LES CITOYENS et les POLITIQUES. PARADOXE.

Jamais une campagne ne s’est envenimée de la sorte. Il faut croire que la réconciliation des citoyens et des politiques ne se fera jamais.

Pourquoi, ce terme paradoxe ?

Les citoyens demandent aux politiques de changer leurs comportements, alors que les citoyens demandeurs ne veulent pas changer en choisissant un candidat qui souhaite imposer une nouvelle gouvernance.

Les deux camps ont cependant un point commun, conserver sans partage les acquits respectifs.

Je ne sais si ce comportement est typiquement français, si c’est le cas ce n’est pas encore cette fois que ce vote va changer quelque chose.

La plupart des candidats ne manquent pas d’orgueil, ils clament qu’ils sont seuls capables de redresser notre pays. Voilà, les coqs ont lancé le cri patriotique.

Ce comportement ringard devient très pesant pour une majorité des citoyens. Je crains que par cette attitude les abstentionnistes vont créer la surprise que nous soupçonnons de longue date.

Quand donc, chacun prendra ses responsabilité, fera abstraction de ses attributs pour enfin réaliser cette union indispensable à toute civilisation raisonnable.

Ce raisonnement fait cruellement défaut.

Les commentaires de mes concitoyens vont bon train. On se croirait sur un champ de course, chacun choisit son cheval en fonction des allusions faites par les chroniqueurs. Chacun glisse son petit commentaire, lui aussi orienté on ne sait jamais par quel critère, mais il est pris en considération sans que l’on puisse vérifier la teneur des propos.

Résister à l’influence des uns et des autres n’est pas chose facile, j’en conviens.

Allons ma question est celle-ci : les citoyens veulent-ils vraiment changer leur quotidien ?

J’entends que l’on reproche à certains de faire des rapprochements avec des anciens, conflit de générations qui ne devrait pas exister. Pour ma part, je l’ai maintes fois cité dans mes articles : il faut la fougue des jeunes et la sagesse des anciens.

Au crépuscule de ma vie, je suis, plus que jamais convaincu que c’est une sagesse qui devrait se généraliser.

Je suis scandalisé par ces règlements de compte qui polluent cette campagne, des révélations de concierges, des répliques inutiles qui n’apportent aucun crédit.

Je me répète mais je suis persuadé que la crise que nous venons de vivre était seulement une mise en bouche.

En 2008, quand je prévoyais que la crise s’étendrait au moins jusqu’en 2015, beaucoup me riaient au nez.

J’ai rencontré dernièrement certains de ceux-là et m’ont confié, leur situation actuelle, malheureusement, elle est plus catastrophique que je ne pouvais l’imaginer.

Cette crise s’est abattue sur une génération qui avait un certain vécu et qui bon gré, mal gré, ont pu supporter les effets destructeurs.

Qu’en sera-t-il de nos générations montantes ?

Que ferons-nous de tous ces supers diplômés ?

Que penser de tous ces programmes présentés ?

Comment seront financées toutes ces propositions ?

Ce qui me préoccupe, c’est comment nous allons enfin comprendre qu’il faut un rassemblement de femmes et d’hommes capables d’aller jusqu’au bout des projets.

On ne peut pas se diriger vers des financements impossibles sans mettre définitivement notre pays hors de course.

Ceux qui veulent revenir vers une nation protégée, ont-ils raison ?

Ceux qui demandent une unification des règles sociales et financières ont-ils raison ? Ceci n’a pas été le désir des partenaires européens, c’est regrettable parce que c’est l’implosion possible de l’EU.

Alors à quelques semaines du premier tour, ce paradoxe a-t-il une chance de disparaître ?

Mon vœux serait que nous citoyens sachions aller jusqu’au bout de nos pensées en choisissant de tout bousculer pour savoir si le changement radical de gouvernance de notre pays était une sage décision.

Nul ne peut affirmer à ce stade que c’est la sage décision. Il faut vivre pleinement le problème pour en connaître le résultat.

Ça passe ou ça casse …

Bayard