Le département de la gironde possède de très grandes forêts plantées d’essences résineuses, mais elle n’est pas la seule, notre département voisin Les Landes possède les mêmes.
Les incendies les plus importants et les plus meurtriers se sont et se déroulent en Gironde. Pourquoi cela ? C’est la question que beaucoup se posent.
En 1949, l’incendie fût très dévastateur et meurtrier, celui de juillet 2015 à fort heureusement épargné les pertes humaines. Le bilan matériel est lourd et la disparition de tous ces hectares de bois laissera des traces matérielles et psychologiques.
On ne reste pas sans rancœur devant un tel désastre.
Il y a peut-être un début de réponse à cette question.
La France est entrée dans le monde des négligences et de l’irresponsabilité. Les codes, les lois, les recommandations se multiplient, et leur application régresse quotidiennement.
Les particuliers par leur ignorance des textes règlementaires n’entretiennent plus leurs parcelles et abords immédiats, l’état n’en fait pas davantage. Faut-il vraiment les connaître ou faire appel à la logique?
Fini l’application du principe de précaution. Ce dernier devrait être au premier plan surtout dans l’attribution des permis de construire, des habitations sont sises à moins de dix mètres des forêts, aucune surface dégagée de toute végétation n’existe.
La négligence est présente dans tous les points sensibles.
La catastrophe vient d’arriver, à en croire les discours des représentants de l’état jusqu’à son sommet semblent découvrir les problèmes.
Alors Monsieur le Ministre de l’Intérieur vient susurrer quelques recommandations aux oreilles des Préfets et des politiques locaux, des dispositions qui auraient pu s’appliquer si un soupçon de logique effleurait ces cerveaux épris de passivité.
L’incendie est maîtrisé, mais la polémique s’enflamme et chacun y va de sa petite provocation.
Le gros problème est que rien ne permet d’affirmer avec précision qu’elle est l’origine de cette catastrophe.
Dans pareils cas, les mégots de cigarettes jetés imprudemment d’une voiture sont principalement soupçonnés.
C’est une hypothèse possible mais non certifiée, une bonne raison d’avouer que la responsabilité ne sera jamais définie parce que cela arrange bien tout le monde.
On ne peut pas remédier à un disfonctionnement si on n’en connaît pas la cause exacte.
On ne peut pas évaluer le montant du préjudice si on ne sait pas avec précision le détail de la solution efficace et durable.
Ces deux éléments ne sont envisageables que si les responsables sont capables d’écarter toute idée de profit ou de protection personnelle de leurs acquis.
Certains préconisent <l’interdiction> des promenades en forêt, la circulation sur les routes qui traversent le massif forestier, de fumer en ces lieux et même dans un véhicule etc.
Cette dernière disposition aurait plusieurs avantages notamment celle de diminuer la consommation de tabac et les dépenses liées à ce fléau.
Mais voilà, il y a cette sacrée liberté que l’on écorche encore et toujours.
Faut-il conclure qu’il faut décréter l’interdiction totale de nos actes quotidiens ?
Fumer en conduisant est-ce un danger plus important que de téléphoner ?
Certainement si l’on énumère les phases de cet acte. Il faut quitter des yeux la route pour prendre une cigarette dans son paquet, pour voir l’allume cigare, pour rechercher le cendrier et secouer sa cigarette sans crainte de mettre le feu au tapis de sol du véhicule, éteindre son mégot avant son dépôt dans le cendrier, à moins que plus facilement et négligemment on le jette par la vitre ouverte.
Ne faudrait-il pas faire le petit effort d’ouvrir les yeux et de pratiquer le devoir d’information, de responsabiliser les nombreux propriétaires de zones boisées, de les contraindre par tous les moyens à l’entretien de leurs parcelles avec obligation de rendre compte aux autorités compétentes, de les verbaliser en cas de manquements.
Il faut aussi les contraindre à assurer ces parcelles pour les dégâts causés à des tiers afin de pouvoir indemniser les services de la protection civile, comme pour l’habitation que nous occupons en tant que propriétaire ou locataire.
Les citoyens ne peuvent et ne doivent pas devenir les otages d’indisciplinés.
Une chose est certaine, le laxisme s’est généralisé et l’entretien des voies forestières, comme la voierie en général n’est plus assuré efficacement.
L’état dans son ensemble est dans l’incapacité de donner des priorités aux projets indispensables. Un projet d’aménagement des massifs forestiers s’impose, délimiter les zones boisées à l’aide de zones vierges de toute végétation contribuerait à la réduction des surfaces détruites, et faciliterait l’intervention des services de la protection civile.
On pourrait dans cette hypothèse laisser le feu détruire cette partie en flamme pour protéger les autres parcelles.
Quels moyens peut-on mettre en œuvre pour éviter de tels drames ?
Comment contrôler les véhicules capables de transporter des individus irresponsables ?
Faut-il équiper les véhicules de détecteurs de fumées qui le stopperaient dès lors qu’une cigarette serait allumée?
On pourrait pour le moins présenter un message de rappel sur le tableau de bord ?
Mais qui prendrait en charge ce surcoût rendu obligatoire par la négligence et l’imprudence d’une minorité ?
La conclusion est souvent la même, la collectivité paye pour ceux qui n’ont aucun sens du respect d’autrui.
Notre patrimoine forestier est déjà mis en péril par les nombreux parasites qui s’attaquent et détruisent les diverses essences les unes après les autres, les châtaigniers et les chênes meurent rongés par ces parasites qui ne sont plus pris pour nourriture par les oiseaux, eux-mêmes détruits par tous les traitements phytosanitaires utilisés sans précautions par les exploitants agricoles ou les particuliers.
Le problème est crucial au point que demain, il faudra incendier nos forêts pour détruire ces parasites, comme le font déjà les producteurs d’olives.
Notre belle planète ne sera plus qu’un domaine de cendres et de laves. BAYARD