans le monde du travail si les créations d’emplois par le patronat ne sont pas au rendez-vous.
Le laxisme est l’attitude déplorable utilisée par tous ceux qui sont dépourvus de courage.
Une blessure est souvent plus dangereuse que la mort, parce qu’elle nous prépare à cette dernière dans la souffrance.
Vous avez chargé Monsieur BADINTER de vous fournir un rapport pour vous permettre de créer un nouveau code du travail. Je pense que sa sagesse peut vous être d’un précieux concours si vous avez la force et le courage d’admettre ses remarques qui pourraient être désobligeantes.
Le temps ne presse point pour reconquérir des voix nécessaires à l’échéance de 2017, mais pour maintenir la cohésion des membres de l’EU, car c’est là un sujet dont vous ne nous parlez pas souvent.
Si l’Angleterre quitte l’EU, d’autres suivront, et cette désunion sera fatale.
Voilà la voie sans issue est bien balisée, une voie qu’il ne fallait pas emprunter parce qu’un demi-tour est impossible.
Le mur de BERLIN n’a pas résisté parce que la volonté de l’abattre était souhaitée, le mur de l’impasse résistera parce que la volonté n’y est pas.
Peut-être que cet arrangement profite bien à certains.
Bayard