Ils sont venus des quatre coins de la France,
Pour quémander un peu de pitance.
Ils sont là avec une terrible froidure,
Les nuits sont longues et dures.
Il faut bien les protéger,
Si nous voulons encore pouvoir les admirer.
Avec un quotidien ballet,
Ils virevoltent comme un tourniquet.
Autour de cette table, c’est un magnifique mélange,
De rouge gorge, pinson, tarin des aulnes ou mésanges.
Nulle querelle entre eux,
On dirait qu’ils sont là pour un déjeuner en amoureux.
Il y a parfois des trouble-fête,
Comme le faucon crécerelle, dangereux coupe tête.
C’est la terrible loi de la chaîne alimentaire,
Loi, bien loin de me satisfaire.
Je ne puis que souhaiter,
Que les beaux jours montrent rapidement le bout du nez.
Je pourrais alors savourer,
L’aubade qu’ils viendront m’interpréter.
Bayard