Vendredi 23 octobre 2015, la route départementale 17, dans un théâtre de verdure, une pièce tragique en un seul acte est jouée.
Ces routes départementales qui sillonnent notre belle France nous offrent de merveilleux spectacles que nous ne pouvons contempler.
Jadis, elles étaient parcourues par des voiture hippomobiles tractées par une demie douzaine de chevaux tout au plus. Les déplacements étaient longs mais sans gros dangers exceptés les attaques des brigands.
Aujourd’hui, elles ont sensiblement les mêmes tracés et sont empruntées par véhicules tractés par plusieurs dizaines de chevaux vapeur à des vitesses parfois excessives pour leurs dimensions.
Ce vendredi, deux véhicules empruntaient cet itinéraire.
Le premier avait à son bord le conducteur, papa de son petit passager de trois ans.
Un père qui voulait faire vivre à cet enfant les mêmes sensations que celles qu’il avait connues.
Le deuxième, partait avec à son bord une assemblée d’amis qui devait partager une journée de liesse loin des turpitudes quotidiennes. C’est tellement rare de nos jours de voir tant de gens se réunir ne serais ce que quelques heures pour parler de joyeux souvenirs.
Dans chaque véhicule, les mêmes pensées, regagner en fin de soirée son domicile et partager en famille les épisodes de cette journée.
De nobles pensées qui ne vivront pas, le destin en a décidé autrement.
C’est avec une profonde tristesse et une émotion qui nous étouffe que nous suivons minute après minute le déroulement de cette insupportable journée.
Je crois pouvoir dire, que ce malheur a ému la France entière parce que l’humain est normalement animé de respect et d’affection pour ceux qui sont dans la peine et le désarroi.
Notre pensée n’effacera pas leur chagrin. Une tragédie rapproche momentanément les peuples, pensant ainsi soulager respectivement la douleur de leur âme et de leur cœur
. Si au moins ce drame pouvait faire prendre conscience que la vie est précieuse et que nous n’avons pas le droit de la mettre en péril.
Les circonstances de cette collision sont maintenant définies pour les spécialistes, cependant nul ne peut affirmer quelles en sont les causes.
La responsabilité ne devrait avoir de valeur que pour le règlement juridique de l’affaire.
Nous sommes tous responsables de tels évènements, ce n’est pas pour cela que nous nous comportons toujours comme des individus responsables.
Il suffit d’être attentifs pour relever les nombreuses infractions volontaires et souvent suicidaires, heureusement, elles sont souvent sans conséquences.
Cependant, pour ceux-là, cela devient une habitude, jouer avec sa vie et celle des autres.
La multiplication du nombre des véhicules en mouvement, les dimensions des véhicules et des voies de circulation ne sont pas normalement adaptées.
Les anomalies de tracés et de signalisation sont nombreuses et leur dénonciation auprès des autorités compétentes ne sont pas prises en considération. L’absence de réponse aux courriers en témoigne.
Dans cette hypothèse que pouvons-nous penser des annonces faites par les autorités compétentes ?
Nos réseaux routiers ne sont plus adaptés à ces nouveaux gabarits, mais l’oubli volontaire de certaines recommandations du code de la route, et, surtout l’absence de bonne volonté des usagers font que le nombre de victimes ne peut qu’augmenter.
L’inversement proportionnel ne s’applique pas pour cela.
La guerre juridique aura bien lieu, ce ne sont pas les paroles de Monsieur le Président de la République qui empêcheront le déferlement médiatique.
Malheureusement, ce n’est pas ce drame qui ramènera les citoyens inconscients à des comportements logiques et responsables.
J’aimerais, comme de très nombreux de mes compatriotes, que ces disparus éveillent rapidement la conscience de tous ceux qui ont la charge de l’amélioration de nos routes de campagne trop souvent délaissées.
Bayard