LANGON. Les vitrines de la récession.

Cette petite ville, sous-préfecture de la Gironde, en bordure de la Garonne mérite un détour.

Son embellissement et son développement sont l’œuvre des efforts continus de municipalités conduites par le même maire pendant plusieurs mandats.

Ses avenues agrémentées d’arbres et de fleurs nous invitent à la flânerie.

Sa rue piétonne et sa multitude de commerces et d’entreprises était particulièrement attractive.

Hélas, la crise frappe de plein fouet toutes ces villes de moyenne importance qui deviennent des cités dortoir.

L’arrivée de l’autoroute Bordeaux à Toulouse a réduit le temps de trajet de moitié.

Ceci était vrai durant une dizaine d’années mais, à présent les bouchons se forment en arrivant sur la rocade de Bordeaux ce qui annule le temps gagné.

Peut-on dire à cette ville que la crise est derrière elle ?

Dans cette rue piétonne les rares boutiques encore ouvertes ne reçoivent pratiquement plus de clients.

Voilà parmi tant d'autres une image de la France.

Une ville de misère et de souffrances privée de ses revenus indispensables à l’entretien de toutes ces installations nouvellement crées.

La sous-préfecture est installée dans un bâtiment très ancien avec des bureaux inadaptés aux besoins.

Pourtant, le personnel y est particulièrement accueillant malgré les conditions rustiques d’hébergement.

Les bureaux regorgent de dossiers empilés en attente de traitement.

Pour avoir assisté à la résolution d’un dossier épineux, je me dois de féliciter ce personnel dévoué qui sait encore apporter du réconfort et de la chaleur humaine à ceux qui sont désespérément perdus dans un dédale d’imprimés à remplir.

Certes cela prend du temps et gêne un peu ceux qui attendent leur tour.

Mais quel bonheur de voir ces visages se décrisper jusqu’à l’esquisse d’un sourire.

Savoir se gêner n’est-ce pas la première chose à apprendre ?

Bayard