ENSEIGNEMENT. L'ordinateur sait, pas nous.

Le tsunami technologique avance plus vite que prévu, avec lui l’être humain se transforme dans tous ses états pour finir en ayant perdu sa composition initiale.

Ce sera là la fin d’une ère et de l’être humain, créé et façonné pour qu’il devienne et soit cet être capable de comprendre et de réaliser, d’avoir des sentiments et de les exprimer, de mesurer l’importance de ses pensées et de ses actes, sans être asservi à une machine qui ferait tout cela à sa place.

Alors ce sera la fin de l’application du principe de précaution et celui d’anticipation.

Les guerres politiques insensées de conception technologiques et culturelles détruisent des siècles d’effort et de persévérance.

Une idée est obsolète avant même que l’on ait pu l’exprimer, les esprits divaguent dans l’euphorie ou le désespoir.

La valeur humaine s’autodétruit parce qu’elle ne sait plus tenir le rythme de la course endiablée vers la fin d’un monde.

On voudrait que l’être humain soit un homme avant d’être un enfant.

On ne saute pas une étape sans prendre de risques

. Nos dirigeants sont des inconscients diaboliques parce qu’ils connaissent l’existence de ces risques et l’aboutissement d’un tel comportement mais refusent d’admettre la réalité.

Dans le monde automobile par exemple, il a fallu se rendre à l’évidence que la vitesse exagérée des véhicules récents a conduit les responsables politiques et les constructeurs à équiper ces véhicules de limiteurs de vitesse.

Que peut-on faire qu’en l’esprit n’est plus tributaire d’une normalisation du comportement ?

Alors posons-nous la logique question de savoir si cela n’est pas programmé à d’autres fins peu recommandables.

Depuis des dizaines d’années, notre enseignement subit tempête après tempête des aménagements de durée et de forme dès lors que l’on remplace le ministre de l’enseignement, ces hommes et ces femmes qui ont dans leur tiroir la formule magique mais surtout unique.

On ne prend pas le temps de s’entourer des suggestions possibles du monde enseignant.

La vitesse et la précipitation prévalent parce qu’il faut laisser son empreinte souvent nauséabonde.

C’est là qu’il faut mettre l’accent (si je peux dire).

La généralisation de cours scolaires sur internet se multiplie, à terme, on peut se poser la question de savoir à quoi serviront les enseignants dans quelques années.

Eliminés insidieusement, la paix sociale dans ce milieu sera revenue, un poste ministériel qu’il ne faudra plus financer ; que du bonheur ou presque…

Il faudra revoir le nombre de demandeurs d’emplois à la hausse, c’est là que le bât blesse. L’ordinateur sait bien de choses, mais pas nous.

A quoi bon exister ni nous n’avons plus besoin de savoir lire et compter ?

A quoi bon remplir les petites têtes brunes ou blondes pourvu qu’ils sachent pianoter sur l’ordi. Cela ils sauront faire, mais choisiront plus facilement les jeux que les programmes scolaires.

Les parents pourront demander assistance aux enseignants pour surveiller, devenus chômeurs, il y aura des emplois non déclarés créés.

Cette petite machine avec ses nombreux tiroirs étiquetés semble exceptionnelle, et pourtant si difficiles à retrouver et souvent à ouvrir parce que l’on a perdu la clé.

Mais pour choisir il faudra savoir lire l’étiquette.

Comment feront-ils alors s’ils n’ont pu apprendre à lire ?

Cette petite machine, véritable bijoux d’ingéniosité, capable d’adapter la méthode à tout instant, chercheur infatigable de ce petit élément qui devrait nous permettre de mémoriser dans un tiroir spécifique tout ce qui nous permet d’accéder au complément de renseignements nécessaire à la bonne compréhension

. Cette coordination du geste et de la parole, qui fait de nous un automate sensible à notre immense environnement, chemine sur la voie de la disparition.

L’enseignement est en péril parce qu’il abandonne la base essentielle de l’apprentissage contrôlé et raisonné.

Notre mémoire humaine est parfaite et sa valeur sans limite est prouvée par des excellentes émissions télévisées qui montrent la vitesse de réaction et de coordination des éléments de réponse aux multiples sujets.

L’homme croyant s’élever dans sa valeur intellectuelle, dérive vers la destruction totale et la dépendance malsaine d’addiction.

Je ne verrais certainement pas ce jour, mais cela ne me réjouit pas pour autant.

Bayard.