La Démocratie dictatoriale.

Alors que l’Assemblée Nationale souffre cruellement de l’absentéisme de ses députés, son Président envisage de sanctionner les électeurs abstentionnistes.

Monsieur le Président, vous ne pouviez mieux faire pour aggraver cette situation.

Comment pouvez-vous imaginer que la débâcle aux élections des conseillers départementaux soit due à cette forte abstention ?

Croyez-vous que, si tous ces abstentionnistes s’étaient rendus aux urnes, auraient voté pour le PS ?

Vous savez fort bien que la principale cause est la politique menée par les deux gouvernements successifs du présent quinquennat.

Votre annonce manque sérieusement d’analyse et d’anticipation.

Quand on souhaite des résultats, il faut prioritairement que les nôtres soient exemplaires.

Avec des députés qui somnolent sur les bancs de l’hémicycle, et des rangées de sièges totalement désertées, vous n’êtes pas en mesure de donner des leçons de morale.

Si vous n’avez pas constaté cette situation depuis votre perchoir, je pourrais en déduire que vous somnolez également.

Mais qui sont donc ces abstentionnistes ?

La France est plongée dans un profond et terrible désarroi, des milliers de nos concitoyens se battent pour survivre, l’esprit totalement occupé par ces problèmes récurrents.

Comment dans un tel état psychique, pourraient-ils voter lucidement ?

Cette situation vous échappe totalement sans quoi, vous vous seriez abstenu de lancer une telle polémique absurde.

Comment ces hommes et ces femmes pourraient-ils s’acquitter du montant de cette amende ? Alors que la situation sociale demande un rapprochement de toutes les classes sociales, vous préférez attiser la guerre de ces dernières.

Le nombre de citoyens en situation précaire augmente inexorablement, et, entraine par conséquent le nombre des abstentionnistes.

Alors pourquoi chercher ailleurs une autre cause ?

Demandez donc à nos députés de respecter les règles de démocratie pour lesquelles nous les avons élus, et trouvez les moyens de redonner la confiance aux citoyens.

Cessez, par des lois déjà obsolètes avant leur publication d’interdire les actes de tous les instants. Les citoyens demandent du travail rémunéré équitablement, leur permettant de subvenir aux charges quotidiennes dans le respect de la dignité.

Bayard