A quoi, à qui la FAUTE ???
Cette bourgade porte bien son nom.
Y avait-il encore la mer quand les premières demeures firent leur apparition ?
Je ne peux vous le dire, mais on peut l’affirmer parce qu’une digue fut construite pour protéger au moins les terres et les rendre exploitables.
Ces bâtisseurs ont-ils démesurément pris leur rêve pour une réalité ?
S’ils n’ont pas fait preuve de sagesse, ils ont pour le moins fait preuve d’audace pour le bien de l’humanité en augmentant la superficie du territoire.
L’étude et les travaux d’endiguement ont reçu toute l’attention nécessaire. Les méthodes de calcul de l’époque étaient empiriques et surtout basées sur des constatations oculaires. Pour cette raison, les ouvrages étaient surdimensionnés et la durée des travaux étalée sur plusieurs années, ce qui permettait à chaque élément de fusionner et former un ensemble homogène.
Tout ouvrage devient presque éternel si l’entretien est permanent et adapté aux cycles du vieillissement
. A l’époque, le niveau du sol, à marée basse, coté océan était bien inférieur à l’actuel.
Une digue de ce type était de section trapézoïdale tronquée ce qui lui donnait une base de largeur importante lui permettant de résister aux plus fortes poussées de la mer.
Sa hauteur était surdimensionnée afin que les eaux les plus hautes ne dépassent pas les deux tiers.
On peut donc dire que sa création était raisonnable même si un doute pouvait subsister quant à la force de la nature.
L’entretien a été longtemps bien pratiqué, mais faute de moyens financiers et d’anticipation, on a négligé les modifications naturelles telles que l’ensablement de la digue côté mer et la montée du niveau océanique.
Ces deux éléments ont pour conséquence la modification du point de pression sur la digue et d’établir à un niveau plus élevé un affaiblissement de l’inertie.
Conséquence, la pression exercée par l’eau, conjuguée avec des vents violents ont fragilisé la digue et créé la faille meurtrière.
La mer a repris son bien, ces terres, anciens fonds marins.
On a su endiguer la mer, mais pas les idées de profits.
Pour les prévenus, le verdict est lourd et parait injustifié. Les avis sont partagés et c’est bien logique, les familles des disparus ne voient que leurs douleurs, les familles des accusés l’absence de reconnaissance de ce qu’ils ont créé.
Je me garde bien de prendre une position et me contente de vous soumettre mes réflexions.
Cette zone était reconnue inondable par tous ceux qui ont autorisé l’urbanisation. Cependant certains manquaient sur les bancs des accusés et non des moindres.
Où étaient les représentants de l’état, Préfecture, DDE, Aménagement du territoire … ?
Et tous ces organismes à qui nous versons des taxes sur les constructions en échange de conseils que nous n’obtenons jamais ?
Ces compagnies d’assurance qui devraient refuser d’assurer ces immeubles, ces sociétés de crédit immobilier qui vont tout faire pour obtenir le remboursement alors que ces constructions seront démolies.
Pas de sentiments humains pour ces familles qui sont dans la peine et le désarroi.
Il y a aussi les proches qui portent aujourd’hui le deuil et qui auraient peut-être pu les dissuader de construire en ces lieux.
La méditation nous ramène toujours au même point de départ, à savoir de laisser aux autres le pouvoir de décider pour nous.
Ils agissent ainsi parce que la principale motivation est le profit.
Le constat est terrible, la digue détruite, les maisons inondées hors d’usage, ce spectre qui hantera à jamais la population de cette ville endeuillée et meurtrie.
Pourront-ils dire à leurs descendants qu’en ces lieux leurs grands-parents sont morts par les négligences de certains et pour le profit d’autres.
Négligences, la note à payer est inestimable en vies humaines et très lourde financièrement.
La collectivité, est, sans état d’âme, encore mise à contribution.
Les projets indispensables ne pourront être entrepris faute de financements.
Des emprunts supplémentaires seront nécessaires.
La Gironde et tout le littoral est touché, à SOULAC l’immeuble en perdition tire <<Le SIGNAL>> d’alarme.
La CdC des lieux aurait décidé de financer la démolition, donc de dilapider les fonds publics.
Bayard