COUPE du monde. La démesure.

Jusqu’à ce jour, je ne pouvais pas imaginer qu’en France nous avions autant de sportifs assidus, 10 000, 12 000 peut-être. Ces sportifs ne sont d’autres que ces milliers de téléspectateurs parce qu’ils s’accordent ce statut. On peut toujours rêver, cela ne fait de mal à personne. Combien d’entre eux ont-ils chaussé des chaussures à crampons ? A la lecture de cet article certains auront tendance à croire que je n’aime pas le sport. Peu m’importe parce que le sport m’a beaucoup apporté et que j’en garde de très bons souvenirs malgré les difficultés que nous avions à pratiquer. Les installations sanitaires étaient inexistantes et la toilette se faisait dans le ruisseau qui bordait le <stade>. Le sport est indispensable pour mesurer nos limites physiques et canaliser la fougue de notre tempérament. Apprendre à vivre ensemble, partager les victoires et les défaites, respecter nos adversaires et les féliciter quand ils gagnaient. Les moyens financiers étaient inexistant, les maillots, les ballons nous étaient offerts par des anonymes, tout cela nous encourageait à faire de mieux en mieux. Maintenant, la démesure vient du fait que l’on accorde à ces manifestations un intérêt principal au profit du ludique et au festif au dépend des valeurs essentielles que le sport devrait apporter. La démesure dans les investissements aux retombées éphémères, la démesure dans la destruction des relations humaines. La crise mondiale que traverse notre planète est cachée par les fastes qui accroissent les écarts de classes de nos sociétés. Pourquoi faut-il systématiquement démolir l’existant pour reconstruire de l’éphémère ? Pourquoi le respect de la condition humaine est-il relégué au dernier rang ? Quelle valeur a aujourd’hui une vie humaine ? Les dirigeants Brésiliens n’hésitent pas à détruire les <fadélas> jetant à la rue des hommes, des femmes et des enfants dont leur seule richesse est ces masures qui les protègent du mauvais temps. Que vont retirer, ces pauvres gens de cette coupe du monde si ce n’est plus de misère ? Tous ces spectateurs qui sont une des causes de cette situation, ont-ils une petite idée de l’humiliation qu’ils font subir à ce peuple ? Que restera-t-il, ce mondial terminé ? Des déceptions pour beaucoup de l’amertume pour d’autres. Qui sont donc ces spectateurs qui n’ont pas hésité à sacrifier des sommes colossales pour assister à un match. Il y a celui qui n’a plus d’emploi depuis le premier juin, c’est sans importance dit-il, l’assurance chômage est là pour assurer ma subsistance. Va-t-il penser une seule seconde qu’il consomme de l’électricité qu’il aura des difficultés à régler les factures. Qui s’occupera des enfants, de leurs devoirs ? Il pourra voir à son aise tous les matchs, à moins que son téléviseur ne tombe en panne. Il n’hésitera pas dans ce cas à en acquérir un autre de dernière génération. Qu’importe l’avenir il ne sait pas de quoi il parle. Ainsi va le monde des êtres sans repères, il y aura un champion du monde de foot, mais il restera des centaines de nations qui n’auront toujours pas trouvé la solution pour remettre le monde sur la voie du raisonnable.