ENCORE et TOUJOURS le dossier RETRAITE.
Trente années de réformes de RETRAITES.
Mars 1982 : réforme Auroux, l’âge légal est abaissé de 65 à 60 ans.
Juillet 1993 : réforme Balladur, la durée minimale pour obtenir la retraite à taux plein passe de 150 à 160 trimestres (37,5 à 40 ans)
Août 2003 : réforme Fillon 1, la durée minimale pour obtenir la retraite à taux plein passe de 160 à 164 trimestres et de 150 à 160 trimestres pour les fonctionnaires.
Juillet 2008 : réforme Fillon 2, la durée des régimes spéciaux (agents de la SNCF, de la RATP, d’EDF-GDF) est alignée sur celle des fonctionnaires (passantde37,5 à 40 ans)
Avril 2010 : réforme Woerth, l’âge légal de la retraite passe de 60 à 62 ans selon un mécanisme progressif. Ce même mécanisme fait passer l’âge de la retraite à taux plein de65 à 67 ans.
Juillet 2012 : décret Ayrault, les personnes justifiant d’une carrière longue peuvent à nouveau partir à la retraite à 60 ans.
Nous remarquons qu’avant 1982, l’âge de départ à la retraite était de 65 ans. A cette époque déjà on nous serinait que les humains vivaient de plus en plus vieux. Malgré cela, l’âge de départ était abaissé à 60 ans.
Onze années plus tard, on ne parle plus de l’âge de départ mais de l’allongement de la durée de cotisations.
Dans le premier cas, celui qui avait commencé à travailler à l’âge de 20 ans, avait acquis ses versements à l’âge de 57,5 ans mais ne pouvait partir qu’à l’âge de 60 ans.
Dans le deuxième cas, celui qui avait commencé à travailler à l’âge de 20 ans, avait acquis ses versements à l’âge de 60 ans et pouvait partir immédiatement parce que l’âge légal de départ était 60 ans. Ce dernier cas donnait la possibilité de renflouer la caisse des retraites sans reculer l’âge de départ.
La réforme Fillon 1, porte à 164 trimestres la durée minimale pour obtenir la retraite à taux plein. Allongement de 4 trimestres soit une année. Déguisement par un jeu d’écriture parce que, pour celui qui voudra une retraite à taux plein, il lui faudra travailler une année supplémentaire. Donc, pour celui qui aura commencé à travailler à l’âge de 20 ans, il partira à l’âge de 61 ans. Certes, il aurait pu partir à l’âge de 60 ans avec une minoration du montant de sa retraite. Dans quel but a-t-on imaginé cela ?
Tenter de renflouer la caisse de retraite par tous les moyens. Force est de constater que ce procédé est inefficace parce que les sommes retirées de cette méthode sont minimes et sans effet notoire immédiat.
La réforme Fillon 2, n’intéresse que les régimes spéciaux, un grand pas pour aligner tous les travailleurs sur les mêmes bases de calcul. Encore un coup d’épée dans l’eau, parce que comme dans le précédent cas ce n’était pas suffisant pour renflouer ces caisses.
La réforme Woerth, reporte l’âge légal de départ de 60 à 62 ans, soit encore une année supplémentaire. On constate que nous retombons dans le cas ou le travailleur qui aura commencé à travailler à l’âge de 20 ans, aura ses trimestres de versement pour une retraite à taux plein à l’âge de 61 ans mais ne pourra partir à la retraite qu’à l’âge de 62 ans.
Nous constatons que toutes ces initiatives sont inefficaces, et que malgré cela, le gouvernement actuel va encore agir sur l’un de ces leviers.
La réalité est que pour sortir de cette impasse, il faudrait renflouer la caisse des retraites par un unique apport de fonds du montant total du déficit, mais cela n’est pas suffisant pour assurer une situation pérenne.
Trois millions de personne sont inscrites à pôle emploi, mais cinq, six ou sept millions au total ne versent pas à la caisse des retraites. Or, pour maintenir cette caisse la tête hors de l’eau, nous avons besoin des versements de toute cette population sans emploi. Ceci est impossible parce que le chômage progresse et la population des improductifs s’accroit inexorablement.
La démographie incontrôlée en est le principal handicap.
Que reste-t-il donc pour alimenter la caisse ?
Augmenter considérablement les prélèvements qui pèsent déjà trop lourdement sur les ménages.
Il faut donc s’orienter vers des financements en provenance des dividendes des actionnaires, mais très certainement taxer les moyens informatiques des entreprises, parce que ces derniers sont la cause de la perte de milliers d’emplois.
L’arrivée du nouveau patron du MEDEF ne va pas faciliter les choses, lui qui commence par demander un allègement des charges des entreprises pour un montant de cent milliards d’euros. Une goutte d’eau, c'est-à-dire ce que le gouvernement tente de recouvrer pour éponger la dette.
Ce que l’on appelle la solidarité.
Pour conclure, je crois qu’il nécessaire de montrer aux salariés débutants ou futurs retraités comment ils peuvent calculer le montant de leur retraite à l’aide des éléments à prendre en compte (exemple tiré de la revue le particulier n°1086 de juin 2013).
Comment se calcule la retraite de base.(dans l’hypothèse ou cette pension de retraite sera encore redistribuée)
Je craints que cette dernière aura disparu dans un temps relativement court, les gouvernements successifs sournoisement nous préparent psychologiquement à cela par doses homéopathiques.
Dans le régime général des salariés, le montant de votre retraite dépend de trois éléments :
-de votre salaire annuel moyen (SAM), qui est la moyenne arithmétique des salaires perçus pendant les 25 meilleures années de votre carrière salariée, retenus dans la limite du plafond annuel de la Sécurité sociale ;
- de votre durée d’assurance, appréciée tous régimes confondus ; si vous avez la durée d’assurance requise ou si vous partez à l’âge du taux plein, vous avez le droit au taux maximum de 50% ; à défaut, le taux de votre retraite (T) est minoré par l’application d’une décote.
- de votre durée d’assurance dans le régime général (D) rapportée à la durée d’assurance considérée comme <<normale>> pour bénéficier d’une retraite entière (M).
La formule de calcul est donc la suivante : SAM x T x D/M
Exemple : pour un assuré né en décembre 1952qui souhaite partir cette année à l’âge minimum applicable à sa génération, soit soixante ans et neuf mois.
Son salaire annuel moyen est de 30 000 €. Il a une durée d’assurance requise de 164 trimestres pour bénéficier du taux plein mais n’a cotisé que 150 trimestres dans le régime des salariés et 14 trimestres en tant que profession libérale. La formule de calcul de sa retraite est la suivante : 30 000 x 50% x 150/164 = 13 719, 51 € par an.
Le montant ainsi calculé est majoré de 10 %pour les personnes ayant eu ou élevé au moins trois enfants ; une surcote est appliquée aux assurés qui prolongent leur activité au-delà de l’âge minimal de la retraite alors qu’ils ont déjà la durée d’assurance requise pour bénéficier du taux plein (+ 1,25 %par trimestre supplémentaire travaillé).
Voilà à quelle situation nos politiques nous ont entraînés. Triste avenir pour nos générations futures.
Il est grand temps de redresser la barre, les prochaines élections seront l’occasion de donner l’impulsion salvatrice