Certains pensent à tort qu’aujourd’hui, je prends certains élus en otages avec les articles de mon blog.
Je tiens à les rassurer, il n’en est rien.
Je poursuis avec acharnement, la démonstration que les Conseillers Municipaux et les Maires en exercice depuis notre installation sont incapables d’admettre que les lacs de LAUBESC sont un gouffre financier pour la commune.
Pour justifier ces allégations, je retranscris ci-dessous un courrier du 05 mars 2003 adressé à la Communauté de Communes du Canton de TARGON.
CESSAC le 05 mars 2003
DUBAU Marcel 5 route de CESSAC 33760 CESSAC
A
Communauté des Communes du Canton de TARGON 16 place de l’église 33760 CESSAC Monsieur le Président de la Communauté, Madame et Messieurs les Vice-Présidents Madame et Messieurs les Responsables de Commission Mesdames et Messieurs les Maires,
Les feuilles d’impôts réservent souvent des surprises. Celle de mes taxes foncières pour 2002 m’informe de la création d’une communauté de communes pour laquelle je suis redevable d’une taxe sur les propriétés bâties et non bâties.
Il est vrai que tous les moyens sont bons pour communiquer, c’est la manière de le faire qui est à retenir.
Quelques mois plus tard votre bulletin confirme.
Je constate donc que les dix-neuf communes du canton et leur population sont mises sous tutelle dans la plus stricte discrétion. Un tel comportement mérite son chapitre.
Alors même que les statuts ne sont pas officialisés (10 septembre 2002) vous avez créé et collecté des impôts…
Cette mise sous tutelle engendre la multitude de conséquences qu’un tel mot peut cacher.
C’est là une manière de traiter nos maires d’ingérant, nos conseillers municipaux et les 5800 citoyens du canton.
Au mépris de toute considération, sans consultation, sans débat vous avez donc créé cette communauté. Sur un point au moins, vous êtes fidèles au comportement politique en général. Alors que l’on clame à haute voix de médiats qu’il faut réduire les dépenses de l’état, que Monsieur le Président de la République nous annonce une diminution des impôts, que les aides de Bruxelles sont largement revues à la baisse (voir PAC chère aux ruraux), que Monsieur le Premier Ministre annonce une révision à la baisse du taux de croissance, que le chômage a augmenté de plus de 2% en deux mois, vous introduisez un impôt supplémentaire et une augmentation camouflée des taxes d’ordures ménagères.
La multiplication des intervenants construit le paravent de l’irresponsabilité.
La concertation et le dialogue sont les maîtres mots des discours de Monsieur le Président et de son premier Ministre, le Canton de TARGON se distingue donc par le rejet total du précédent souhait.
Ma devise est simple, pour aller de l’avant, il faut la fougue de la jeunesse et la sagesse des anciens.
Cette dernière manque dangereusement.
Examinons à présent les Commissions essentielles.
- Commission des Finances.
Les impôts des citoyens alimentent ce poste, c’est pour cela qu’il me paraît important. Vous nous informiez du versement d’un salaire pour un CDD à vingt heures hebdomadaires, celui-ci est évident
. Il est moins évident d’avoir volontairement occulté toutes les indemnités dont son gratifiés les membres actifs de la communauté (charges qualifiées d’improductives mais non négligeables).
La lecture de la situation financière montre un excédent au premier janvier 2003 de 173867 € sans précision sur la provenance. Or, pour le premier semestre 2003, vous devez débourser 145000€, ce qui vous laisse une disponibilité de 28867 €.
Certes vous misez sur l’acompte, mais celui-ci n’est pas acquis.
Vous avez prévu : -
la location et l’équipement de locaux pour la communauté de communes. Dans votre recensement vous n’avez pas trouvé un local gratuit pour cela… -achats de matériels pour le secrétariat -prise en charge de l’office du tourisme cantonal
Vous avez omis d’en indiquer le mode de financement.
La transparence est tellement opaque qu’elle ressemble à un tableau noir.
Subventions, emprunts ou encore impôts supplémentaires… Toute une panoplie qui grèvera les maigres salaires de cette population rurale.
Trente-cinq représentants de la communauté pour une population de cinq mille huit cents citoyens, soit un représentant pour cent soixante-six habitants.
Dans cette hypothèse, la communauté urbaine de Bordeaux en aurait trois mille trois cents environ. Je vous laisse méditer sur ce point.
Néanmoins, je remarque déjà que cette communauté est une utopie.
Commission Ordures Ménagères.
La taxe pour enlèvement des ordures ménagères est proportionnellement plus élevée que sur des cantons semblables.
D’autre part, encore une fois, sans concertation vous instaurez le paiement d’un acompte au mois de février, au mépris des possibilités des ménages à supporter à cet instant une dépense non budgétisée, et ce conjointement au paiement du tiers provisionnel.
Une décision bien négative parmi tant d’autres.
Ces procédés chers au libéralisme sont un des artifices utilisés pour camoufler une hausse justifiée ou injustifiée.
