SOLIDARITE. Magali Marion et les Autres.

Le 20 août 2016, j’ai partagé sur ma page Facebook le message de détresse<< Pour 20 balles je sauve mon élevage de brebis >>.

Magali, éleveuse d’un troupeau d’ovins, nourris, dans sa région, principalement de pâture des garrigues, est victime de la sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois en ces lieux.

Une nourriture herbacée de substitution (foin, luzerne …) est indispensable dans les plus brefs délais.

L’urgence a donné la publication d’un article de détresse qui a été véhiculé par le réseau social Facebook.

La solidarité s’impose.

Ce comportement fait cruellement défaut dans notre société totalement déshumanisée.

Le récit qui va suivre, confirme ces allégations.

Dans un département voisin, Marion et son compagnon prennent conscience de l’enjeu et, spontanément offrent à Magali la subsistance nécessaire.

Ce qui suit mérite d’être rapporté, tant cet acte est exceptionnel.

Avec un total désintéressement, Marion et son compagnon ont donné libre cours à des sentiments qui les honorent et nous incitent tous à mesurer l’importance de cet acte.

La jeunesse de ce couple, la vingtaine à peine décuple notre admiration.

En ce monde d’indifférence, profondément déshumanisé, ils laissent une empreinte indélébile dont ils pourraient s’enorgueillir.

Ce n’est pas le cas, pour cela, ils veulent garder l’anonymat.

Un cadeau royal certes, mais inerte, en attente d’un transporteur.

C’est là qu’interviennent Magali, Michèle et son époux dans la recherche d’un transporteur.

Des investigations longues et décevantes, avec son lot d’espoir et de déceptions.

Le transport de telles denrées n’est pas coutumier sur de telles distances, deux cents kilomètres environ d’un point à l’autre.

La spécialisation est donc de rigueur.

Pas moins de quarante professionnels du transport sont contactés, des messages téléphoniques sont adressés, des mails sont laissés, tous resteront sans réponses.

Cela aussi fait cruellement défaut dans cette nouvelle société de consommation insensée ; le savoir vivre, dont la politesse.

Ces investigations ont débuté le 21 dans l’après-midi, le temps passe et les bêtes subissent la restriction alimentaire.

Nous sommes le 23 au matin, Michèle et son époux recontactent un transporteur dont le secrétariat n’avait pu donner une réponse.

C’est là qu’intervient Christophe, pour nous annoncer qu’il ne peut faire cette prestation.

Une lueur d’espoir renaît quand il nous donne les coordonnées d’un collègue spécialisé et particulièrement expérimenté.

En prenant en considération notre appel, tous deux, auront aussi contribué, avec de bonnes manières à la réussite de cette opération.

Une confiance réciproque vient de s’installer.

Michel, devant cette délicate situation et un programme chargé n’a pas hésité un seul instant.

Au-delà de leur professionnalisme, Michel et Christophe dégagent une force humaine intérieure étonnante.

Nous contactons donc Michel.

Alors qu’il est sur un trajet de livraison, il prend sérieusement notre demande en considération, nous promet une livraison pour la journée du 24.

En fin de la livraison en cours, il nous rappelle pour définir la programmation et nous annonce que la prise en compte du <<cadeau royal>>est imminente.

Nous le mettons en relation avec Marion que nous avions préalablement informée.

Ce revirement intempestif mettait en difficulté la programmation journalière de Marion.

Marion n’est pas prise au dépourvu, et, avec son ouverture d’esprit et généreuse, elle reçoit notre sauveur pour le chargement.

Magali, tenue informée à peine à croire à ce résultat.

Cette journée du 24 août fait partie de l’histoire de la France, mémorable non point pour ce qu’elle fut en 1572, destructrice et sonnant la reprise de la guerre civile.

Pour Magali, Marion et son compagnon, Michèle et son époux, Christophe et Michel, elle est l’image de la solidarité.

C’est bien connu, notre belle France vit dans un climat de clivages, les oppositions sont multiples. L’opposition des urbains aux ruraux en est malheureusement une, pourtant nous foulons tous la même terre généreuse, mais, lasse de ce qu’elle doit subir.

Rien ne prévoyait la croisée de nos chemins, le destin peut-être, ou cette attraction invisible et incontrôlable qui rapproche ou éloigne les éléments.

La persévérance a eu raison des problèmes rencontrés, la détermination a donné ce magnifique résultat.

Tous ces acteurs de l’ombre garderont de cet épisode de leur vie citoyenne une image indestructible tant il a été marqué par l’espoir et les péripéties des contre temps.

Sont également remerciés ceux qui ont créé ce message d’alerte et l’ont publié sur leur journal. BAYARD.