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5 mai 2015 2 05 /05 /mai /2015 19:03

Que mangeront-ils quand l’auge sera vide ?

Alors que la précarité ronge les travailleurs, les entreprises engrangent des bénéfices colossaux et distribuent très généreusement des dividendes aux actionnaires.

En cette dure période de crise, les patrons demandent davantage de rendement et des diminutions d’effectifs donc des allègements de charges.

Toutes leurs revendications sont le reflet d’une incompétence caractérisée, cet état implique un manque de compétitivité parce qu’ils ne savent et ne veulent pas anticiper.

Les multiples modifications des règlements et des lois concernant le travail conduisent à une incontrôlable situation d’instabilité relationnelle.

La presse nous informe ce matin de leur dernière revendication en ces termes : suppression de deux jours fériés par an, ce qui en clair se traduit par la suppression de tous les jours fériés chômés en France.

En compensation, ils embaucheraient 100 000 personnes.

Messieurs les patrons, nous ne croyons plus aux promesses d’imposteurs.

S’il vous reste un brin d’honneur, alors créé ces 100 000 emplois pérennes, ensuite nous examinerons votre requête.

Les motifs que vous invoquez sur les antennes radio sont sans fondements et plutôt inquiétants. Un chef d’entreprise qui ne sait pas qu’au mois d’avril il faut apurer les jours de congé de l’année précédente d’une part, et que d’autre part qu’il n’a pas consulté le calendrier de 2015 avant de prendre des engagements ne mérite pas le statut de patron.

Cette absence d’anticipation démontre bien pourquoi la France active est face à ce chaos.

Que ces jours fériés soient accolés aux repos hebdomadaires ou pas ne change en rien le nombre de jours non ouvrés.

Je constate donc que c’est un défaut d’organisation qui pénalise le bon fonctionnement des entreprises.

Qui donc pourrait être assez crédule pour admettre que la suppression de deux jours fériés entraînerait l’embauche d’un chômeur dans chacune des 100 000 entreprises ?

Pourquoi, par anticipation n’a-t-on pas allongé de quelques minutes la durée de travail un jour par semaine ?

Combien de minutes ouvrées représentent deux journées ouvrées ?

960 minutes à répartir sur 45 semaines soit sensiblement 22 minutes pour chacune d’entre elles. Pourquoi les patrons clament-ils que les employés seraient favorables au travail du dimanche par le volontariat, et n'ont pas dans ce cas exploré cette piste et permis ainsi aux volontaires de travailler ces deux jours fériés ?

Peut-être parce qu’il fallait les rémunérer doublement. Calcul est absurde parce que ce serait la solution la plus avantageuse pour le patron.

Je m’explique.

Un salaire versé annuellement à ce nouveau embauché serait certainement bien supérieur à celui majoré versé pour ces deux jours chômés.

Surtout n'invoquez pas qu’il augmenterait la production de l’entreprise, ce serait la démonstration que le patronat ne veut pas embaucher.

La suppression de ces deux jours fériés soulève l’éternelle polémique et provoque la guerre des patrons des différentes entreprises.

Les patrons des entreprises du tourisme vont s’insurger parce que leur clientèle va diminuer de 100 000 clients pour le moins, et peut-être de 400 000 si quatre personnes composent la famille. Que devient donc ce point du PIB qui devait résulter de cette suppression des deux jours fériés ? Une peau de chagrin.

Mes chers patrons, une remise à niveau de votre QI s’avère urgente et nécessaire, ce qui pourrait vous dispenser de périodes gravement agitées.

Bayard

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