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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 15:22

MURMURES de l'ENGRANNE

 

A GORNAC, entre deux bras de mer

Je sors de terre comme un ver

A ma naissance un nom m'est donné

ENGRANNE voila mon identité.

Certes je ne suis qu'un petit ruisseau

Mais tous mes hôtes me trouvent beau.

Ici commence mon aventure

Dans ce magnifique cadre de verdure.

Doucement sur ces flancs je serpente

Choisissant mon tracé en légère pente.

Mon tempérament d'intrépide

Me jette parfois dans le vide.

Des petits rus viennent dans mon lit

Pour batifoler en traversant les prairies.

A moi les plus belles parures

Que nous offre notre merveilleuse nature.

De ma hardiesse je m'étonne

Je ne crains pas l'homme qui bougonne.

Ce brin d'herbe que j'ai désaltéré

Durant ce torride été

Vers moi se penche

Pour me remercier d'une révérence.

Dans mon onde immaculée

Le poisson scintille par son corps argenté.

Dans ce monde je rêve et je flâne

Moi la rivière ENGRANNE.

Mais jamais belle aventure

Très longtemps ne dure.

L'homme a vite compris

Qu'il fallait utiliser mon énergie.

En ce temps la, il était encore raisonnable

N'attendait de moi qu'un effort acceptable.

Pour alléger sa peine,

Améliorer sa condition humaine,

De nombreuses machines il inventa

Pour reposer un peu ses jambes et ses bras.

Son blé il fallait moudre,

Faire de ce grain une fine poudre.

Un moulin il fabriqua

Que mon onde sa roue entraîna.

Plus loin dans la scierie les grumes je débite

Pour qu'une table il fabrique.

Puis mon aventure reprend son cours

Avec le gai murmure de mes discours.

Avec mon cœur généreux,

J'ai rendu cet homme un peu plus heureux.

Que reste-t-il à faire

Pour que la vie enfin s'éclaire,

Traverser une turbine

Et obtenir une lumière divine.

J'ai fais là l'essentiel

Pour mériter un petit coin de ciel.

Mais voila qu'aujourd'hui s'envolent mes espérances

Les nouveaux hommes n'ont ni cœur et conscience.

Mais qui sont ces êtres sans prestance

Qui n'ont d'yeux que pour la finance.

Pourquoi donc ils me méprisent,

Moi qui de cette vallée suis fortement éprise.

Je passe outre ce mépris,

Sur ce parcours, mon devoir j'accomplis.

N'en déplaise à ces mauvaises gens,

Je serai toujours là, qu'eux seront morts depuis longtemps.

Jadis de mon eau pure,

J'arrosais les vertes pâtures.

Tout cela est fini à présent,

Tous les poisons sont dedans.

 

Toi la V. E. N tu aimes ma nature,

Alors sort moi de cette mauvaise posture.

                                                                             Respects.

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commentaires

C
Très beau poème et bel hommage à la nature!Heureusement qu'il reste encore quelques "gens" de Pays qui aiment leur nature;Bon courage pour sauver l'Engranne!
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S
Ce texte est vraiment très touchant, beau et bien écrit; bravo à l'auteur... Je ne connais pas bien l'Engranne,et pourtant elle coule sur la Terre de mes aïeuls, voilà sans doute pourquoi je trouve ce poème émouvant... Merci d'essayer de La sauver...Bien à vous
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