La NATURE, élément imprévisible.

~~La Nature, élément imprévisible.

Samedi 8 février 2014, < Le train des pignes> est heurté par un rocher. On déplore dans cet accident deux morts et huit blessés.

Les photos prises par un drone et commentés par le grand spécialiste Mr Chevalet montrent bien que cette rencontre intemporelle entre le train et le rocher était envisageable mais imprévisible.

Ce parcours à flanc de montagne est une prouesse par sa réalisation, presque inimaginable pour l’époque de la construction de cette ligne.

Pourquoi peut-on dire que cet envisageable mais imprévisible ?

Qui n’a pas chez lui un lustre au-dessus de la table de la salle à manger ?

Ce lustre n’a-t-on jamais envisagé qu’il pourrait tomber sur les convives assises à cette table ?

Mais qui peut dire quelle année, quel jour, quelle heure cela va se produire ou ne jamais arriver ?

Si je fais allusion à cela c’est parce que mon épouse et moi-même avons assisté à un tel évènement sans gravité fort heureusement.

En regardant ces magnifiques photographies témoignage de la situation il semblerait qu’à quelques dizaines de mètres du point d’impact, des traces d’autres passages de rochers en mouvement auraient impacté le bord de la voie du côté de la route située en contrebas. Monsieur CHEVALET, dans son commentaire a fait état de dispositifs d’alerte mis en place sur certaines lignes exploitées par la SNCF, mais par sur celle-ci exploitée par une compagnie privée.

Je crains que cette annonce ne soit pas la source à polémiques, aussi je veux apporter un complément d’informations.

Qui peut prétendre à ce jour que cet accident pouvait être totalement écarté ?

Les dispositifs très bien connu et décrits dans cette chronique existent bien et sont efficaces sous certaines conditions. Filets ou simple barrière de fils isolés parcourus par un courant électrique, alerteurs d’un incident ne sont efficaces que si d’une part, l’incident est détecté suffisamment tôt avant le passage du convoi et d’autre part que les agents du poste de surveillance puissent intervenir à temps pour stopper la circulation.

En fonction de l’équipement de la ligne, ils agissent sur l’alimentation de la caténaire si elle est électrifiée, action qui peut être complété par une alerte radio si l’équipement existe, dans le cas contraire, sur ce dernier s’il existe.

Il faut se rappeler que la distance nécessaire pour arrêter un mobile lancé dépend de nombreux éléments dont la vitesse, son poids, le profil du parcours, etc.

Revenons à présent sur le responsable de ce drame, ce bloc de rocher qui s’est mis en mouvement à l’instant inopportun.

Tout poids posé sur un plan incliné est en équilibre, stable ou instable. Cet équilibre est interrompu si un élément de cet équilibre est modifié, par exemple son poids, l’inclinaison de son plan de repos, etc.

Quand il s’agit d’un élément naturel comme dans ce cas, la modification de l’inclinaison du plan sur lequel il reposait en équilibre stable est peut-être due aux conditions climatiques de ces derniers mois.

Le profil du terrain à l’endroit de rencontre entre le train et ce projectile n’était pas favorable à la protection du convoi. Il aurait suffi que le talus soit plus élevé pour que le rocher lancé à grande vitesse passe au-dessus des wagons. Ce talus aurait remplacé les pare-avalanches que nous rencontrons sur nos routes de montagne.

Ceux qui fréquentent les massifs montagneux connaissent les dangers, ces pièges que cette belle nature nous tend.

Malgré toute l’attention que nous pouvons porter, la surprise peut se trouver au détour du sentier.

Je conclurai en disant qu’il serait malhonnête de responsabiliser l’exploitant de cette ligne. Cependant, étant donné que cette belle vallée est également parcourue par une voie routière, il serait judicieux que les services impliqués organisent une visite attentive du profil du territoire.

Le drone peut être un excellent outil pour ces constatations.