Le 09 octobre 1981, Mr BADINTER, Garde des Sceaux et Ministre de la Justice fait voter la loi n°81-908 portant abolition de la peine de mort.
Cette peine est remplacée par la référence à la réclusion criminelle à perpétuité ou à la détention criminelle à perpétuité suivant la nature du crime concerné.
La France, pays des Droits de l’homme et du Citoyens se devait de prendre cette décision.
Par ce geste symbolique, notre pays a voulu démontrer que la barbarie n’est pas un acte de bravoure mais un comportement inadapté aux règles de l’humanité.
La résolution d’un problème n’apporte malheureusement pas la solution du deuxième tout aussi important.
Simultanément, naissait en France une génération d’énergumènes aujourd’hui trentenaires comme cette abolition.
Cette dernière aurait dû faciliter la prise de conscience, l’acte volontaire de suppression de la vie d’un semblable n’est pas admissible et est formellement interdit, sauf en cas de légitime défense. Avant cette abrogation, la peine de mort en France était très exceptionnelle.
La décision était prise par des juristes qualifiés après maintes délibérations.
Le bourreau était également formé pour cette besogne.
Ou en sommes-nous aujourd’hui ?
Voilà un mois à peine, le 07 janvier 2015, trois individus ont jugé, condamné et ôté la vie à 17 de nos concitoyens.
Aujourd’hui, des familles éplorées tentent de se reconstruire.
Comment arriver à admettre que ces êtres ignobles puissent vivre en ce monde civilisé, des êtres humains dont la cruauté est pire que celle des animaux les plus féroces.
Sommes-nous conscients des erreurs commises, du laxisme qui a gagné toutes les couches sociales, de la perte des repères, des limites à ne pas dépasser.
Qui peut croire aujourd’hui que ce 11 janvier 2015 était celui d’une véritable et honnête prise de conscience ?
Les querelles politiques continuent de plus belles, cristallisent les esprits démoniaques de centaines de terroristes en herbe.
Efforçons-nous de rechercher ces âmes saines qui ont la force de survivre et d’accompagner les âmes errantes, d’apporter la réconciliation à ceux dépourvus de sentiments.
C’est avec une profonde émotion que je lis sur l’Observateur ce magnifique article de Mme Liliane ROUDIERE, membre de la revue Causette, un hommage émouvant à ses camarades de Charlie avec qui elle a fait un bout de sa carrière.
Une magnifique image de ce qu’est le combat quotidien qui créé cet ensemble indestructible, renforcé à présent par ces actes inqualifiables de terrorisme.
Nous avons tous un petit quelque chose à apporter à cet édifice pour qu’il survive, mais, mieux encore qu’il grandisse.
Bayard