Jusqu’à présent, les prélèvements pour impôts se faisait sur des sommes déjà perçues, ou des prestations déjà servies. Dans le cas présent vous prélevez et financez par anticipation des prestations non réalisées.
Qui peut nous garantir, dès lors qu’une difficulté de trésorerie se présentera, que ces prestations seront honorées ?
Déjà, les années précédentes, nous réglions la taxe des ordures ménagères au mois de juin, ce qui révèle un problème financier du SEMOCTOM
Le paiement envisagé pour le mois de février 2003 d’un acompte confirme l’aggravation de ce problème que nous ne devons pas cautionner.
Je considère donc que nous n’avons pas à nous substituer aux prêteurs, mais rechercher peut-être une mise en concurrence.
Pour ce faire, il n’était pas nécessaire de créer l’intercommunalité.
Commission Aménagement Espace/ Tourisme
Avant de s’intéresser au tourisme, il est primordial de traiter l’aménagement du territoire.
Que recherche le visiteur pour séjourner à la campagne ?
Une nature authentique, des autochtones disponibles, une auberge simple, accueillante et familiale, des accès faciles aux sites aménagés, de vrais produits du terroir.
Qu’avons-nous à leur offrir ?
Une nature modelée par d’immenses plantations de vignes jonchées de baïonnettes galvanisées, des cuves étincelantes pareilles à celles des raffineries, des routes souillées par les tracteurs, des fossés mal entretenus collectant les eaux usées et leur pestilence, des nuages d’insecticides, une étrange ressemblance aux plaines de la Beauce, une population inexistante ou trop occupée pour satisfaire leur curiosité.
Voilà le constat exprimé par les rares touristes qui s’arrêtent devant chez nous.
Un choix a été fait, toute la mise attribuée à la viticulture, autorisée sans réserve à tort ou à raison, mais ce choix, tel un carcan nous emprisonne.
De toute façon, la promotion du tourisme est déjà réalisée avec des moyens très importants par le Conseil Général et le Conseil Régional, il n’est donc pas nécessaire que la communauté de communes se substitue à eux.
De gros moyens financiers ont été utilisés à la création de lieux de rencontre, la plupart des communes en sont dotées, mais pour quelle fréquentation… Les personnes âgées se déplacent difficilement et se recroquevillent dans leurs demeures, la jeunesse s’évade vers la capitale d’Aquitaine animée, évasion facilitée par la voiture et une courte durée du trajet.
Nul ne peut garantir la fréquentation.
Qui pourra garantir l’entretien alors même que l’on manque de moyens pour entretenir les facultés ?
Il serait judicieux de se poser la question des priorités plutôt que de penser aux futures élections. Populaires ou impopulaires, le citoyen détient le moyen de sanction.
Commission Développement Economique.
Le canton dispose de nombreux artisans installés depuis longtemps pour certains. Ils sont installés ici souvent pour des raisons familiales, pour bénéficier d’un cadre de vie ou de taxes minorées. Pourtant, au moins 75 % d’entre eux exercent leurs activités sur Bordeaux et la CUB, assurant ainsi une continuité dans leurs chantiers. De ce fait, les résidents du canton ont des difficultés à faire réaliser leurs travaux. Les constructions nouvelles sont effectuées par des entreprises extérieures. Le choix de résidence ne dépend en aucun cas du désir de la communauté.
Le monde rural a son entité ce qui en fait sa force et son caractère.
Ne poursuivons pas l’erreur de nos dirigeants qui ont transformé une France agricole en France industrielle dont l’effondrement par démantèlement entraîne aujourd’hui de graves drames sociaux.
Je constate à regret l’absence d’anticipation dans l’amélioration ou la création du réseau routier. Manque de moyens peut-être mais également négligence.
Dans l’Entre-deux-Mers, la population a décuplé ces vingt dernières années, l’agglomération bordelaise est asphyxiée dans toutes les directions. Comment a-t-on pu ignorer la nécessité d’améliorer le réseau routier ?
Tous les éléments d’alarme étaient en leur possession. Les demandes de permis de construire suffisent à elles seules pour tirer la sonnette d’alarme.
Encore une démonstration des contraintes induites par la multiplication des intervenants.
Qui donc aujourd’hui veut assumer la responsabilité de cet immobilisme ?... les maires, le Conseil Général, le Conseil Régional, le rideau est tombé, les acteurs sont oubliés, demain ils remonteront sur scène pour encore gruger le spectateur.
En conclusion, je dirai ceci :
De grâce, à défaut de n’avoir su communiquer, de n’avoir su nous épargner la création d’un impôt supplémentaire, sachez retrouver un peu de sagesse et d’humilité dans vos esprits et dans vos actes.
Ma critique est sévère mais respectueuse à l’image de mon attachement pour ce canton qui vient de m’accueillir.
A toutes et à tous, tout en vous invitant à méditer, je vous adresse mes salutations citoyennes. M. DUBAU